Quinze

31 7 0
                                    

Les mots de Maud résonnaient dans la pièce sombre. Les murs étaient par endroits couverts de laine de verre et des morceaux de tuyaux rouge et jaunes sortaient parfois du béton. La construction des bâtiments de la rue n'avait sans doute jamais été finie.

L'unique fenêtre donnant sur l'extérieur était close par une taule en plastique jaunie qui comportait un petit trou, en bas à gauche, ce qui permit à Maud de supposer qu'elle se trouvait au premier, peut-être au deuxième étage.

- Et tu veux voir qui ? demanda l'homme qui lui déliait les mains.
- L. D., répondit Maud avec assurance.

Les deux hommes se mirent à rire encore plus fort qu'auparavant, laissant apparaître leur dents irrégulières, sans doutes jaunies par le tabac. Maud, enfin détachée, passa sa main droite dans sa chevelure ébouriffée. Elle effleura sa nuque endolorie, elle sentait la douleur se répandre en haut de ses épaules et songea que le plus vite elle en aurait fini avec ses deux bourreaux serait le mieux.

Ayant fini de s'esclaffer, le premier homme s'approcha d'elle :
- Tu sais, L. D. n'a pas l'habitude de rencontrer ses clients, ma jolie, souffla-t-il en en avançant sa grosse main vers la chevelure sombre de la jeune femme.

Maud fit barrage à cette main affreuse avec son avant-bras et fit un pas en arrière.

- On pourrait peut-être s'arranger, dit l'autre homme. Nous aussi on vend.
- Je veux voir L. D. en personne, répéta lentement Maud.
- Pour ça, faudra payer, et t'as pas de fric dans ton sac. On a vérifié.

À bientôtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant