Chapitre 16

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Dix-neuf heures vingt-huit. Assise sur le tabouret face à la fenêtre, j'attendais. Qu'est-ce que j'attendais ? Je ne sais pas vraiment, j'attendais juste qu'Ali rentre. Je ne savais pas quoi faire d'autre que d'attendre.e.

Le son de mon téléphone me fait sortir de ma torpeur. Je le saisis afin de vérifier qui vient de m'envoyer un message.

Papa : « Bonjour ma fille, j'espère que tu vas bien. Cela fait bientôt un mois et demi qu'on ne s'est pas vus, je sais que tu es très occupée, mais s'il te plaît passes ce week-end d'accord ? »

Je ressens un horrible pincement au cœur à la vue de ce message, que mon père venait de m'envoyer. J'essuie frénétiquement mes larmes comme une folle, avant qu'il ne rentre et ne me reproche de le faire passer pour un mari horrible.
Lorsque j'entends la clé tourner dans la serrure, je reste droite comme une statue. Il entre et ferme la porte derrière lui.

— Mmh ça sent bon, bonjour ma femme, il dit en déposant un bisou sur ma joue.

Je ferme les yeux sans répondre à son salut.

— T'es encore restée devant la fenêtre à m'attendre ?

J'acquiesce discrètement.

— Mia...

Il s'accroupit pour être en face de moi, il saisit mes mains dans les siennes.

— S'il te plaît Mia, continues de vivre. Je sais que je t'ai fais du mal, mais c'est fini tout ça. Tu le sais ?

Je ne répond pas.

— Tu me crois, n'est-ce pas ? S'il te plaît, réponds-moi.

Je hoche la tête de haut en bas, afin de ne pas risquer que tout dégénère comme souvent.

— Je t'aime tellement. T'es trop bien pour moi Mia. Viens, ce soir je t'emmène manger dehors, d'accord ? Je vais d'abord me laver.

Il dépose ses quelques affaires sur le plan de travail et se dirige vers la salle de bain. J'attend qu'il disparaisse de la pièce et sors doucement le test de grossesse de ma poche, en tremblant.
Moi qui prévoyais de partir, d'abandonner Ali malgré le fait qu'il ait besoin de moi. Tous mes espoirs de m'éloigner de lui me semblent maintenant si lointains. J'avais déjà de gros doutes, je n'étais pas sûre de vouloir partir étant donné que je l'aime, mais maintenant que je porte le fruit de notre amour, je n'imagine pas séparer Ali de sa propre progéniture. Il mérite qu'on l'aime, il mérite que je sois là pour lui et que son bébé le soit également. Après tout ce qu'il a traversé, tous ces proches qu'il a perdu, je ne peux pas lui enlever encore quelqu'un à qui il tient.
Je baisse les yeux sur ce test, je me demande si je dois lui montrer. Peut-être qu'avoir un enfant va le changer, qu'il va m'aimer davantage et ne plus oser me toucher.

J'entends la poignée grincer, je glisse rapidement le test dans la poche de mon peignoir.

— T'es pas prête bébé, prépares toi le temps que je m'habille, il me dit en se dirigeant vers l'armoire.

Au restaurant, nous passons une soirée plutôt agréable. Il s'éclipse durant le repas pour prendre un appel, chose qu'il ne fait pas d'habitude. Il revient et nous reprenons la discussion. Une chose en entraînant une autre, nous en venons à parler de ma famille qui me manque atrocement.

— J'ai une idée. On n'a qu'à faire un repas et on invite ta famille, d'accord ? On cuisinera même tous les deux, tu m'apprendras à faire ton poulet.

Il saisit ma main et la serre chaleureusement.

— J'ai envie qu'on passe de bons moments ensemble.

J'ai alors décidé d'attendre que le repas avec ma famille passe pour lui annoncer pour la grossesse. Je souhaite nous donner une dernière chance.

Vengeance: mode d'emploi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant