Seize

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Avec un sourire victorieux, Maud glissa sa main dans la doublure de son manteau et en sortit l'enveloppe banche que lui avait donné Adella ce matin. Elle la tendit à ses ravisseur et retira rapidement son bras après que l'un deux l'ait attrapée, pour éviter au maximum d'entrer en contact avec ses doigts.
- Cent balles ? Tu te fous de ma gueule ?

Ayant prévu cette réponse, Maud attrapa une autre enveloppe, cachée un peu plus bas cette fois-ci, juste en dessous de la poitrine. Les deux hommes étaient étonnés de voir tant d'argent sortir de ce manteau si fin.

Le dos et les manches étaient en daim noir et de la fourrure beige ornait le col et les poignets. La doublure intérieure, d'où sortaient des enveloppes de billets, était un peu plus claire que la fourrure et avait pour motifs les initiales d'une marque que les deux hommes ne connaissaient pas. Ils n'avaient pas l'habitude de voir des femmes dans la rue Helkerstrasse, et l'entêtement de celle-ci ne pouvait que les déstabiliser davantage.

- Je n'ai plus rien, affirma Maud. Vous n'aurez pas plus. Soit vous me conduisez à L. D., soit je trouve quelqu'un d'autre pour le faire. Qu'en dites-vous ?

Maud avait obtenu de faire le trajet avec l'un des deux hommes, qui la conduit en grognant vers une camionnette blanche, garée dans une rue adjacente. Les coutures des sièges étaient truffées de gains de poussière et de miettes, tandis que de vieux mouchoirs en papier usagés dessinaient de petits cercles blancs sur le sol en feutrine noir.

L'épaisse couche de saleté qui troublait le pare-brise traduisait tout simplement la façon dont ce gardien de rue devait mener sa vie quotidienne. La radio grésillante diffusait du mauvais rap au rythme duquel remuait frénétiquement la tête du conducteur.

À bientôtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant