Teach Me Love...

Chapitre 18 : Mateo

- Pardon ?
- Mateo, j'ai fait ça pour ton bien, comprends-moi au lieu de réagir aussi excessivement ?
- Pardon ? Moi ? Réagir excessivement ? Mais tu es sûre que tu vis dans le même monde que moi ?
- Pardon ?
- Sabrina, tu te rends compte que tu t'es inventé toute seule une vie où je tiendrais une relation secrète avec une de mes propres élèves qui, en plus de tout, est en dépression et toi, la seule chose que tu trouves à faire, c'est de la faire renvoyer du lycée où ses deux seuls meilleurs amis se trouvent et où elle avait enfin trouvé quelqu'un qui était prêt à l'aider ! Tu te rends compte un peu de ce que tu viens de faire ?

Oui, je suis hors de moi. Je viens tout juste d'apprendre qu'April venait de quitter le lycée parce que Sabrina avait été raconter qu'elle me faisait des avances et que cela me mettait terriblement mal à l'aise alors que, si elle voulait parler de quelconques avances, elle aurait dû me viser moi et pas April.
Maintenant que je sais ce qu'il s'est passé, je comprends bien mieux pourquoi est-ce qu'hier, elle est partit aussi rapidement, entrainée par son père sans aucune retenue et désormais, une rage insoutenable s'empare de plus en plus vite de moi.

- Ecoute Mateo..., débute Sabrina en tentant de prendre ma main, main que je retire aussitôt.
- Non, toi écoute-moi Sabrina, cette gamine, elle ne méritait absolument pas ça, et tu le sais aussi bien que moi. Franchement, si tu pensais vraiment que le fait de la renvoyer changerait une quelconque chose dans notre relation, alors c'est que tu es vraiment bête.

De plus en plus agacé par cette discussion qui, je le sais, risque réellement de mal se finir alors que nous sommes encore dans la salle des professeurs, j'attrape rapidement mon sac à la volée et quitte cette salle sans même attendre ses dernières paroles qui me parviennent tout de même une fois que je descends les escaliers pour quitter le bâtiment.

- Mateo tu sais aussi bien que moi que c'était la meilleure chose à faire ! Cette relation n'était plus possible !

Cette relation ? Plus possible ? Mais de quelle relation me parle-t-elle encore ? C'est totalement ridicule ! Il n'y a jamais rien eu entre April et moi. C'est vrai que... Que, par moments, notre relation était ambigüe mais jamais il n'y a eu de choses autres que de légers rapprochements... Rapprochements qu'elle décidait bien rapidement de faire disparaître donc si quelqu'un aurait dû avoir des problèmes, c'est bel et bien moi et certainement pas elle. Bon sang... Je m'en veux tellement de l'avoir mise dans toute cette histoire, elle ne méritait vraiment pas tout ça... N'importe qui aurait pu affronter tout ça mais pas elle, pas maintenant tout du moins.
Arrivant devant chez moi à bout de souffle, ayant marché beaucoup trop rapidement, et, énervé, je lance mon sac contre le mur du couloir de l'entrée pour rapidement descendre dans la salle de boxe où, sans la moindre retenue, je commence à frapper comme un fou sur le grand sac en face de moi. Sans même faire attention à l'heure ou au fait que j'ai oublié de mettre mes gants, je frappe, laissant juste parler ma haine envers toutes ces règles totalement ridicules qui ont fait que Sabrina a eu de quoi la faire partir avant même que je n'ai eu le temps de l'aider. Et maintenant, comment suis-je censé l'aider si on ne se verra plus... ? Et surtout, comment va-t-elle réagir face à cette situation ? Qui dit nouveau lycée dit forcément nouveaux camarades de classe ainsi que nouveaux professeurs et même si je sais qu'elle pourrait très facilement s'adapter, je sais également qu'en ce moment elle ne faisait que de se renfermer de plus en plus, même avec ses propres amis qu'elle devait très certainement connaître depuis un moment alors comment va-t-elle faire là-bas ? Bordel... J'ai tellement la rage... !
Après dix bonnes minutes à frapper comme un dingue, je m'arrête, essoufflé, tout transpirant et les mains en sang, et décide d'aller prendre une douche froide pour me calmer. Cette dernière aurait vraiment pu m'aider, habituellement elle le fait à merveille, mais là, à peine j'en sors, une simple serviette enroulée autour de mon bassin, que je me rappelle que j'ai toujours son petit carnet et là, je soupire bruyamment avant d'aller rapidement enfiler un boxer et un bas de jogging pour être un minimum à l'aise pour descendre récupérer mon sac où je prends le carnet pour le monter avec moi en abandonnant une nouvelle fois mon sac au sol. Je remonte immédiatement dans ma chambre où je me laisse tomber sur le lit, posant l'objet de ma curiosité juste à mes côtés, et, levant les yeux au plafond, je tente de réfléchir, de détourner mes pensées de ce carnet qui m'as toujours obnubilé pour trouver une solution pour la faire revenir dans le lycée mais au final, je me retrouve à le prendre dans mes mains sans même m'en rendre compte pour me mettre à le lire. Mais alors que je l'ouvre à la première page pour voir son écriture toujours aussi appliquée, je me souviens de la promesse que je lui avais faite.