Chapitre 5

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— Tiens, tiens. La fille à papa.

— Je m'appelle Mélina, au cas où vous auriez un trou de mémoire.

Il esquisse un sourire et ne se cache pas de me dévisager de la tête aux pieds.

— Alors comme ça tu es lycéenne ?

— Pas vraiment, non. J'étudie en classe prépa, je suis en deuxième année.

— Sérieuse à l'école, mais pas quand il s'agit de respecter la loi.

— C'était une simple exception, rien d'autre. Je suis très carré d'habitude.

— Papa va bien ?

Je réprime un rire suite à sa question.

— Il va bien merci. Et ma plainte comment elle va ? Je n'ai pas eu de nouvelles d'elle.

Il ne prend même pas la peine de se retenir lui, il me rit au nez.

— Tu croyais vraiment qu'il y aurait une suite ? Ce genre de plainte, c'est qu'une formalité.

— Super...

Nous restons là sans rien dire pendant un moment, nos yeux bavardent à notre place. Une sensation agréable dans mes entrailles me fait sourire.

— Qu'est-ce qui te fait sourire Mélina ?

Je ne répond pas et détourne mon regard de lui en replaçant une mèche derrière mon oreille.

— Au fait, qu'est-ce que vous faites ici, en civil en plus ?

— Tu peux me tutoyer tu sais. Je le fais bien moi, me dit-il en se redressant de sa voiture.

— Qu'est-ce que tu fais en civil, devant un lycée ?

— Je viens récupérer ma petite sœur.

Je ne peux m'empêcher de penser que c'est mignon qu'il ait une petite sœur.

— Mélina. Je m'appelle Ali, je crois ne l'avoir jamais précisé.

Il tend sa paume en ma direction, je la saisis sans hésitation. Au toucher de sa main, je ressent une sensation agréable.

— Ah Ali, tu es là ! surgit une voix derrière moi.

Une jeune fille avec des béquilles s'approche de nous. Le fameux Ali se précipite alors pour voler à son secours et lui porter son sac. J'en profite pour m'éclipser et les laisser seuls.

Je suis arrivée à la maison qu'à dix neuf heures. Mes grands m'attendaient avec impatience. Cela me fait plaisir de les revoir, surtout en ce moment où rien n'est clair dans mon esprit. Nora me passe un coup de fil dans la soirée mais je filtre son appel, résolue à passer cette précieuse soirée loin de ses histoires.

Le lendemain, Camélia me propose d'aller au restaurant, mais Nora ne peut pas venir car elle a d'autres plan ce soir là.

— Je vais me servir, tu viens ? je dis à Camélia

— Vas-y je te rejoins.

Je vais donc vers le buffet pour me servir. J'attrape une assiette, quand en levant ma tête je vois Mejdi assis à une table. Son regard est dirige vers moi. J'esquive le contact des yeux et replace une mèche derrière mon oreille. Je suis extrêmement gênée, je ne m'attendais pas du tout à le voir ici.

Vengeance: mode d'emploi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant