Embers - [Tome 2]

12 : Stress

Je n'avais pas aussi bien dormi depuis longtemps, surement plusieurs semaines voire mois. Mes yeux s'entrent ouvrent lentement, à peine aveuglés par les premiers rayons du soleil qui traverse la pièce, mes paupières papillonnent encore un peu et je finis par bailler en les frottant. Alors que je m'étire, ma main touche par inadvertance la personne à côté de moi qui se tourne sur le côté en grognant, pendant un instant je fixe son dos en me rappelant pourquoi je partage le lit avec le cendré. Je me redresse un peu et relève un genou pour y poser mes bras et ma tête, regardant le garçon à côté de moi avec un sourire sans aucun doute un peu niait.

J'avance mes doigts vers ses cheveux pour les effleurer mais je suis interrompu par mon téléphone qui vibre dans la poche de mon short, j'avais oublié que je l'avais sur moi. Je souris légèrement en voyant qu'il s'agit d'un message de Kaoss qui me demande comment je vais, c'est vrai que la dernière fois qu'on s'est parlé je lui ai raccroché au nez. Je baille une seconde fois, encore fatigué alors qu'il est déjà presque 9 heures. Kacchan recommence à bouger et grommelle dans son sommeil, je n'ose pas faire le moindre geste pendant une minute, puis, en restant le plus discret possible, je pose mon mobile sur l'étagère au-dessus de son lit, mais le blond geint encore.

En me remettant bien à ma place, je continue de l'observer, maintenant que je le regarde attentivement, son corps paraît tendu. Je me risque à poser un doigt sur son épaule, aucune réaction sur le coup, mais peu après il est pris d'une légère secousse qui me fait me retirer.

- Kacchan ? L'appelais-je tout bas, pensant qu'il allait se réveiller.

Il ne me répond pas, cette fois c'est toute ma main que j'appuie sur son bras, il grogne et enfonce la moitié de son visage dans son oreiller. Je réprime un rire, le trouvant touchant, même si je ne peux m'empêcher de penser qu'il a l'air agité. Je le secoue un peu.

- Heh ? Tu dors ? Demandais-je, espérant une réponse.

Il va être d'une humeur massacrante si je continue de l'embêter, je me résigne à le réveiller. Vu de quel côté je suis, je ne pourrais pas me lever sans le déranger. J'allais me réinstaller pour gratter encore quelques heures de sommeil, quand un son s'apparentant à un gémissement plaintif s'échappe des lèvres de mon ami d'enfance. Mes yeux s'ouvrent en grand, mon corps réagit tout seul et je me redresse pour voir ce qu'il a.

- Kacchan ? Ça va !?

Il reste tourné de côté, ce qui n'est pas très pratique pour moi, je le tire donc pour qu'il soit dos sur le matelas. Comme je le craignais, il n'a pas l'air bien. Son expression faciale est crispée, il serre les dents et fronce les sourcils. Mon premier réflexe est de coller mon front au sien pour vérifier qu'il n'ait pas de fièvre, heureusement ce n'est pas le cas, mais je sens quand même la légère accélération de sa respiration. N'étant pas rassuré de le voir dans cet état, je décide d'aller demander de l'aide à Recovery Girl.

- Je reviens tout de suite. Marmonnais-je.

Cependant, alors que je passe au-dessus de lui pour sortir du lit et que je le frôle une énième fois, il a un hoquet et ouvre les yeux d'un coup. Avant que je puisse dire quoique ce soit il parvient à me retourner violemment, inversant nos positions, mon regard ne quitte pas le sien, il ne semble pas complétement réveillé vu qu'il me fixe comme pour se rappeler ce que je fais ici. Je déglutis et détourne le regard, dû à la situation plus que gênante dans laquelle nous nous trouvons.

- Hm ! Toussais-je. Eu... Bien dormi ?

Il entrouvre les lèvres comme pour parler mais au lieu de ça, il s'abaisse et vient happer les miennes. Mon cœur me paraît exploser à cet instant, mon corps se met soudainement à chauffer, ne m'attendant pas à le voir si entreprenant dès le matin. Il insiste, je tente de le repousser mais il bloque mes poignets ce qui me fait paniquer. Je n'aime pas ça. Il n'est clairement pas dans son état normal, il continue de m'embrasser de manière urgente, comme s'il avait peur que je disparaisse. J'arrive enfin à me détourner et tressaute en reprenant ma respiration.