Chapitre 12 : Séparés.

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Gringe se reveilla avant Léa. C'était assez étonnant, habituellement c'était l'inverse. Ayant tellement d'idées et de projets en tête sa copine soutenait le fait "qu'on dormira quand on sera mort." Elle se levait donc toujours plus tôt que le basané.

La nuit de Guillaume avait été assez segmentée et fatiguante. À chaque fois qu'il tentait de se rendormir, il sentait peser le regard déçu d'Orel sur lui. Maintenant, il était 6h30 et impossible de se ne serait ce que somnoler, son cerveau était une locomotive qui roulait à toute allure, se dirigeant vers un point qui, il l'espérait, serait le pardon d'Orel.
Cette histoire l'omnubilait et tournait en boucle dans sa tête sans qu'il ne trouve quelconque solution. Il attendit donc patiemment que Léa se réveille afin qu'elle le conseille, elle était toujours de bon conseil Léa.

*

Aurélien avait passé la nuit les yeux ouverts. L'alcool avait été raflé lors de la dernière soirée et le divin breuvage ne pouvait donc pas l'aider à s'endormir de force. Toute la soirée il avait attendu le sommeil salvateur et celui ci lui avait posé un bon gros lapin.

Il sortit du lit sans savoir pourquoi, et se rallongea dans le canapé. En fait, il savait : il avait presque espéré y voir Gringe. Le planning de sa journée était incroyablement vide. La perspective de passer une journée sans faire quoi que ce soit, à se sentir inutile le deprimait au plus haut point. Il ne faisait pas grand chose de plus que lorsqu'il était avec son compère mais son absence laissait un grand vide en lui. Orel se sentait comme un estropié dont la béquille était Gringe. Il lui permettait d'avancer pas à pas dans le foutoir qu'était sa vie. Sans lui il se traînait par terre.

Il fallait qu'il arrête de penser au basané, cela lui faisait plus de mal que de bien. Cependant chaque recoin de l'appartement avait en lui en souvenir qui le renvoyait à son colocataire. Il fallait qu'il se change les idées. Il chercha la télécommande de la télévision et la trouva en morceau, dispersée sur le sol, éclatée sur le sol, c'était juste avant que Gringe ne..

MERDE.

MERDE. MERDE MERDE MERDE.

Il ne voulait pas sortir de sa tête le batard. Aurélien lâcha un hurlement rageur qu'il avait trop retenu. Un hurlement bestial d'animal blessé.

Un silence et puis quelqu'un toqua à la porte. La voix enrouée, le caennais répondit :

- Oui ?

La porte s'ouvrit alors sur une fille.
La voisine bonne.

*

À peine Léa était réveillée que Gringe lui parla de ses problèmes. Alors que la trace de l'oreiller était encore imprimée sur sa joue elle l'avait écouté avec attention sans le couper dans son histoire et elle restait maintenant pensive. Le barbu avait donc couché avec la copine d'Orel et Orel l'avait su. Mais quelque chose clochait, elle connaissait un peu le caennais et habituellement il était plutôt pacifique et s'énervait peu. Il y avait un autre élément qui entrait en compte et qui rendait la situation plus tendue. Aurélien etait déçu et d'une colère noire et Guillaume dans tout ses états.

- Il s'est passé quelque chose en plus de l'adultère ?

- D-De quoi tu parles ?

- Je sais pas, je le sens, tu ne me dis pas tout.

Le basané pinça les lèvres. Elle était maligne Léa.

- C'est ambiguë entre vous.

Gringe ouvrit de grands yeux étonnés. Mais elle les espionnait ou quoi ?

- Tu sais quoi, j'm'en fous, t'as pas besoin de me le dire. Vu l'amitié qu'a Orel pour toi, il doit être dévasté. Vas le voir, vas t'excuser. Il te pardonnera avec le temps et de l'attention. Et prouve lui qu'il peut avoir confiance en toi. Il y a pas de recettes secrètes.

Elle prit les affaires de Gringe et lui les rendit avec un sourire avant de lui embrasser la joue et de grimacer légèrement.

- Et vas te raser aussi. Tu piques.

*

Le cœur battant, peur au ventre le barbu avait monté les marches qui menaient à l'appartement quatres quatres mais maintenant, devant le défi il ne pouvait se résoudre à ouvrir la porte.

Décidé, il posa la main sur la poignée. Et...

Et entendit un énorme gémissement retentir de l'interieur de l'appartement. Un gémissement féminin.

Il n'arrivait pas à s'en remettre qu'un autre gémissement le suivi, masculin cette fois et, meme si il elle était cassée, il avait reconnu la voix d'Orel.

Johnny Dep'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant