Retour dans le passé [Terminée]

Vengeance

Le jour suivant, Hermione réalisa soudain que son aventure dans la salle de bain des préfets n'était qu'une parenthèse. A peine sortit-elle de son dortoir que le regard de Jedusor se fixa sur elle et ne la quitta pas de la journée. Elle était épiée dans ses moindres faits et gestes. Mais cette fois-ci, elle n'était plus dans un brouillard épais, prisonnière de ses pensées et de ses tortures. Non. Elle était de retour, avec l'envie d'en découdre. Elle voyait dans les yeux de son ennemi qu'il avait déjà préparé son prochain plan contre elle. Elle voyait aussi qu'il avait perdu un peu de substance: sa peau était plus pâle, ses pupilles plus fines, ses cheveux moins brillants. Il avait créé son premier horcruxe. Son journal. 

Aussi, Hermione se rendit compte qu'il fallait qu'elle agisse vite. Elle n'avait plus beaucoup de temps, et tout était prêt pour son premier voyage dans le temps. En réalité, il ne lui manquait qu'une seule chose: du courage. Un immense courage. Ce qu'elle s'apprêtait à faire briserait son cœur et ses convictions. Son cœur parce qu'elle devrait laisser Abraxas et ses nouveaux amis derrière elle. Ses convictions parce qu'elle allait torturer quelqu'un. Et elle avait terriblement peur. Rien n'indiquait qu'elle réussirait. Mais il était désormais trop tard pour ne pas le faire. 

Hermione profita donc de sa journée pour profiter du château et de ses amis. Elle ne se gêna pas pour s'afficher avec Abraxas, profitant de sa douceur et ses regards en coin. Elle rit de bon cœur avec les gryffondors aux pitreries de Septimus qui, désormais, lui rappelait plus les jumeaux Weasley que Ron. Elle se délecta de chaque page de livre de cours, de chaque parole de professeur et même de l'odeur des différentes potions dans le cours du professeur Slughorn. D'ailleurs, à la fin de celui-ci, elle resta et s'approcha du professeur, qui semblait très gêné en sa présence. 

- Professeur, je voulais encore m'excuser de mon comportement au dernier cours de legilimancie. Je voulais aussi vous dire que vous n'avez pas à vous en vouloir. Qui aurait pu deviner que Tom et moi-même puissions être aussi puissants? Et enfin, je souhaitais vous dire merci, pour tout ce que vous avez fait pour moi. Vous êtes un homme plus gentil qu'il n'y parait. N'oubliez pas que c'est votre plus belle qualité. 

Sur ces mots, Hermione partit, laissant le pauvre homme encore plus déstabilisé qu'auparavant. Elle rejoignit ensuite ses amis et Abraxas au bord du lac. Même s'il faisait encore froid en ce mois de février 1943, ils avaient pris l'habitude de sortir des murs du château pour se balader. Avec bonheur, Hermione goûta le vent glacé et s'amusa avec la fine couche de neige qu'il restait sur l'herbe, la lançant de temps en temps sur Cedrella ou Abraxas. Cela finit, évidemment, par dégénérer en une immense bataille de boules de neige, et c'est trempés, et hilares, qu'ils finirent par retourner au château pour se réchauffer. 

Après le dîner dans la Grande Salle, qu'Hermione apprécia tout particulièrement, elle ne remonta pas dans la salle commune, prétextant aller voir un professeur pour lui poser des questions. En réalité, elle attendit patiemment la ronde des préfets. Comme à son habitude, Jedusor ferait un tour dans les étages supérieurs, seuls, tellement confiant en ses capacités. Hermione l'attendait, cachée. 

Il arriva dans le couloir, le visage plus hautain que jamais et les yeux perdus dans ce qui semblait être une intense réflexion. Elle attendit qu'il passe devant elle, avant de lui jeter un Expelliarmus informulé. Aussitôt qu'il sentit sa baguette quitter ses mains, Jedusor se retourna en voulant crier. Un Silencio lui interdit de faire le moindre bruit. Enfin, alors qu'il voulut détaler à toutes jambes, un Levicorpus lui fit quitter le sol. Le plan d'Hermione était simple, mais elle savait qu'il serait efficace. Elle connaissait tous les sortilèges pour se dissimuler, se défendre et attaquer. Elle en connaissait même qui n'existaient pas encore. Ainsi, elle se dissimula, elle et Jedusor, avant de se diriger vers une salle de classe vide. Personne ne viendrait patrouiller par ici. Pas avant le lendemain matin du moins. Par précaution, elle lança un Assurdiato sur la porte. Puis elle posa Jedusor sur une chaise, sur laquelle elle l'encorda aussi étroitement qu'elle-même l'avait été. Puis elle dispersa son Silencio. Tom ne dit rien. Il se contenta de lui envoyer un regard si haineux, si glacé qu'une autre qu'Hermione aurait été figée sur place. Mais la lionne soutint son regard et s'accorda même un sourire.