Stupeur et étranglement

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Tom Jedusor regardait le plafond d'un air morose. Autour de lui, tout le monde dormait. Tout le monde sauf lui. Il maudit une nouvelle fois Martin pour cela. 

Depuis l'affrontement de legilimencie, il se sentait diminué, fatigué. Il avait du mal à dormir et quand enfin le sommeil le happait, il revivait son passé. Le matin, il avait du mal à se lever et plus encore à se concentrer sur les cours. Il mangeait peu, il n'avait plus d'appétit. Désormais, il n'avait qu'une seule obsession: elle. 

Elle l'avait détruit, une nouvelle fois, avait désintégré son cœur, son âme. Oh, il en était un peu responsable. Après tout, c'était lui qui avait tué, mentit, manipulé. Mais elle lui avait fait tout revivre, avec une telle puissance! Il sentait encore les fantômes de ses émotions le bouleverser. Il avait cherché, tout ce temps, à ne plus avoir mal. Et elle, elle avait tout balayé. Et maintenant, outre quelques instants, il se sentait vide. Vide de substance, vide d'ambition, vide de sens. A quoi bon vivre alors? 

Il se sentait chaotique, ne s'intéressait à rien. Il ne savait pas s'il trouverait un échappatoire. Il ne ressentait plus rien, si peu de choses que quelque part, il avait mal. Et c'est cette douleur qui serait son chemin de sortie. Il ne pouvait rester sur un chemin si stérile et désert. Dans sa souffrance, il puisa une haine et une colère sans précédent. Ainsi devint-il Voldemort. 

Le besoin de vengeance s'empara de lui. Elle payerait. Elle souffrirait. 

Mais voilà, alors qu'il avait fait en sorte de commencer par lui enlever le peu de crédit qu'il lui restait chez les serpentards, elle avait trouvé refuge chez les gryffondors et les traitres-à-leur-sang. Comment avait-elle pu? N'avait-elle aucune honte, aucun remord? Mais il aurait sa revanche. Elle aurait mal, aussi mal que lui. Et alors, et seulement alors, qu'il la tuerait. Elle ne pouvait plus vivre. 

C'est avec ces pensées qu'il faisait sa ronde de préfet. Il était seul, comme à son habitude. Il n'aimait pas la compagnie des autres, ils avaient donc fait une entorse à la règle et l'avaient laissé faire ses rondes seuls. Il n'était pas encore très tard, pas assez pour punir un élève que l'on croisait. Mais trop tard pour entendre plusieurs voix dans les toilettes de Mimi Geignarde au deuxième étage. 

- Tu n'y arriveras jamais, ricanait la voix du fantôme. 

- Mimi, pourrais-tu me laisser me concentrer? 

Tom Jedusor ne voulut pas en entendre plus. Il entra dans les toilettes, sans s'annoncer, créant aussitôt une atmosphère de stupéfaction glaciale. 

- Hermione Martin, constata-t-il. Qui d'autre? 

Mimi Geignarde pouffa. 

- Elle s'est faite prendre, elle s'est faite prendre! 

Hermione la foudroya du regard. Elle aurait voulu cracher au fantôme que son meurtrier était devant elle, mais cela ne ferrait qu'empirer sa situation. 

- Le couvre-feu est dans 30 minutes, Jedusor. 

- Que faisais-tu là? 

- Ce sont des toilettes de filles. La vraie question est plutôt ce que toi, tu fais là! 

Les pouffements incessant du fantôme énervèrent le prince des ténèbres. Il décida que s'en était trop. 

- Je te raccompagne à la salle commune Martin. 

Un instant Hermione voulut lui tenir tête et décider de rester, mais elle se rendit vite compte que cette attitude ne serait que ridicule. 

- Très bien. Bonne nuit Mimi Geignarde. 

- Je suis morte, je ne dors pas! sanglota soudain cette dernière. 

Les deux serpentards ne lui accordèrent même pas un regard. Ils sortirent dans le couloir. 

Retour dans le passé [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant