Chapitre 19: Coming out

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-Uraraka, mon frère m'a dit que tu avais besoin de conseils d'une fille.
-Quoi ? Non...
-Il m'a tout expliqué, d'ailleurs pour être honnête, j'ai été étonnée que tu lui en aies parlé.

J'étais en train de lui sécher ses cheveux. Elle ne me répondait plus. Je ne pouvais entendre que le bruit du sèche-cheveux.

-Je lui avais demandé de ne rien te dire...
-Ne lui en veut pas, Shoto cherchait juste un moyen de t'aider, crois-moi c'est le maximum qu'il pouvait faire.
-Je suis bête pas vrai ?
-Non. Bien sûre que tu ne l'es pas. N'importe qui serait aussi perdu que toi, après tout, la limite entre l'amitié et l'amour est infime.
-Alors, comment savoir ?
-Bonne question hein ? Ça peut varier selon la personne, ce qui fait que je ne pourrais pas parler pour tout les cas, mais d'abord, qu'est-ce que tu aimes chez ce garçon ?

Je venais de terminer de sécher ses cheveux, et je range le sèche-cheveux. Uraraka a eu le temps de s'installer sur son futon. Je m'assoie juste devant elle.

-N'aie pas peur voyons, je te promets que tout ce que tu diras restera dans cette pièce. Mais il faut que ça sorte.
-Il est extrêmement gentil... Il donne toujours le meilleur de lui-même dans tout ce qu'il entreprend... Lorsqu'il est dans une mauvaise passe, il pleure souvent, mais il se relève toujours et fini par retrouver le sourire. C'est quand je le vois se donner au maximum, que moi aussi je veux en faire de même.
-C'est vraiment une bonne personne.
-Il est sensible et facile à intimider, mais on peut toujours compter sur lui.

Normal qu'elle soit aussi perdue.

-Que ressens-tu quand il est près de toi ? Te sens-tu nerveuse quand vous êtes trop proches ? As-tu envie de le prendre dans tes bras ? Arriverais-tu à vous imaginer en couple ?
-... Non... Le regarder et pouvoir lui venir en aide sans rien attendre en retour, c'est suffisant pour moi. Je veux juste pouvoir rester à ses côtés pour lui venir en aide quand il en aura besoin. Quand je rencontre des problèmes, j'ai l'habitude de me dire « qu'aurait-il fait à ma place ? »... En fait, j'ai plus l'impression de lui être redevable pour tout ce qu'il fait pour moi................ Hein ?
-Je crois que tu as trouvé ta réponse.

Elle me regarde étonnée avec ses grands yeux noisette.

-Je ne suis pas amoureuse... Je veux dire, je l'aime, mais pas de cette façon...
-Ce n'est que mon avis, je ne suis pas non-plus une spécialiste...
-Non, mais ça m'a vraiment fait du bien d'en parler et ça m'a aidé à y voir plus clair ! Merci !

On se met à rire en même temps.

L'adolescence, c'est vraiment une période assez difficile.

Il est temps de dormir maintenant. J'éteins la lumière et on essaie toute les deux de dormir. Seulement, au bout de quelques minutes.

-Fuyumi nee-san ? Est-ce que tu dors ?
-Oui et j'ai l'habitude de parler en dormant ! Dis-moi Uraraka, comment est Shoto à l'école ? Est-ce qu'il s'entend bien avec tout le monde ? Est-ce que tu as l'impression qu'il s'amuse ?
-Oui. Au début, il restait toujours en retrait et ne parlait que quand c'était nécessaire. Mais maintenant, je pense qu'il a trouvé sa place au sein de la classe. Il lui arrive même de sourire de temps en temps.

Je suis tellement heureuse d'entendre ça. Shoto... Je m'inquiétais vraiment pour lui. J'avais peur qu'il ne devienne qu'une coquille vide à force de toujours rester tout seul.

-Ça me rassure. Tu savais qu'il n'était pas du tout comme ça avant ? Quand il était plus petit il était toujours joyeux et très câlin !
-Todoroki-kun ? Sérieux ?

J'éclate de rire. C'est vrai que personne ne le croirait quand on voit comment il est maintenant.

-Mais ça remonte à très longtemps. Quand Shoto est venu au monde, je crois que c'était la seule fois où nos parents étaient tous les deux heureux en même temps. Je comprends, c'était un ange. Il était d'une douceur et d'une sensibilité qui n'existait pas dans la famille, mes frères étaient plutôt casse-cou et moi j'étais un vrai garçon manqué. Shoto c'était le petit trésor de notre mère.
-Je n'arrive pas du tout à l'imaginer...
-Tu te demandes surement comment il a pu devenir une personne aussi froide, pas vrai ?
-Un peu...
-Il t'a dit d'où venait sa cicatrice ?
-Non...
-J'imagine que ça lui fait encore mal d'en parler. C'est notre mère qui la lui ait faite. Elle traversait une mauvaise période à l'époque, elle avait succombée à la dépression. Elle ne supportait pas de voir son petit ange ressembler de plus en plus à notre père... Lorsque notre mère est partie, Shoto s'est refermé sur lui-même. Je suppose que c'était parce qu'il était si sensible que ça l'avait autant marqué, au point de changer de personnalité. Je ne savais pas ce que je devais faire. Il refusait de s'ouvrir à moi. Il a grandi en ne nourrissant que de la haine envers notre père, tout en reniant une partie de lui-même.

Behind the scenes || MHAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant