Quatorze

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Maud respirait lentement en fixant les deux hommes et essayait de rester immobile. Lorsqu'ils virent que la jeune femme était de nouveau consciente, le premier s'approcha d'elle pour lui retirer le ruban adhésif d'un coup sec.

- T'es qui ? aboya le second.
- Vous avez fouillé mon sac, lâcha-t-elle avec une expression dédaigneuse. Vous avez dû y trouver mes papiers.
- Essaie pas d'être sarcastique avec nous, ma petite, répondit-il.
- Tu viens faire quoi ici ? reprit le premier.

Maud l'observa longuement avant de baisser les yeux. C'était un grand gaillard d'une trentaine d'années, le crâne rasé, avec de larges épaules. Son t-shirt noir trop serré prenait la forme des gros muscles autour de ses bras. Il avait le profil typique du gars que l'on embauche pour garder une ruelle déserte.
- Détachez-moi, ordonna Maud en levant vers lui son regard noir. Sinon je ne vous dirai rien.

Maud paraissait minuscule, attachée à sa chaise, à côté de ses deux hommes debout. Ses cheveux étaient ébouriffés et quelques mèches brunes lui barraient le visage. Seuls ses yeux sombres pouvaient défier les deux brutes qui ricanaient au-dessus d'elle.

- De toute façon, attachée ou non, vous serez toujours plus forts que moi, tenta-t-elle à mi-voix.

Les deux hommes parurent réfléchir quelques instants et le plus grand fit signe à l'autre de détacher la jeune femme. Il s'exécuta et Maud commença à parler :
- Je viens acheter de la cam, déclara-t-elle, jugeant qu'elle obtiendrait davantage d'eux en utilisant leur vocabulaire. On m'a donné cette adresse.

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