A chaque fois qu'elle fermait les yeux, Hermione sentait de nouveau les doigts de Jedusor lui caresser la peau, entendait ses doloris et percevait son esprit tentant de pénétrer le sien. Elle était trop fatiguée pour pleurer encore. D'ailleurs, elle n'avait plus de larmes. Peut-être même plus d'émotions, réellement. Elle se sentait comme dans un brouillard, glacé et épais. Vivante mais pas en vie. Totalement déboussolée. Parfois, elle sentait un feu brûlant en elle, lui criant de se réveiller et de se révolter. De se battre. Que tout n'était pas perdu. Mais ce feu manquait cruellement de combustible et mourrait vite.
Elle voyait qu'Abraxas tentait de l'aider, mais il était tout le temps en colère. Sa haine envers Jedusor ne faisait que croître, ce qui le mettait en danger. Bien sûr, par égard pour Hermione, il n'avait pas ébruité l'affaire et ne lui posait pas de questions. Il essayait d'avoir envers elle des gestes tendres, mais dès qu'il la touchait, c'était les doigts que Jedusor qu'elle sentait. Et même s'il semblait comprendre, elle pouvait le sentir frustré. Elle-même l'était. Mais les frissons de dégoût et la peur étaient plus fort qu'elle.
Elle descendit dans la salle commune. Il n'y avait personne. Elle s'assit sur un canapé moelleux, devant la cheminée, un plaid sur les genoux et un livre en main. Il était désormais dur pour elle de se concentrer sur quoi que ce soit, mais elle tenta quand même. Elle le connaissait par cœur, ce foutu bouquin!
La grande salle de Poudlard est une prouesse architecturale et magique, commença-t-elle à lire. Personne ne peut estimer la hauteur de son plafond, dans lequel se perdent les nombreuses colonnes de la salle avant d'avoir eu le temps de former des arches. Un puissant sort d'illusion, manipulé au jour-le-jour par le directeur du château, donne au plafond son atmosphère si particulière: bougies volantes, ciel étoilé, nuages pluvieux et même journée ensoleillée se côtoient au-dessus des tables des quatre maisons et celle des professeurs...
Alors qu'elle récitait, plus qu'elle ne lisait, ce livre si connu, elle ferma les yeux et s'endormit d'un sommeil sans rêve.
Ce fut une caresse qui la réveilla. Une caresse chaude, tendre, douce. Toujours embrumée dans son sommeil, elle n'eut pas de frisson de dégoût. Non, cette caresse là, elle lui plaisait. C'était quelque chose d'amoureux et de délicat. Quelques chose de réconfortant.
Hermione ouvrit alors les yeux. Abraxas se tenait assis au-dessus d'elle, sa main se perdant dans ses cheveux, et son regard égaré dans les charbons ardents qu'il restait dans la cheminée. Il n'y avait toujours personne dans la salle, ce qui fit comprendre à Hermione qu'il était encore très tard. Ou bien trop tôt. Elle profita du fait qu'Abraxas ne se soit pas rendu compte qu'elle s'était réveillée pour le détailler. Le Malefoy était bien loin de son petit-fils, aussi doux que Drago était provoquant, aussi affectueux que Drago venimeux. Drago avait été une véritable plaie, sauf lorsqu'il avait fait semblant de ne pas reconnaître Harry dans son manoir. Abraxas était un onguent.
Ce dernier finit par détacher son regard acier de la cheminée pour le poser sur Hermione. Lorsqu'il la vit réveillée, il sursauta et enleva vivement sa main de ses cheveux.
- Désolé Hermi', je ne voulais pas...
- Tu peux continuer si tu veux, souffla-t-elle.
- Mais toi tu... Tu veux que je continue?
- Je crois que oui.
Elle ferma les yeux. Le contact des doigts d'Abraxas lui procura quelques frissons, mais cette fois-ci de plaisir. Quelque chose venait de changer, comme si en se réveillant à son contact son corps avait compris la différence entre les caresses d'Abraxas et celles de Jedusor.
- Je suis désolée Ab' pour avoir été aussi distante avec toi, murmura Hermione. C'est juste que... Ton touché me rappelait celui de Jedusor...
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Retour dans le passé [Terminée]
FanfictionHermione courait, ses yeux piqués de larmes. Quelques coupures rougissaient ses habits, mais ce n'est pas cela qui l'obsédait. Elle voulait partir, fuir le champ de bataille, oublier les images. Morts. Leurs corps désarticulés la regardait d'un ai...