Chapitre 19

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— Encore toi, je dis en riant.

— Aller, dépêches-toi, il s'exclame en trottinant sur place.

Je resserre ma queue de cheval et referme la porte derrière moi.

— On va doucement aujourd'hui, je n'ai pas envie d'avoir de point de côté.

Mejdi sourit et commence à trottiner en me laissant derrière lui. Nous avons pris l'habitude d'aller courir avec Mejdi, sous les recommandations de mon médecin à la suite de mes problèmes de santé. Lorsqu'on passe à côté de la mort, avoir une bonne hygiène de vie devient primordial.
Mejdi étant accroc au sport, s'est proposé pour m'aider, en tout bien tout honneur. Il n'y a rien de plus que de l'amitié entre lui et moi. Il a conscience de tout ce que j'ai pu traverser, il n'a donc pas cherché à rendre ambiguë notre relation.

— Essaies de battre ton record de la semaine dernière, aller !

Une fois la course terminée, nous retournons devant chez ma mère. Je suis toute en sueur, tandis que Mejdi donne l'impression qu'il vient de faire une petite marche de santé.

— J'en peux plus...

Il éclate de rire, avant de boire une gorgée d'eau dans sa petite bouteille.

— Tu peux être fière, tu as battu ton record de la semaine dernière.

— C'est grâce à toi, j'aurais abandonné depuis longtemps si j'avais été seule.

— Il ne faut jamais lâcher. La course c'est mental, si tu lâches à chaque fois, t'évolues pas.

— C'est vrai. J'ai un bon coach, je pourrais faire un marathon d'ici trois mois.

Il éclate de rire.
— Je ne mettrais quand même pas ma main à couper.

— Ehh ! Je crie en lui donnant un tape sur l'épaule.

Nous ne trouvons pas quoi dire de plus, il en profite pour s'étirer les jambes sur la clôture, pendant que je l'admire. Il est tellement beau et attentionné. Je lui ai clairement dis que je n'étais pas du tout intéressée par une relation amoureuse et il s'en fiche, tout ce qui l'importe : m'aider à aller de l'avant.

— Tu fais quoi samedi prochain ? il me demande.

— Euh, j'ai rien de prévu.

— On devrait aller à la foire, pour que tu te changes un peu les idées.

Je suis surprise par sa proposition, mais je ne le montre pas. Je me gratte l'oreille en souriant timidement, avant de répondre.

— Euh ouais, ça serait une bonne idée !

— Vas-y bah j'en parle à Camélia.

Ah. Je comprend mieux. Je pensais qu'il voulait y aller seul avec moi, mais c'est plutôt une sortie entre amis avec Camélia. C'est plutôt rassurant finalement.

— Oui, oui bonne idée !

En début de soirée Camélia m'appelle pour discuter. On se raconte des futilités, nos journées, nos réflexions. De sujet en sujet, nous en arrivons à parler d'Ali.

— Ali a envoyé un message à mon mari hier.

Bien que je n'ai pas de secret pour Camélia, je tente de cacher mes émotions du mieux que je peux.

— Ah oui ? Il a dit quoi ?

— Il voulait juste savoir comment tu allais, s'assurer que tu n'as pas rechuté.

— Hmm.

— Il lui a demandé de n'en parler à personne de cet appel. Il ne veut surtout pas que tu le saches.

Vengeance: mode d'emploi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant