Vengeance: mode d'emploi

Chapitre 17

— Je suis vraiment désolé de devoir annoncer cette nouvelle difficile. Les résultats ont confirmé une fausse couche. J'ai conscience qu'il s'agit d'un moment difficile pour vous, n'hésitez pas à vous entourer de vos proches pour traverser tout cela.
C'est important de prendre le temps de faire le deuil de cette perte et de parler de ce que vous ressentez.

Quand bien même je ne portais cette vie que depuis quelques semaines, j'ai senti mon cœur se déchirer. C'est à cet instant que j'ai su, j'étais intimement convaincue qu'il était temps pour moi de mettre fin à tout ce calvaire.
Camélia tente tant bien que mal de me réconforter, mais rien n'y fait.

Le médecin nous laisse le temps d'étaler nos émotions, puis demande gentiment à Camélia de sortir. Il me demande ensuite de m'installer sur la chaise en face de lui.

— Madame... Je sais que vous traversez déjà une épreuve difficile, mais je me dois de vous parler de quelque-chose qui me préoccupe.

Je sais déjà de quoi il s'apprête à me parler. Je prend une grande inspiration pour tenter de me détendre.

— Y-a-t-il des choses qui se passent chez vous, dont vous aimeriez me parler ?

Je secoue la tête négativement. Il se frotte les main, peut-être mal à l'aise.

— Nous...Nous avons remarqué ces...ces hématomes un peu partout sur votre corps...

Je reste silencieuse, je n'ai aucune envie d'en parler, certainement pas maintenant. C'est évident, il sait d'où proviennent ces marques, tout le monde le sait, mais je n'ai pas envie de le dire à voix haute.
Une fois installée dans la voiture à côté de Camélia, je ne pense à dire qu'à une chose.

— Personne ne doit savoir.

— Pardon, s'écrie-t-elle.

— S'il te plaît Cam, tu ne dois le dire à personne.

— Mais Mia...

— S'il te plaît, laisses-moi gérer.

Elle me regarde longuement, avant de prendre ma main en signe de soutien.

— D'accord Mia, je te fais confiance.

Bien que cette épreuve m'ait ouvert les yeux sur ma relation avec Ali et sur le fait qu'il était indispensable à ma survie que je sorte de cette relation, quelque-chose au fond de moi me disait de ne pas abandonner Ali. Il a vécu des moments affreusement difficiles. Je n'imagine pas à quel point j'aurais été perturbée si j'avais vécu les épreuves qu'il a dû traverser.
J'ai toujours eu la chance d'avoir mes deux parents, qui m'aiment et prennent soin de moi malgré leur divorce. Lui, n'a pas eu cette chance et j'imagine à quel point voir son père tuer sa mère doit être traumatisant. Aucun enfant ne peut supporter cette charge sur ses épaules.
Je sais que je dois me sortir de cette relation, mais je n'imagine pas le laisser seul dans cette souffrance. Il faut que je trouve une solution.
Fondamentalement, Ali est quelqu'un de bien, de génial même. Mais je ne peux pas panser ses maux aux dépens de ma santé physique et mentale...

Une fois chez moi, j'ai trouvé Ali assis sur le canapé, la tête entre les mains. Il a levé la tête en m'entendant entrer et s'est précipité pour venir à moi.

— T'es là ! J'ai cru que... J'ai cru que t'étais partie.

Il me serre dans ses bras et je resserre également l'étreinte. Je l'aime tellement fort et ça me brise le cœur qu'on se déchire autant, mais il est temps pour moi de trouver un moyen de mettre fin à ce calvaire.