⭐️Chapitre 6 - Souvenirs confus⭐️

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Des sons parasites, bien que peu clairs, deviennent audibles autour de moi

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Des sons parasites, bien que peu clairs, deviennent audibles autour de moi. Mes réminiscences me paraissent floues, même inexistantes. Peu à peu, mon corps se fait mien à nouveau et mes fonctions vitales reprennent leur service. De l'air, enfin...

Mes yeux tentent de s'ouvrir sous les brèves impulsions de mes paupières, mais cette action représente un travail titanesque. Mon épiderme me brûle. Je peux le sentir autant que la douleur indescriptible dans mon genou droit, qui s'accentue alors que mon sommeil prend fin.

Des brèches de souvenirs me parviennent : des ombres, un garçon et la rivière... et plus rien, comme si je m'étais éteinte un moment. C'était un mauvais rêve, Avril. J'essaie de me mentir, escomptant que l'espoir qui m'habite ramènera les choses à la normale. Mais c'est inutile. Je sais au plus profond de moi que ce n'est pas sur mon lit que je me trouve. Le matelas est rigide et le drap plus froid. L'ambiance hostile qui m'est perceptible me noue l'estomac.

Alors où suis-je ?

Cette question hante soudainement mes pensées. Dans un mouvement de panique, alors que mon cœur s'emballe, j'essaie une dernière fois de m'éveiller en grinçant des dents.

La couleur pâle de la pièce m'aveugle. Pourtant, en quelques minutes, ma vision s'habitue à cet éclairage agressif. Ma tête est trop lourde pour être levée. J'ai l'impression d'avoir une ancre à la place du cerveau. Alors que j'entame une tentative pour m'assoir au bord du lit, les voix qui résonnent derrière la paroi murale me paralysent :

— Comment est-on supposés agir avec elle, à présent ? Comme si de rien n'était ?! s'exclame un jeune homme paniqué.

— Et si vous commenciez par vous présenter ? répond une femme dont la sagesse est perceptible au travers de sa douce intonation, qui m'est aussi familière. Avril est réveillée.

Comment sait-elle que je suis debout ?
La poignée s'abaisse lentement et mon cœur s'arrête. Mes muscles se crispent créant une douleur inhumaine dans mon être.

Machinalement, je me lève pour faire face à mes visiteurs, alors que les doutes se font nombreux.

Une dame se manifeste en premier. C'est elle que j'entendais. Ses cheveux blonds coiffés en un petit chignon parfait au-dessus de son crâne et ses traits fatigués me coupent la respiration. Madame Rosalie ? Mais que diable ma psychologue vient-elle faire ici ? À ses côtés, deux garçons plus grands apparaissent. Je reconnaîtrais ces prunelles bleues entre mille. Aaron. Après notre rencontre, je devrais être effrayée de lui, de sa simple vue, or en cet instant il n'en est rien. Il a le pouvoir d'absorber mes craintes. Puis, mon regard reste braqué sur le second homme aux cheveux noirs qui s'abaissent sur son front sont tout aussi sombres. Son souvenir est gravé dans ma mémoire. Je ravale ma salive.

Mon cerveau surchauffe à tenter d'expliquer cette situation. Mais aucun des scénarios qu'il me propose n'est tangible. Mes jambes me lâchent et le sol se rapproche à une vitesse vertigineuse. Soudainement, des mains me rattrapent et me serrent par la taille pour me maintenir dans une posture droite. Le contact de ces doigts à travers ma robe d'hôpital entraîne une vague de frissons sur mon épiderme. Je retiens ma respiration. Lorsque mes yeux glissent le long de ce corps pour se poser dans les siens, je tressaillis. Je veux crier de toutes mes forces, mais suis empêchée par la dureté du regard de cet inconnu. L'insensibilité qui s'en échappe me glace le sang.

Les Éclaireurs - tome 1 : Magie LégendaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant