chapitre treize

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Un trou noir, tout n'était que noirceur autour de Mao, elle ne pouvait plus bouger son corps, elle avait mal partout, son dernier souvenir étant Atsuya qui posait son doigt sur son front. Elle ouvrit finalement les yeux, elle était couchée sur le carrelage froid de la salle de bain et Atsuya la regardait avec attention, assit sur le bord de la baignoire. Son regard était neutre, il n'exprimait rien.

- Tu as mis une heure. Bravo.
- J'en... j'en ai vu d'autres, balbutia-t-elle, encore un peu dans les vapes.

Elle se releva péniblement en prenant appui sur le lavabo.

- Alors, j'ai réussi ?
- Oui, on va dire ça. Mais un conseil, oublies tout.
- Oublier quoi ?
- Tu dois oublier tous tes proches, Tae et Ibuki compris.

La gorge de la brune se serra. Renoncer à son copain, sa meilleur amie et tous ses autres amis serait très difficile. En était-elle capable ? Et lui, était-il capable d'oublier Taeko ?
Atsuya sortit et alla dans la cuisine et sortit un paquet d'un placard.

- Voici la clé pour retrouver SME.

Mao écarquilla les yeux, horrifiée.

- Ce... ce n'est pas ce que je crois quand même...

Il afficha un sourire noir.

- Si, c'est exactement ça. Un DME, autrement dit Dispositif Magique d'Explosion. Capable de tout détruire sans faire de bruit et sans éjecter de débris. Propre, net et sans bavures. Comme j'aime.
- Comment... comment as-tu eu ça ?

Il laissa échapper un rictus.

- Disons que j'ai un très bon mage sous la main qui a réussi à l'obtenir après de nombreux efforts.

Elle tenta de calmer son cœur qui commençait à être apeuré.

- Dis moi où se trouve SME pour que tu emplois un DME.
- Tu tiens vraiment à le savoir, Mao ?

Elle hocha affirmativement la tête et Atsuya lâcha dans un souffle...

- Sous Saturn High.


Haru avait du mal à bouger. Ses membres avaient encore quelques problèmes pour lui obéir, mais elle devait se forcer. Elle ouvrit les yeux et découvrit qu'elle était attachée sur une table, pieds et mains liés, et il faisait une chaleur accablante.

- Tu es revenue parmi nous ?

La rose releva difficilement la tête et eut la surprise de se retrouver nez à nez avec un petit garçon aux cheveux noirs et aux yeux violets, qui devait avoir, au maximum, douze ans. Il appuya sur un bouton et la table s'abaissa pour qu'il puisse être la bonne hauteur.

- Bienvenue Haru. Je t'attendais.
- Qui es-tu...? Où sommes-nous...? Bredouilla-t-elle.
- Tout va bien, ne t'inquiètes pas. Je suis Max, enchanté de faire ta connaissance.
- Max... Murmura-t-elle.

La chaleur de la pièce commençait à l'oppresser et elle éprouvait des difficultés à respirer. Le petit Max sourit et farfouilla dans ses poches. Il en sortit une sorte de pendule en argent, dessus était gravé des symboles incompréhensibles pour Haru.

- J'ai besoin de ta coopération Haru, chuchota-t-il doucement.

Haru secoua la tête et le petit se renfrogna.

- Tu ne veux pas ?
- Non.

Il sourit et claqua des doigts.

- Très bien, dans ce cas, quelqu'un d'autre va se charger de toi.

Des bruits de pas commencèrent à se rapprocher et Haru se demandait quel être allait encore venir la torturer. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber sur le beau visage du jeune Yu. Elle en eut le souffle coupé.

- Impossible, lâcha-t-elle.

Max rit et sortit de la pièce en chantonnant gaiement.

- Que... que fais-tu là... Yu... aides-moi, supplia-t-elle.

Au lieu de ça, Yu prit le pendule laissé par Max et se pencha sur Haru.

- Tu ne veux vraiment pas coopérer ? Susurra-t-il au creux de son oreille, d'une voix sensuelle.

Haru sentit son cœur rater un battement, mais elle ne devait pas se laisser amadouer, il était, malheureusement, son ennemi actuellement.

- Haru... pour moi, s'il te plaît...
- N... non. Non !

Sa magie s'échappa et frappa Yu qui vola à l'autre bout de la pièce. Haru se concentra et commença à s'attaquer aux chaînes qui la retenaient, hors de question qu'elle reste ici plus longtemps. Mais alors qu'elle avait presque finit, Yu se rua sur elle et la plaqua sur la table. Il plaça le pendule au-dessus des yeux dorés de la rose et le fit bouger de gauche à droite dans un rythme lent.

- Ne bouges pas Haru, regardes plutôt ça.

La jeune fille ne voulait plus être contrôlée ni retenue prisonnière, elle ferma donc les yeux pour ne rien voir. Mais même les yeux fermés, la douce voix de Yu parvenait jusqu'à elle, il lui susurrait des mots pleins de tendresse et d'amour, son cœur ne cessait d'accélérer, mais elle gardait les yeux clos.

- Cesse de résister, souffla-t-il.

Il fit alors quelque chose d'osé : il posa sa main sur le ventre de la rose et remonta doucement. Elle ne put retenir un hoquet de surprise. Le pire fut quand il arriva à ses formes généreuses et qu'il passa sensuellement ses doigts dessus en les caressant lentement. Un gémissement s'échappa de la gorge d'Haru qui ouvrit enfin les yeux sous l'effet du bien-être, et ceux-ci s'accrochèrent aux mouvements du pendule qui continuait sans s'arrêter, elle se mit à le suivre de gauche à droite sans pouvoir s'en empêcher.

- Tu vas m'aider... Haru ?

La pauvre jeune fille était désormais totalement dépourvue de force. Les mains du garçon sur son corps la rendaient folle et elle en voulait plus. Le pendule ne faisait que drainer sa puissance mentale.

- Alors...?
- O... ou... oui, dit-elle, finalement.

Yu sourit et s'effondra d'un seul coup, rompant le charme qui retenait Haru prisonnière.

- Qu'est-ce que... ?

Elle se releva mais une puissante magie l'écrasa au sol. Le petit Max venait de revenir et riait à gorge déployée.

- Et bien, je ne pensais pas que tu te laisserais convaincre aussi facilement. Tu dois bien l'aimer, ce garçon.
- Que... que lui as-tu fait ?!
- Ne t'inquiètes pas, il était sous mon contrôle. Il n'était donc pas du tout conscient de ses actes, ricana le petit brun.

Haru était terrifiée, et surtout en colère. Elle mourrait d'envie de tordre le cou de ce misérable gamins aux yeux pourpres, mais sa magie était trop puissante et elle était incapable de bouger ou d'utiliser la sienne. Des larmes de rages se mirent à couler le long de ses joues. Elle ne se laisserait pas faire aussi facilement.


Noriko était toujours enfermée dans sa petite cellule, elle espérait qu'Haru ne s'était pas faite capturer par ce fou furieux de Ren. Il lui donnait l'impression d'avoir un neurone en moins avec sa peau pâle et ses yeux tous cernés, il ne faisait vraiment pas attention à lui. Dommage, il aurait pu être beau gosse, mais Yoichi était bien mieux du point de vue de la blonde.

- Tu t'es sacrifiée pour rien.

Elle sursauta, tiens quand on parle du loup, on en voit la queue.

- Pourquoi ?

L'albinos semblait content, ce qui n'était pas très bon signe.

- Ton amie est désormais entre nos mains.

Noriko perdit le peu d'assurance qu'il lui restait. Ah non ! Elle n'avait quand même pas fait tout ça pour rien, ça la ferait vraiment chier quand même. En plus ça n'était pas vraiment son genre de se sacrifier, alors si en plus ça n'avait servit à rien, à part la foutre dans un pétrin pas possible, le monde n'allait plus.

- Je veux sortir, lâcha-t-elle, sobrement.

Il ricana.

- Et puis quoi encore. Ce n'est pas le monde des Bisounours ici, ma petite Noriko.
- Alors, je trouverai un moyen de m'échapper, dit-elle en haussant les épaules.

Il afficha un sourire mauvais qui n'inspirait rien de bon pour la jeune fille.

- Fais comme tu veux, mais je t'aurai prévenu.

Elle grommela et se mit à réfléchir à un plan d'évasion, est-ce que la séduction marcherait sur Ren ? Non, aucune chance. À bien le regarder, il semblait plus attiré par les garçons. Elle soupira.


Ren retrouva Yumi, qui, comme d'habitude, restait assise sans bouger. Il se demandait bien ce que l'homme de l'ombre allait faire d'elle maintenant qu'elle n'était plus utile. Il allait peut-être s'en débarrasser, ça serait trop dangereux de la libérer et de la laisser partir. Elle risquait de parler et de dire des choses gênantes pour eux.

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