Chapitre 11

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Pierre Corneille a dit un jour « La force de l'amour paraît dans la souffrance »
Je pensais comprendre cette phrase, mais c'est seulement maintenant que je l'ai réellement comprise.

Moi qui pensais me jouer de lui, c'est au final moi qui souffre de cette histoire. Je pense à lui jour et nuit. A chaque réveil je ressens ce poids dans mon cœur, comme s'il manquait quelque-chose à ma vie et à chaque fois que je me prépare à m'endormir, je rejoue dans mon esprit tous les moments qu'on a partagé.

— Mélina il y a Kevin qui te cherche, il est dans la tente 3 !

J'attache mes cheveux avec un élastique et me dirige vers la tente numéro 3.

Après tout ce que j'ai vécu ces derniers temps, j'ai ressenti le besoin de changer d'air, mais surtout de me sentir utile. J'ai brisé tellement de choses autour de moi, j'ai eu besoin de faire quelque-chose qui a du sens. Et voilà deux mois que je me trouve au Kenya, à Nanyuki avec des personnes formidables dans une mission humanitaire. C'est le plus beau voyage de ma vie, je me sens riche dans tous les sens du terme. Je ne remercie pas assez Dieu pour tout ce qu'il m'accorde et pourtant j'ai tout ce dont j'ai besoin.
Autant être honnête, ce voyage m'est venu à l'esprit parce-que je souhaitais fuir mes problèmes. Mais maintenant que j'en ai fais l'expérience, je regrette ne pas l'avoir fais avant, avec de meilleures intentions. Mais d'un autre côté, je suis « reconnaissante » d'avoir vécu tout cela et d'avoir été amenée à vivre cela.
Je me suis engagée dans cette mission humanitaire quatre jours après ce fameux rendez-vous sur la colline avec Mejdi, au cours duquel il était censé me dire qu'il m'aimait. Mais évidemment, rien ne s'est passé comme prévu...

— Si tu es venue pour que je te dise clairement ce que je ressens, tu peux rentrer chez toi tout de suite.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Il bouge sur son siège et se met face à moi.

— Tu voulais que je te dise que je t'aime non ?

Je fronce les sourcils, sa façon de me parler est super blessante. Je n'arrive pas à saisir où il veut en venir.

— Si tu m'as demandée de venir pour m'humilier alors c'était pas la peine.

Il me fixe du regard, je ressens qu'il a quelque-chose contre moi. Je préfère qu'il me le dise directement. Je n'aime pas tourner autour du pot.

— Tu m'as dis deux fois que tu m'aimais. C'est vrai ce mensonge ? il me demande.

— Mais c'est quoi ton problème ?

Il se met à crier, je sursaute.
— C'est quoi TON problème Mia ?!

Je suis totalement dans l'incompréhension, je ne trouve pas mes mots face à son comportement. Tout en le fixant, je repense à ce que j'ai bien pu faire pour qu'il se comporte comme ça. Plus je réfléchis et plus c'est évident, il a eu ce qu'il voulait... J'ai couché avec lui. Je ne vois pas d'autres explications à un tel changement de comportement.

— Écoutes Mejdi, je vais partir c'est mieux.

Je m'apprête à partir mais il me retient.
— Non attends s'il te plaît.

J'hésite un moment et décide d'agir avec maturité, je referme la portière.

— Qu'est-ce qui ne va pas Mejdi, pourquoi t'es comme ça ?

Il ne veut pas parler, je ferme les yeux et colle ma tête à l'appui-tête pour prendre une grande respiration. Sans réfléchir, ma parole dépasse ma pensée.

— T'as eu ce que tu voulais c'est ça ? On a couché ensemble maintenant je vaut plus rien ?

Il me lance un regard que je ne saurais décrire, plein de surprise et de mépris, avec un soupçon de colère.

Vengeance: mode d'emploi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant