FAKE BROTHERS [BxB]

VINGT-DEUX

— Maman je suis rentré !

Pas de réponse.

Neven soupira, les cours avaient repris depuis maintenant deux mois, et il n'en pouvait déjà plus. Sa mère étant de plus en plus avec sa nouvelle copine, il était la majorité du temps seul.

Certes, tous les soirs il faisait un appel vidéo avec son amoureux, mais cela ne suffisait pas pour faire partir la solitude.

De plus, au lycée ce n'était pas la joie. Pas du tout, la joie.

Le bouclé a fait l'énorme bêtise de se confier à un de ses amis qu'il croyait sincère, en lui avouant qu'il était gay, cet ami avait directement régit en faisant une grimace. Par la suite, il avait balancé aux autres personnes de leur bande, et tout le monde s'était retourné contre lui. Il n'avait plus personne.

Même les personnes les plus ouvertes d'esprit, ont été obligés de ne plus être ami avec Neven, à cause de la pression de tous les autres élèves.

Personne ne savait ce qu'il se passait au bahut. 

Le blond avait quand même essayé à mainte reprise d'en parler à sa mère, mais il n'eu finalement pas le courage pour.

Il balança son sac de cours, monta à l'étage et s'enferma dans sa chambre.

Il tenta de joindre Ilyes, mais il ne tombait que sur le répondeur. Il était encore tôt, le noiraud avait cours.

Il se regarda dans le miroir de sa chambre. Des cernes gigantesque logaient sous ses yeux, ses cheveux blonds étaient en bataille, ses yeux bleus vides. 

Il se trouvait moche, extrêmement moche. 

Tous ces gens avaient raison, ils avaient tous raison aux yeux du bouclé.

Pour lui, il ne servait à rien, ce n'était qu'une pédale qui était amoureux de son frère alors qu'il ne le devrait pas. Sa mère ne se rendant même pas compte qu'il n'était plus heureux depuis la rentrée.

Ses yeux commencèrent à s'humidifier. Et il ne tarda pas à s'effondrer.

Son cellulaire vibra, il décrocha sans regarder l'écran, cela ne pouvait être seulement son copain.

Il tenta de reprendre une voix normale, en répondant :

— A-allô ?

— Bonjour ! Comment tu vas aujourd'hui ?

— Ça va plutôt bien, et toi ? mentit-il.

Ilyes fronça les sourcils à l'autre bout du fil.

— Moi je vais bien... Je suis désolé de ne pas avoir répondu avant, mon téléphone était éteint, je viens de voir que tu m'as appelé. Tout va bien à la maison ?

Neven s'essuya les yeux en tentant de sourire : en vain.

— Ça va, maman passe beaucoup de temps avec Marion, ce qui fait que je ne la vois quasiment pas. Mais généralement je passe mes soirées à faire mes devoirs, donc je suis occupé.

C'était faux : il passait ses soirées à pleurer sous la couette.

— Je sais que tu mens, Neven.

Le blond souffla. Oui, il mentait, et il était surprit de voir que son amoureux l'avait deviné.

— C-comment, t-tu sais ? prononça difficilement le bouclé, laissant couler ses larmes qu'il retenait depuis le début de l'appel.

— Je t'aime plus que tout, je reconnais quand même quand mon amoureux va mal.

Neven sourit enfin, un petit sourire nostalgique, mais un sourire quand même.

— Oui ben en fait... Au lycée je... tout le monde est contre moi, à la maison il n'y a personne, alors voilà, je... Je n'en peux plus...

Ilyes pleurait aussi maintenant. 

— Je... Je vais tout faire pour venir le plus vite possible.

— Quoi ? Mais-

— Il n'y a pas de mais, je viens un point c'est tout, Neven.

Neven sourit, un vrai sourire cette fois-ci.

Ils parlèrent tout la nuit ensemble, Ilyes étant très – très, très, très – inquiet pour son amoureux.