Dehors, de gros nuages gris crachaient une pluie fine presque tiède. Paris était enveloppée dans un épais brouillard qui étouffait le murmure habituel de la ville au petit matin. Charles escorta Maud à sa voiture, en maintenant maladroitement un lourd parapluie noir au-dessus de la jeune femme pressée.
Adella l'attendait à l'intérieur. Charles ouvrit la porte et murmura :
- À bientôt, Mademoiselle Maud. Bon courage.La voiture démarra au claquement de la porte et Maud toisa sa domestique :
- Vous lui avez dit où j'allais. Je vous avez dit de ne rien dire.
- Je suis désolée, Mademoiselle Maud, répondit doucement Adella en baissant les yeux. Il a menacé d'aller voir Madame de Basset si je ne lui disais pas pourquoi vous aviez besoin de la voiture si tôt.Après une brève hésitation, Adella continua :
- Voici votre billet de train et votre passeport. J'ai ajouté cinq cent euros en espèce au cas où vous vous trouviez dans l'impossibilité d'accéder à votre compte. Êtes-vous vraiment certaine de vouloir partir ? demanda-tu-elle avec presque autant de protectionisme que quand sa maîtresse était enfant.Le regard tourné vers la vitre pleine de buée, Maud hocha la tête et prit silencieusement la pochette que lui tendais Adella.
*
Le train était sale et sentait la vieille moquette et la poussière. Les sièges étaient recouverts d'un tissu rugueux verdâtre, qui devait avoir été gris clair autrefois. De petites lampes diffusaient une lumière orangée bien trop faible pour lire un livre pendant lorsqu'il faisait sombre.
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À bientôt
Historia CortaAnciennement "J'irai le retrouver" : « Tu ne comprends pas, Emma... - Non, Maud, rétorque-t-elle. Non, je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi tu veux à ce point le connaître. Je ne vois pas l'intérêt de chercher quelqu'un qui ne veux pas...