Deux

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C'était une de ces soirées fraiches de septembre où le vent commençait à se lever sur Paris. L'air s'humidifiait peu à peu. Les promeneurs tardifs sentaient la pluie arriver et les rues devenaient presque vides. Lorsque Maud tourna sur l'avenue Foch, de fines gouttes de pluies commençaient à scinder l'air, et l'odeur de pavés mouillés englobait la capitale.

Le maître d'hôtel ouvrit la porte du domicile de Maud et murmura :
- Vous auriez dû appeler votre chauffeur, Mademoiselle Maud.
- J'avais envie de marcher, répondit simplement la jeune femme. Merci Charles.

Maud laissa une femme de chambre s'occuper de sa veste et traversa rapidement l'entrée de marbre blanc. Son regard se porta sur le Matisse qui surplombait l'escalier. Elle avait toujours apprécié ce tableau. Elle se souvenait du jour où elle l'avait acheté, à une vente aux enchères avec son père. Elle devait avoir cinq ou six ans, elle portait une robe en mousseline bleue. Son père et elle avaient été si heureux de présenter leur acquisition à sa mère, à leur retour.

Maud esquissa un léger sourire qui se fana dés qu'elle fit claquer ses pas sur les marches massives de l'escalier circulaire.

Sa mère, Joséphine de Basset, était assise sur le grand canapé beige au centre du salon, les jambes délicatement relevées sur le coté, dépassant de sa robe de chambre en soie bleu clair. Comme chaque soir, elle portait à ses lèvres un verre de vin rouge.

À bientôtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant