no magic

chapitre dix

Taeko venait à peine de rentrer chez elle. Son sac avait été balancé dans un coin de son appartement et elle s'était affalée dans son canapé. Elle craignait le pire pour Mao, Ibuki allait obligatoirement lui mettre un râteau, et ce par sa faute... Au fond d'elle, elle souhaitait que Ibuki lui dise oui et qu'elle puisse être heureuse, mais à part Atsuya personne n'avait jamais fait exception. Elle regardait le plafond d'un air absent, quand quelqu'un vint frapper à sa porte. Elle se leva et eut un mauvais pressentiment. Quand elle ouvrit la porte, une Mao en larmes se jeta dans ses bras. Taeko n'était pas vraiment surprise, mais elle fit comme si.

- Mao ?! Que se passe-t-il ?!
- C'est... c'est... balbutia-t-elle. C'est Ibuki ! Il m'a dit qu'il ne m'aimait pas ! Qu'il en aimait une autre !

Elle semblait au bord du gouffre et le poids de la culpabilité tomba sur les épaules de Taeko qui ne savait pas quoi dire pour la soulager de sa souffrance.

Quand elle fut calmée, elle put rentrer chez elle, même si Taeko avait peur qu'elle ne fasse une bêtise, elle se mit à réfléchir. Désormais elle n'était plus seule. Est-ce qu'avoir tout le monde à ses pieds était encore utile ? Ne pouvait-elle pas soulager Mao et lui donner une seconde chance ? Mais elle risquait d'attirer l'attention... Que faire ? Non, cela devait cesser, ici et maintenant. Elle ouvrit la fenêtre et prit une grande inspiration, ses yeux de chats se posèrent sur la pleine lune et elle leva les mains au ciel.

« J'en appelle aux étoiles, qui m'ont accordé le droit de beauté. »

« Celui d'illuminer, qui me permettait de toujours être admirée. »

« Je voudrais demander le droit, de briser le sort de beauté.»

Ses jambes commencèrent à fléchir quand la magie se mit en marche. Un sort aussi puissant allait demander beaucoup d'énergie pour se rompre, mais elle devait le faire. Pour Mao, et toutes les autres. Le bout de ses doigts s'illumina puis il n'y eut plus rien, elle ferma la fenêtre et s'écroula sur le canapé.

Damon, le chasseur de mage, regarda son détecteur de Noxals se mettre à biper soudainement, quelqu'un venait d'utiliser la magie dans cette ville. Il sentait qu'il approchait du but, il n'était plus très loin.

Yumi sursauta. Quelque chose venait de se produire, mais quoi ? Elle fixa le plafond assise sur son lit dans une chambre que lui avait prêté Mao. Elle n'aimait pas laisser sa sœur trop longtemps, mais pour le moment elle était entre de bonnes mains.

- Tu sembles bien installée, Yumi.

Elle sursauta et se tourna vers le coin opposé de la chambre, l'homme de ombre. Mais comment était-il entré là ? Encore un tour de sa satané magie.

- Dis moi Yumi, j'espère que tu n'as pas oublié que tu as promis de m'aider.
- Je n'ai rien promis du tout ! Dit-elle avec force.
- Tu en es vraiment sûre ?

Il apparut juste devant elle et laissa glisser un doigt le long de son cou. Yumi était comme paralysée, de nouveau. La pièce semblait se remplir d'une odeur étrange et envoûtante, plus elle respirait et plus elle perdait ses moyens.

- Je... oui... je suis... sûre... Balbutia-t-elle.
- Et bien pas moi. Je m'en souviens même très bien, Ikeda Yumi.

Il souleva la tête de la bleue et passa son pouce sur ses lèvres entrouvertes.

- Dis donc, tu es magnifique vu de près.

Le compliment s'infiltra en elle et s'accrocha à son cœur. Chacune de ses paroles l'empoisonnait sans qu'elle ne puisse réagir. Il approcha ses lèvres des siennes et un serpent noir s'infiltra entre les lèvres de Yumi qui ne sentit absolument rien. Mais, ces yeux brillants de vie perdirent soudain leurs intensités et devinrent vide, plus rien n'y brillait.