Vingt-huit

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Lucien prit le temps d'observer sa fille. Elle avait en effet bien grandi depuis qu'il avait quitté la maison. Les pointes de ses cheveux bruns effleuraient ses épaules et entouraient parfaitement les courbes de son visage. Ses yeux s'étaient assombris et elle avait maintenant les mêmes iris grises que son père. Ses larmes avaient fait couler son maquillage ce qui lui donnait un air dur et sombre.

L. D., qui avait pour habitude d'être sûr de lui en n'importe quelle situation, se sentait faible devant cette jeune femme blessée. Pour la première fois depuis de longues années, il se sentait faible. Il n'arrivait pas à prononcer la moindre phrase.

La porte de l'ascenseur s'ouvrit pour laisser apparaitre la fine silhouette d'Ivanna. Lucien lui ordonna de poser les compresses sur une table basse et son assistante disparut en un instant. Il alla s'asseoir à côté de sa fille et pris le flacon de désinfectant.

Maud rompit le silence en laissant échapper un ricanement :
- Tu arrives un peu tard pour soigner mes égratignures, siffla-t-elle en s'appliquant elle-même la compresse.
- Maud, il faut que tu rentres à Paris, dit soudain son père. Ta mère sait que tu es ici ?
- Ma mère ? siffla la jeune femme. Depuis quand te préoccupes-tu de ma mère ?
- Pourquoi es-tu ici ? continua Lucien, imperturbable.

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