Retour dans le passé [Terminée]

Comportement étrange

Abraxas ne put s'endormir. Tout son corps était électrisé. Il ne s'était jamais senti aussi bien avec quelqu'un. Pourtant, il en avait connu des filles. Il se savait attirant et, en sortant avec elles, il comblait un vide. Mais elles n'avaient pas de saveur, aucun intérêt. Ce n'était pas elles qui l'intéressait, mais juste leur présence, leurs caresses. Alors qu'avec Hermione, c'était... Particulier. Unique. Il ne cherchait pas qu'une présence , il la cherchait elle. Uniquement elle. Il désirait s'enivrer de son odeur, rire avec elle, lui parler ou même l'énerver. Tant qu'il pouvait se noyer dans ses yeux à la saveur chocolat. Et ce soir, alors qu'il avait enfin trouvé une once de courage pour lui dire, c'était arrivé! Il avait pu goûter un peu de sa peau, de ses lèvres, de sa douceur. Qui l'eut cru? Hermione la guerrière, la tigresse, pouvait être tendre! Et passionnée aussi, ce qui s'était avéré... ennivrant. Mais bien sûr, il avait fallu que Jedusor se pointe. Quelle plaie! Ce n'était cependant que partie remise. Le futur, avec Hermione, s'éclaircissait soudain. Les rumeurs envers elle s'était estompée, même Lola, son ancienne amie, tentait parfois quelques rapprochements. Et puis, les bouffondors n'étaient pas désagréables. En tout cas, Hermione s'entendait très bien avec eux et, lorsqu'il était là aussi, ils s'adressaient la parole cordialement. Oui, il pouvait s'imaginer la fin de l'année comme ça: avec Hermione, et même les bouffondors si cela lui faisait plaisir. Passer du temps avec elle, même si elle l'agaçait avec les ASPICs et les examens. Même si elle était obsédée par la lecture de tous les bouquins qu'elle pouvait trouver. Il jeta un coup d'œil vers le livre qu'il lui avait emprunté. De la botanique, et de haut niveau en plus. Elle était incroyable, et incorrigible. 

Il fut un des premiers levés, et alla s'installer dans la Grande salle pour petit-déjeuner. Il avait hâte de la revoir, de lui parler. Il ne pouvait plus l'ignorer. Ça faisait bien longtemps que je ne jouais plus, c'est ce qu'elle avait dit juste avant qu'il ne l'embrasse. Et elle avait répondu à ses baisers! Pas de claque, de gifle, ou de poing dans la figure. Mais était-ce dû au moment? Une envie soudaine? Lui l'avait pris très au sérieux, mais peut-être qu'au fond, elle ne ressentait pas ça pour lui? Non impossible. Ses paroles étaient honnêtes. Et elle s'était autant enflammée que lui. 

Pourtant, quand il la vit entrer dans la grande salle, il eut un terrible doute. Elle l'ignora totalement, mangeant rapidement puis se dirigeant en cours. Il avait voulut l'aborder, mais elle l'avait à peine regardé. La journée continua ainsi. Elle traîna silencieusement avec les gryffondors, ne répondit pas en cours, et possédait ce regard un peu vague, lointain. 

- Hermione, tu vas bien? Tu as l'air totalement ailleurs aujourd'hui, finit-il par s'exclamer, les nerfs à vif. 

- Oh laisse-là Malefoy. Tu as pas arrêté de lui poser la question, souffla Cedrella Black. 

- Je me sens juste un peu fatiguée, compléta Hermione en lui lançant un regard vide. 

Elle se réfugia dans un livre, mais pour l'avoir si longuement observée, il sut qu'elle ne le lisait pas. Son regard mettait bien plus de temps que d'habitude à parcourir les pages. Et elle ne prenait aucune note! Le seul fait notable se déroula à la bibliothèque, lorsqu'elle finit avant les autres, comme d'habitude, son devoir de runes. Elle se mit alors à lire un livre, Vie et habitat des animaux fantastiques de Norbert Dragonneau. Alors qu'elle le connaissait par cœur! Abraxas le savait, elle en faisait la référence très souvent en cours de Défense contre les forces du mal ou en soins aux créatures magiques. 

- Hermione! finit par chuchoter Augusta. Tu pourrais m'aider avec mon patronus aujourd'hui s'il-te-plait? C'est demandé aux ASPICs, et puis les détraqueurs me font vraiment froid dans le dos. On se rejoint aux toilettes de Mimi Geignarde? 

- Pas aujourd'hui, je ne me sens pas très bien. Peut-être demain, ajouta Hermione sans même lever les yeux de son livre. 

Augusta leva les yeux au ciel et continua ses recherches sur les fantômes. Lorsque l'heure du repas fut proche, le petit groupe se leva pour se diriger vers la grande salle. Abraxas en profita pour saisir le bras d'Augusta. Elle lui lança un regard mauvais mais d'un signe de la main, il lui demanda qu'ils prennent leur distance par rapport au groupe.