Sicile, grandeurs et décadences

18. Un cavalier qui surgit...

Quelques jours plus tard, région de Campanie

Meranda chevauche son cheval noir en plein soleil. Il remonte un long chemin caillouteux traçant un sillon sur une plaine aride. Son cheval commence à montrer des signes de faiblesses. Il décide de s'arrêter dans une auberge pour ravitailler.

A peine a-t-il franchi le seuil de la porte, que l'aubergiste heureux d'avoir de la visite, accourt vers lui.

AUBERGISTE
Comment allez-vous ?

MERANDA
Bien je vous remercie. Je cherche un peu d'ombre.

AUBERGISTE
Alors, vous avez bien fait de vous arrêter. Ça tape fort ce midi. (Voyant son cheval essoufflé). Amenez-le derrière, il pourra s'abreuver.

MERANDA
Merci.

Meranda sort et détache l'animal. Soudain il entend au loin un cheval hennir et se cabrer.

MERANDA
Mais ??

Un soldat tombe à la renverse et peine à se relever.

Meranda saute sur son cheval et accourt vers lui.

AUBERGISTE (sortant son nez dehors)
Vous partez déjà ??

MERANDA (se retournant)
Je reviens.

L'aubergiste sort et voit le soldat à terre. Meranda arrive à sa hauteur et saute de son cheval.

MERANDA
Besoin d'aide ??

Le soldat ne le regarde pas.

SOLDAT (lui faisant signe de s'éloigner)
Non, ça ira, vous pouvez circuler.

Au son de la voix, Meranda fronce les sourcils.

MERANDA
Mais si, j'insiste. Que diable faites-vous habiller de la sorte ?? On n'a pas idée de mettre autant de couches sous une armure !

Il s'approche, mais le soldat se cache.

MERANDA
Mais ???

SOLDAT
Partez s'il vous plaît. C'est assez embarrassant comme cela.

MERANDA
Et moi je crois surtout que vous vous êtes fait une entorse à la jambe.

Il s'approche et regarde le pantalon perlé de sang. Le soldat regarde toujours de l'autre côté.

MERANDA (touchant la jambe)
Voyons voir...

Il ôte le pantalon et découvre une cheville fine et rasée.

MERANDA
Impressionnant, vous avez les chevilles si... délicates...