Chapitre 13 : Beignets.

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Le corps de Gringe trembla légèrement et sa main se ressera sur la poignée. Il baissa la tête avec déception. Était ce un moyen de se venger ? Ou bien juste un moyen d'oublier Gringe ?
Si il n'avait pas couché avec Marion rien de tout cela ne se serait passé. Le territoire de la culpabilité grandissait dans le ventre du basané et il imaginait avec effroi les mains de la voisine bonne sur le caennais. Il hésita à entrer quand même, à faire dégager cette poufiasse mais, après si il le faisait, la situation avec Orel allait être encore plus catastrophique. Il s'apprêtait à partir quand il entendit la voix de son compère.

- Oh. T'as raison c'est trop bon.

- Tu vois je te l'avais dit ! Tu en veux un autre ?

- Ouais s'il te plaît.

Qu'est ce que ? Tu en veux un autre ? De quoi ils parlaient ? Un nouveau gémissement le coupait dans ses pensées. Il ne pouvait pas rester comme ça. Tant pis, il avait besoin de réponse. Foutu pour foutu. Il poussa la porte et trouve dans le canapé Orel et la voisine bonne.

Habillés.

En train de manger des beignets ?

*

Quand Julie avait entendu le cri elle s'etait précipitée. Elle était en étude de médecine et son âme l'avait poussé à aller aider. Elle fut bien surprise quand elle aperçu que le cri venait de l'appartement des deux branleurs. C'était un plaisir de les appeler comme ça. Elle pensa d'abord à rebrousser chemin mais non, si une personne, qui que ce soit avait besoin d'aide, elle irait.
Elle poussa donc la porte et croisa le regard de branleur 1.

Il était surpris de la voir là mais il avait l'air aussi d'une tristesse et d'une vulnérabilité qui lui fendit le cœur. Il ressemblait à un enfant abandonné. Les cheveux en bataille et l'air un peu hagard. Elle afficha un petit sourire.

- Bonjour ?

Il répondit à son sourire. En apparence seulement, ses yeux de souriaient pas eux.

- Bonjour. Je peux faire quelque chose pour toi ?

- Oh heu non. J'ai entendu un cri et je me demandais si tu avais besoin d'aide.

Il souria légèrement. Elle était gentille tout à coup. En général elle les renvoyait bouler quand ils lui disaient bonjour.

Il est vrai que, dans les premiers instants. Il avait pensé sérieusement à coucher avec elle et à se perdre dans les plaisir de la chaire. Mais il avait très vite repoussé cette idée. Bon, c'est vrai, probablement parce que la voisine bonne ne serait jamais d'accord. D'ailleurs, comment s'appelait elle déjà ?

- Non, non tu peux t'en aller ne t'inquiète pas. Juste, comment tu t'appelles ?

- Tu es sur ? Tu n'es pas blessé ou quoi ? Vu ton cri tu as du te faire super mal. Et moi c'est Julie. Et tu es... ?

Ah oui Julie, c'est vrai. Il avait cherché son nom sur la boîte aux lettres.

- Je t'assure ça va, je suis fatigué c'est tout. Je m'appelle Aurélien. Mais tu peux m'appeler Orel.

- D'accord Orel. Et, il est pas là ton pote ?

Le caennais détourna les yeux l'air blessé. Elle était donc là l'origine du problème. Une peine de cœur ou une engueulade ? Heureusement elle avait le médicament parfait chez elle.

- Attends moi là, j'arrive.

Aurélien lui jeta un regard interrogateur et l'attendit patiemment sur le canapé. De toute façon il ne pouvait pas vraiment aller autre part.

Elle revint, une boîte entre les mains et l'ouvrit avec un geste presque religieux. La boîte était remplie de.. beignets ?

- Je l'ai acheté ce matin. Tu as une chance immense. Prends en un.

Des beignets ? Elle se foutait de sa gueule ? Elle pensait qu'il allait aller mieux avec des beignets ? Hors de question qu'il en prenne un. C'était un truc de gonzesse. Elle voulait pas qu'ils regardent des Disneys en même temps aussi ? Cependant, très vite l'odeur des beignets titilla ses narines et il devit se résoudre à en prendre un. La tentation était trop forte.

- Tu vas voir ils sont divins. Excellents. C'est presque sexuel tellement c'est bon.

Aurélien roula des yeux et croqua dans le beignets. Il avait encore sous estimé la petite viennoiserie. Il ferma les yeux et poussa un soupir de délice. Ok ok c'était juste le meilleur truc qu'il avait mangé de sa vie. Très vite, Julie le suivit dans son extase.

Il en etaient au deuxième que Gringe poussa violemment la porte.

*

Qu'est ce que ? Il ne comprenait pas. Et les vêtements jetés dans tout l'appartement ? Et les mains de la voisine sur Orel ? Il avait tout imaginé ? Par contre. Il n'aurait pas dû entrer. Il sentait le regard sombre du plus jeune sur lui.
La voisine lui adressa un sourire.

- Bonjour tu dois être.... ?

- Gringe. Moi c'est Gringe.

Julie sentit tout de suite la tension qui s'était installée quand le dénommé Gringe était entré dans la pièce. Elle décida de prendre les choses en main.

- Tu veux un beignet ?

- Heu non ça ira merci.

- Je me reprends. Prends un beignet. Et je parie que tu n'arriveras pas à le manger en entier sans fermer les yeux ou lâcher au moins un soupir.

Guillaume, touché dans son orgueil masculin prit le défi très au sérieux et attrapa un beignet.

- Et si je gagne, j'ai quoi ?

Le caennais lui adressa enfin la parole.

- Mon pardon.

Oula il y avait un sacré enjeux. Julie s'éclipsa rapidement et discrètement, laissant les deux hommes dans la pièce.

Gringe croqua une première fois dans le beignet et le sucre lui envahit la bouche. Wow, il mettait quoi dans leur truc ? C'est vrai que c'était sacrement bon. Tout son corps ne demandait qu'à fermer les yeux pour savourer au mieux la viennoiserie. Mais il résista. Pas peu fier de lui le barbu prit une deuxième bouchée, un peu trop vite. Il ferma les yeux et poussa un gémissement de délice. Ce beignet était clairement le fruit du démon.

Orel haussa les épaules.

Guillaume reposa le beignet sur la table et s'assit là où était Julie.

- Écoutes. On peut parler ?

Johnny Dep'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant