Embers - [Tome 2]

18 : Jeu des drapeaux

On était tous impatient et un peu intrigué par ce fameux entrainement commun avec une classe d'année supérieur. Surtout que monsieur Aizawa nous a laissé rentrer au dortoir plus tôt pour se faire briffer correctement sur ce qu'il devait connaitre de notre journée.

Mais l'excitation de la nouvelle est vite retombée quand, à 5h30 du matin, les haut-parleurs de l'internat ont diffusé un message pré-enregistré de Present Mic pour nous réveiller.

- C'est pire que l'armée. Bougonne Denki en mettant la veste de son costume à l'envers.

Kirishima soupire et lui retire son vêtement pour qu'il puisse le remettre correctement avant de bâiller bruyamment, déclenchant une vague de bâillement dans tout le vestiaire.

- Mon Dieu... Il est quelle heure ? Demande lacement Sero.

- Je sais pas, personne n'a de montre sur son costume. Lui répond Ojiro.

- 5h58 ! S'exclame Tenya qui semble le seul à être plus ou moins éveillé.

- Et il compte nous faire déjeuner en tenue d'héros ? S'inquiète Mineta.

- Ou peut-être ne pas nous faire manger du tout. Suggère Fumikage, faisant gémir plaintivement les garçons qui ne veulent même pas imaginer cette possibilité.

Je regarde tout le monde se changer et se plaindre en étant assis sur un banc, la tête contre les casiers. A cause de mon habitude à noter tout ce qui me passe par la tête, je n'ai pas pu m'empêcher de redessiner et commenter les costumes et potentiel alters de la classe de première et d'ensuite ruminer cette histoire d'entrainement commun dans mon lit. Je ne sais même pas si j'ai vraiment dormi avec tout ça.

- T'as une sale gueule le nerd.

Je lève doucement la tête vers Kacchan qui attache son bandeau sans me regarder, j'appuie ma joue contre le rangement métallique qui me soutien. Je le dévisage un instant et fronce les sourcils.

- Tu peux parler... Sifflais-je en me remettant debout.

Lui aussi a les yeux légèrement dans le vague. Il galère avec son bandeau et tourne furieusement la tête vers moi à ma remarque, grognant, mais se calme lorsqu'il me voit m'avancer vers lui.

- T'as emmêlé ton masque dans tes cheveux... Soupirais-je en me plaçant devant lui, glissant mes doigts dans ses mèches pour rattacher correctement le bout de tissu.

- J'ai pas besoin de ton aide ! Grommelle-t-il en se laissant quand même faire.

- Te connaissant, t'allais t'énerver à un moment ou un autre avant de le balancer par terre.

- Qu'est-ce que t'en as à foutre ?

- Ce serait dommage, je l'aime bien moi.

Je finis t'attacher son accessoire et on se regarde une seconde en plissant les yeux, remarquant qu'un truc cloche : le vestiaire est devenu subitement silencieux. On pivote vers le reste de la salle. Tous nos camarades semblent s'être figés et nous fixe avec des yeux exorbités, je ressens un long frisson parcourir mon corps et mes joues bruler, Kacchan fait un bond en arrière avant de commencer à gueuler sur tout le monde.

- Mêlez-vous de votre cul bande de sous merdes ! S'énerve le cendré dont les joues prennent une légère teinte.

J'observe du coin de l'œil les garçons décamper avec, soit une expression choquée ou au bord de la crise de rire. Katsuki me lance un regard noir avant de sortir à son tour pour sans doute passer ses nerfs sur Kirishima qu'on entend s'esclaffer.

J'avais complétement oublié qu'on était dans un lieu public à cause de la fatigue, m'affolais-je en plaquant mes paumes sur mon visage. Après un instant où je tente de calmer mes pensées, je claque mes pommettes et sort le dernier en fermant la porte. J'aperçois Kacchan et Eijiro se faire réprimander par Aizawa qui vient d'arriver.