✞┊LES LIMBES DE TA VENGEANCE ❞ TAEGI!𝖺𝗎.

𝖝𝖝𝖝.

Il n'y avait que sa mère et son frère qui étaient au courant de tout, en dehors de l'équipe médicale et de la justice.

Il n'aimait pas particulièrement parler de tout ça et on pouvait le comprendre.

Trois ans, ça faisait trois petites années que son père était sorti de leurs vies mais pas trois ans qu'il allait mieux.

Beaucoup en auraient profité pour commencer une nouvelle vie, mais pour Yoongi, il avait fallu le temps de panser ses plaies. Et dieu sait qu'elles étaient compliquées à soigner. Ce n'était pas les physiques les plus compliquées, mais les blessures mentales. Inaccessible pour les autres, incapable d'en voir la réelle profondeur et le réel drame qui se jouait dans la tête du jeune à l'époque.

— Bon... comme il vient de te dire, j'ai dormi pendant deux mois. Les médecins n'avaient pas beaucoup d'espoir quand je suis arrivé à l'hôpital mais ça a été. C'était difficile mais je tenais bon. Ils ont dit que c'était étonnant, qu'un corps fragile comme le mien arrive à récupérer de tout ça. Ils ont pensé que c'était surtout mon esprit, mon envie de vivre. Si tu veux mon avis, je ne sais pas ce que c'est. L'envie de vivre, je ne l'avais plus.

Yoongi était totalement sincère. Il ne voulait pas faire dans le drame, juste raconter les faits. Même si son père était parti, il n'allait pas mieux. Il avait subi tellement de torture.

Il avait encore ces mots dans la tête; "bon à rien", "Tu aurais mieux fait de mourir de maladie", "Tu n'es qu'un poids pour nous","Tu n'as aucun avenir".

Tant de choses pour venir le hanter.

Tous le monde pensait qu'il n'arriverait pas à en parler. Mais c'était faux. Si c'était à Taehyung, il trouvait la force de le faire.

Il semblait vidé de toute émotion pour le moment, mais c'était mieux ainsi. Il avait besoin de se détacher de cette monstrueuse réalité pour ne pas craquer.

— Quand je me suis réveillé, j'ai paniqué. J'avais passé deux mois dans le coma, je ne savais plus vraiment où j'étais, qui j'étais. Ils ont dû être trois pour me calmer, malgré les blessures qui me paralysaient encore en partie. Ma mère et mon frère m'ont bercé pendant longtemps, me répétant que tout allait bien, que tout était fini. Je voulais les croire, mais je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à vivre, parce que je n'avais jamais vécu. Il a fallu plus de trois semaines pour que je reparle, pour que n'ai plus cet air perdu. Pendant ce temps là, maman a cherché une nouvelle maison dans une autre ville. Elle voulait partir loin, commencer autre chose, tout oublier. J'ai été transféré dans un autre hôpital, mais dans la partie psychiatrique. C'était, comme ils disaient, le temps de me remettre des événements.

Contrairement à Seokjin, Yoongi ne quittait pas Taehyung des yeux. Il avait besoin de son regard pour être courageux.

Le plus jeune, lui, ne savait pas trop comment réagir. Il avait bien compris que son aîné avait fait plusieurs tentatives de suicide, il se doutait bien que c'était à la suite de ça du coup.

Il le trouvait vraiment très courageux d'avoir subi tout ça et de le voir aujourd'hui. Le blond restait fragile mais il était en vie, il avait un frère et une mère prêts à tout pour le protéger.

Yoongi soupira et se rapprocha encore plus du lit.

— Je me suis retrouvé entouré de plein de personnes qui ne voulaient que mon bien mais qui ne me comprenaient pas. J'étais là, ils me parlaient, ils me souriaient, ils me faisaient écouter de la musique. Je n'entendais que mon père, je ne voyais que lui qui me répétait que je devais mourir. J'avais fini par le croire, à ce moment, mais je ne le disais pas. Ils ne m'auraient jamais laissé sortir. Ils me surveillaient tout le temps. Il a fallu un mois pour que je puisse sortir, et avec tout un tas de cachets dont je ne voulais pas forcément. Ils n'ont eu qu'une utilité.