Vengeance: mode d'emploi

Chapitre 12

Et ce fameux samedi arriva. Je pénètre dans le restaurant et m'installe à sa table, il a déjà commandé. Et il a pris le même parfum que j'avais l'habitude de prendre. Il s'en est souvenu.

— Salut Ali.

— Salut.

Il me fixe pendant un instant avant de me donner ma glace, qui me paraît aussi froide que lui.
— KitKat Caramel, comme tu aimes.

Je souris timidement et attrape le pot. Nous entamons la dégustation dans le silence, un silence extrêmement gênant. Il décide de le briser.

— Comment s'est passé ton voyage humanitaire ?

Je me fige alors que je m'apprêtais à mettre une bouchée dans ma bouche. Comment peut-il savoir cela ?

— Comment tu sais ?

— J'ai mes contacts. Alors ?

— Non sérieusement. Enfin... On s'est pas parlé depuis tellement longtemps. Tu me stalk ?

Il esquisse enfin un petit sourire, à peine perceptible.

— Non quand même pas. J'ai croisé ton père il y a quelques temps et il s'est souvenu de moi. Il m'a un peu parlé de toi et d'à quel point il est fier. C'est quelqu'un de bien.

Cela me touche d'entendre d'autres personnes me dire que mon père est fier de moi et cela me touche encore plus lorsqu'on le complimente, lui.

— Il ne m'en a pas parlé. C'était il y a longtemps ?

— Pas si longtemps. Je dirais un mois peut-être. J'ai été surpris de te voir au McDo la dernière fois, je ne savais pas que tu étais de retour.

Je laisse un sourire se former. Mais il a le don de le faire disparaître immédiatement.

— Après bon, avec toi je m'attend à tout maintenant.

— Écoutes Ali...

— Non toi écoutes. On va parler et on va parler sans filtre. S'il te plaît, parles avec moi comme si c'était la petite voix dans ta tête qui parlait, pas de détour.

— Oui.

— C'est qui ce mec ? il me demande.

— Mejdi, le garçon dont je t'avais parlé. Tu te souviens ?

— Oui. Mais tu m'avais dis que c'était du passé. Et que ta copine te faisait des crises alors que toi tu ne le voyais même plus.

— Je t'ai menti.

— D'accord. Donc c'est ton mec ?

— Non. On ne se parle plus, pour de vrai cette fois. Enfin c'est surtout lui qui ne veut plus jamais m'adresser la parole.

— Pourquoi tu m'as menti ?

J'hésite un instant.
— Parce-que je pensais avoir une chance avec toi et j'ai pas voulu me fermer des portes. Mais tu m'as bien fais comprendre que toi ce qui t'intéresse c'est le sexe, rien d'autre.

— Ce qui est toujours le cas.

— Permets moi de te demander une chose. je demande à Ali.

— Oui ?

— Pourquoi tu as cessé de me parler alors qu'on était juste « amis », c'est ce que tu me disais.

— Parce-que moi aussi je t'ai menti.

Je sens mon coeur bondir, mais c'est étrange, parce-que c'est comme si une partie de moi aimerait qu'il me dise qu'il ressens quelque chose pour moi et une autre partie voudrait fuir toute forme d'amour. Mejdi est encore trop présent en moi.