Chapitre 4 : Doliprane.

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Gringe se lava les mains en sifflotant. Il avait retrouvé un semblant de calme et était près à retourner dans le salon et à revoir Orel comme si rien ne s'était passé. Et c'était vrai au final, il ne s'était rien passé non ?

Après s'être essuyé les mains sur la serviette Winter le dauphin que son ami lui avait offert pour son dernier anniversaire, il sortit enfin de la salle de bain avant de pénétrer dans le salon.

Aurélien était affalé dans le vieux canapé, complètement endormi. Tant mieux, il posait moins de questions quand il dormait. Son compère avait pour habitude de poser des questions, souvent stupides ce qui avait le don d'agacer Gringe car il détestait ne pas avoir de réponse.
Son derrière s'enfonça lourdement dans le canapé qui grinça. Le barbu lui répondit pas un soupir fatigué. En même temps il fit la liste des questions stupides de son ami.

"Eh dis Gringe, si les flamants roses deviennent roses en mangeant beaucoup de crevettes qui sont roses elles aussi. Si on leurs donne des carottes à manger. Ça devient des flamants oranges ?"

Ou encore

"Gringe, j'pense à un truc, le ciel est bleu parce que l'eau est bleue ou l'eau est bleue parce que le ciel est bleu ?"

Ou le fameux

"Eh, les gens qui tombent amoureux de Benjamin Button ils sont pédophiles ou Gerontophiles ?"

Rien que d'y penser, notre bon vieux Guillaume eu une migraine et il se leva afin de prendre un cachet de Doliprane

*

Quand Aurélien se réveilla il tomba sur son ami qui contemplait un cachet blanc qu'il tenait entre ses doigts. Il était pensif, semblant à la fois ici et ailleurs. Cet état second était rare chez Gringe. En général l'homme au bonnet restait ancré à la réalité et rêvassait peu.
Le caennais attendi alors que son ami revienne à lui.

Il attendit... Pensant vite fait au rejet de Gringe qui ne le choqua pas plus que ça

Et attendit... Oubliant en fait, le rejet de Gringe.

Et attendit... En pensant que ce con lui avait quand même fait vachement mal à la hanche en le faisant tomber.

Et attendit encore...

Tout cela pendant une minute.

Étonné de sa propre patience, Orel secoua le barbu afin de le sortir de sa torpeur.

- Gringe debout là. T'es flippant on aurait dit moi. Et je veux pas vivre avec un moi.

Le plus vieux pouffa légèrement.

- Ouais moi non plus je voulais pas vivre avec un toi mais comme un toi me paye le loyer, j'suis obligé.

- Ah ouais mon pauvre, j'aurais le seum à ta place.

- M'en parle pas, c'est l'enfer.

- Bon, tout ça c'est bien gentil mais tu pensais à quoi là, on aurait dit que t'étais parti dans un autre univers. Un univers plutôt cool d'ailleurs. Tu m'y emmènes ?

Guillaume secoua la tête, déprimé par la connerie de son ami.

- Non, dans mon univers les videurs ils laissent pas passer les cons.

- Ils te laissent bien passer.

- Rho ta gueule.

-Bon, allez, tu pensais à quoi ?

- Eh bien en fait... Je regardais ce petit cachet de Doliprane. Et je me suis rendu compte que mes doigts avaient la même couleur que le médoc'

- Énorme. Apprends à comparer les couleurs avec Professeur Gringe.

- Non mais. Mec, c'est chaud. J'suis pâle comme un normand. J'suis pâle comme toi ! Depuis combien de temps on a pas prit le soleil sérieux ?

- J'sais pas. Une semaine ?

- Plutôt un ou deux mois. Allez viens, on sort !

- Naaaaaaan j'ai pas envie. Ça se trouve comme on a pas prit le soleil depuis trop longtemps on peut plus entrer en contact avec lui au risque de mourir. On est devenu des vampires Gringe. J'ai faim, donne moi ton sang.

Aurel prit la main de Guillaume et la mit dans sa bouche avec un sourire fier.

Un sourire que le barbu lui fit ravaler en reprenant sa main illico Presto

- Rho putain j'veux pas de ta vieille bave là.

Il essuya sa main sur le T-shirt de son ami.

- T'facon t'es même pas bon. T'as le goût du savon au citron comme si... J'Y CROIS PAS. Tu t'es lavé les mains !

- Heu oui ? Je suis quelqu'un de propre ?

- Heu... Non.

L'homme au bonnet eu un rictus vexé

- Mais, ta gueule ?

Il se leva, blessé et partit dans sa chambre.

- C'est ça, barre toi sale... Sale !

Gringe claqua la porte laissant un Aurélien pensif.

Il en était certain maintenant. Guillaume s'était branlé. Il n'y a que quand il se branle qu'il se lave les mains.

Maintenant, pourquoi ?

La réponse rendit Orel à la fois hilare et flippé.

Johnny Dep'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant