15. La vérité

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Malaika.
Dans la cour arrière.
- Malaika ? Malaika ?
- (prenant un bol d’air) je suis derrière Mina
- Ah okay. C’est quoi cette rage tu m’explique ?
- …
- Je sais que tu m’aimes beaucoup, tu es déjà une sœur pour moi. Je ne suis pas idiote okay ? J’ai un enfant et je ne vais pas me donner au premier venu ainsi. Ne t’inquiète pas il est gentil mais il n’y a rien entre nous encore.
- …
- Parles moi allez, tu devrais apprendre à le contraire il est gentil, drôle et il se préoccupe beaucoup de cléo cela ne fait que quelques jours mais j’ai….
- Mina
- Oui ma chérie
- (pleurant) Je t’aime Mina, tu es la seule et véritable amie que j’ai. Tu me combles de bonheur, ma vie ressemble à quelque chose depuis que je t’ai rencontré, des filles comme toi, ayant le cœur sur la main, aussi belles à l’intérieur qu’à l’extérieur, simple et désintéressée sont très rares. Je ne veux plus mentir, pas à toi Mina, j’ai honte mais je ne te mentirai pas. Je ne peux pas continuer ainsi sinon je perdrai tous ceux qui comptent pour moi
- (surprise) Je t’aime aussi mais je ne comprends pas pourquoi tu pleures
- Tu te rappelles du jour de notre rencontre ?
- Oui à la rentrée, le premier jour des classes
- Te rappelles-tu de ce que je te disais quand nous attendions mon chauffeur ?
- Euh tu disais que…que tu m’admirais après avoir écouté mon histoire.
- Oui et quoi d’autres
- Euh tu disais aussi que ta vie à toi n’as pas été très rose et que tu n’en es pas trop fier.
- Okay. Mina Marc-Arthur c’est mon ex copain, c’est mon ami d’enfance, c’est lui Djanko (lui montrant mon tatouage).
- (choquée) Ca ne peut pas être vrai, c’est moi qui te l’ai présenté au collège, et vous…vous vous êtes salués et ensuite.
- C’était un mensonge ce n’était pas la première fois qu’on se voyait Mina.
- …
- J’ai grandi à la zone Bassa plus précisément à Ndogsimbi, toute petite j’attirais déjà trop l’attention sur moi, par ma grande beauté, j’ai toujours été obnubilée par la vie des autres, des personnes qui avaient ce que je n’ai jamais eu la chance d’avoir. Seule fille et ainée de mes parents, j’ai très vite compris qu’il fallait que j’aide ma mère pour élever mes petits frères. J’ai commencé par la couture, la cuisine et j’ai fini par le commerce. Je n’ai jamais été très brillante à l’école, donc tout ceci ne me dérangeait guère. Mon père n’était pas content de tout ceci, il voulait que j’aille à l’école, mais très vite il est tombé gravement malade, un cancer, et son jugement à changer. J’ai vu mes petits frères fouiller les bennes à ordures pour manger, j’ai vu ma mère supplier les directeurs d’écoles après qu’on ait renvoyé ses enfants, j’ai vu mon père souffrir le martyr sous l’effet des douleurs de sa maladie. Un soir, en rentrant de chez Marc-Arthur qui venait de perdre ses parents, un homme aisé d’âge mur m’a appelé dans sa voiture. J’y suis allé sans peur, ni crainte, il me regardait, le désir plein les yeux, il m’a touché, je n’ai pas tremblé, j’ai vu pour la première de ma vie une érection. L’effet que moi, Koyoli, la miséreuse je pouvais faire à un homme, un homme de cette classe-là. Et je n’étais qu’une ado à ce temps-là. Il m’a dit «Un mot, un souhait, un rêve, un désir, une envie, n’importe quoi dit le et je le ferai si tu te donnes à moi.» Et là j’ai ouvert les jambes en disant, «je veux tout ce que l’argent peut acheter». Quelques heures plus tard, je rentrais chez moi, l’hymen déchiré et avec assez d’argent pour renvoyé mes frères à l’école et pour les premiers soins de mon père. J’avais mal, oui, mais le sourire sur les visages de mes parents et les éclats de rire de mes frères apaisaient ma douleur. Après lui j’ai rencontré beaucoup d’hommes, et ça se passait toujours ainsi. Mais il y avait ce garçon en particulier qui était toujours là et que je ne remarquais presque jamais. C’était marc. On a presque toujours grandit comme des frères et sœurs à la mort de ses parents, mes parents, malgré leur soucis ont pris soin de marc. On était tout le temps ensemble on faisait tout ensemble. Je l’aimais, du moins je croyais que c’était de l’amour. On avait une relationnel très fusionnelle et très passionnelle. Je l’ai embarqué dans tout ceci, tout ce que je faisais avec d’autres hommes, il n’aimait pas cela mais j’avais insisté. C’est dans cette optique qu’il a commencé à me chercher des hommes friqués un peu partout dans la ville et moi je faisais ce que je savais faire de mieux, coucher. J’ai rencontré Jim, toujours grâce à Marc. J’en suis tombée amoureuse et Marc et moi on a rompu. Au jour d’aujourd’hui chacun a refait sa vie, il n’y a plus rien entre nous.
- ….Sacrée histoire. Donc si je comprends bien, ta réaction c’est de la jalousie ?
- Non Mina loin de là, loin de là s’il te plaît. Comme tu t’en doutes surement déjà Jim n’est pas au courant de cette partie de mon passé. Et malheureusement pour moi, Jim et Marc sont devenus amis
- Ah bon ?
- Oui il était ici à la soirée organisée par Jim avec ses autres amis et ils s’entendent super bien. J’ai dit à Marc que c’est dangereux pour nous deux, car si Jim vient à apprendre que Marc c’est mon ex copain, je perdrai son amour à jamais et Marc perdra son amitié. Mais Marc ne veut pas s’en allé, il dit que je n’ai pas le droit de lui dicter sa vie. Et quand tu m’as ce qui s’est passé chez toi, je l’ai reçu comme une provocation de sa part d’où ma réaction.
- Je vois.
- …
- Toute cette histoire est très…compliquée
- Ah ça je ne te le fais pas dire.
- Je continue de penser que si dès le début de ton histoire avec Jim tu avais été sincère tu ne devais pas te trouver dans ce genre de situations. Maintenant, le fait est fait, et vous ne faites qu’avancer dans votre relation, bientôt il sera question de mariage et de bébés, tu ne pourras plus continuer ainsi. Tu finiras par te retrouver dans un engrenage. Concernant Marc-Arthur, il me plaît beaucoup, je ne le nierai pas. On n’est pas en couple et je ne sais pas si on le sera un jour. Son passé, votre passé, ne me concerne pas, mais je te remercie pour tout ce que tu viens de faire. Il est clair que ton passé te peine, et qu’il t’est difficile d’en parler. Je ne te jugerais. Et je ne veux pas que tu te sentes diminuée ou que tu aies des regrets. Peu importe ce que tu as fait dans ton passé, tu avais tes raisons. Qui suis-je moi pour te juger ou pour te critiquer ? Non Mali je ne le ferais pas. Mon passé n’es pas rose non plus, donc arrête de pleurer.
- Je te remercie infiniment pour ta compréhension.
- Mais maintenant, les hommes ne sont pas les montagnes, les hommes se rencontrent, tu ne peux pas tout contrôler. Je parle du fait que tu interdises à Marc d’être ami avec Jim, tous les deux vous gagnerai plus en étant amis qu’en étant ennemis.
- Tu crois ?
- Oui, mais à toi de voir.
- Okay, tu te voies avec lui plus tard ?
- On n’en est pas encore là. Mais rassure moi, si c’est le cas tu...
- Je serais ravie pour toi Mina. Tu mérites tout ce qu’il y a de beau ici-bas
- Merci.
Je me sens légère. Je n’aurais pas pu lui mentir, non, pas à elle. Mina est juste une femme extraordinaire. Pour ce qui concerne Djanko et séraphine, ce n’était pas à moi de le lui dire, donc je ne l’ai pas fait. Nous sommes allés terminer nos repas, et ensuite nous avons rejoint Jim sur la terrasse. Il était heureux, il est plutôt bien dans le rôle de papa, sauf que, ce n’est pas sa fille. On a passé un agréable moment avec Mina. Au moment où elle devait s’en allé, la petite cléo s’est endormie et Jim lui a proposé de passer la nuit avec nous, mais elle n’a pas accepté, alors nous l’avons raccompagné.
Devant chez elle.
- Mali merci tu as déjà beaucoup fais je ne peux pas accepter s’il te plait
- Rien n’est jamais assez pour une sœur. Et ce n’est pas moi qui te le donnes, c’est Jim.
- Un chèque de cette somme-là ? C’est trop.
- Jim t’apprécie beaucoup, afin, c’est Cléo son coup de cœur hein
- (rire) je t’assure
- Des journées comme aujourd’hui il nous les faut plus souvent. Tiens ce chèque, avec cette somme, tu peux t’acheter une nouvelle gazinière, un réfrigérateur, des petits accessoires pour Cléo, et même faire des avances sur loyer.
- (petite voix) merci infiniment.
- De rien ma toute belle. Je t’appelle demain d’accord ?
- Ça marche.
De retour à la maison, Jim et moi on a diné, ensuite je nous sommes allé dans notre chambre. Je dois lui parler de sa surprise


Marc-Arthur.
Jamais au grand jamais je n’avais ressenti cela. Ce besoin constant de parler avec une personne, de savoir ce qu’elle fait, où elle est et avec qui, ce qu’elle a mangé, comment elle est vêtue, coiffée, maquillée, à quoi elle pense, bref je n’avais jamais ressenti cela. Ni avec Malaika, ni avec Séraphine, avec personne. Mina. C’est d’elle qu’il s’agit. Au départ, je voulais une partie de jambes en l’air, mais la visite chez elle m’a marqué. Je n’ai jamais été comme cela, aussi attentionné, aussi concerné par quelque chose. Depuis ma visite, je pense à elle tous les jours, je suis toujours près de mon téléphone, je lui écris tout le temps, je l’appelle tout le temps. Et moi qui disais ne pas être insistant. Elle a cette chose, qui la rend différente, je ne sais pas quoi. Et que dire de la façon dont elle protège sa fille. C’est remarquable. Mais tout au fond d’elle, ça se ressent qu’elle souffre depuis assez longtemps. Elle n’arrive pas tout le temps à supporter sa situation, et elle craque. Mais elle ne veut pas laisser paraître ses faiblesses. Elle veut être forte pour sa fille.
Je vis pour revoir son sourire. Elle m’a interdit de revenir là-bas. Elle dit qu’on ne devrait pas se voir plusieurs fois, elle ne veut pas que sa fille s’habitue à moi. Chose que naturellement je peux comprendre, mais que j’ai du mal à respecter. Mais je ne voudrais pas qu’elle se mette en colère et décide de ne plus me revoir. J’ai jugé bon de lui acheter ce réchaud parce que j’ai vu à quel point elle était mal en point. J’aurais voulu lui offrir une gazinière mais je n’ai plus assez d’argent. J’ai volontairement demandé à Séraphine de ne plus rien faire pour moi, je me débrouille avec les recettes qu’Henri me verse hebdomadairement grâce à ma moto. J’achète à manger tout seul, et je prends soin de mon appartement tout seul. Séraphine a insisté pour continuer à rémunéré Mémé Pola et mémé Calixte et je n’ai pas refusé. J’aurai eu du mal sans elles dans cette maison.
Depuis que j’ai rencontré Mina, j’ai envie d’être meilleur et de lui offrir le plus souvent possible mon aide. Par conséquent je cherche un boulot. Un boulot à temps partiel que je pourrais gérer avec l’école les congés terminés. J’ai cherché dans des supermarchés, restaurants, dans le transport mais rien n’a été productif. Alors j’ai appelé Tom-Yorick et il m’a promis de faire quelque chose pour moi. J’aurais pu appeler Jim mais sa femme aurait dit Non j’en suis sûr.
Je suis inquiet je n’ai pas de nouvelle de Mina, depuis 18heures. Aux dernières nouvelles elle était chez Jim. Mais elle a arrêté de m’écrire subitement, elle ne décroche pas mes appels. C’est très étrange. Essayons encore une fois.
Au téléphone.
- Allo ?
- Il est 23 heures Marc qu’est-ce que tu veux ?
- Pourquoi ce silence ? Qu’est-ce que tu fais ? Tu n’es pas encore de retour ? Et Cléo où est-elle ?
- ….
- Mina ?
- Marc
- Parle.
- …
- Mina ?
- Marc
- J’arrive.
- Non s’il te plaît non, ma fille dort déjà.
- Pourquoi tu ne me parles pas.
- Je sais tout Marc, ou devrais-je dire Djanko.
- Okay c’est bien. Et donc tu ne me parles parce que tu crois tout savoir sur moi ?
- Et toi c’est tout ce que tu trouves à me dire ?
- Que devrais-je dire ?
- Bonne nuit Marc ou Djanko ou je ne sais quoi.
- Si tu raccroches je me pointe chez toi et ne me dis pas bonne nuit je n’ai pas fini de te parler.
- Je n’ai plus rien à te dire tu m’as menti.
- (surpris) Menti ? Moi ?
- Oui toi
- Mina tu es consciente qu’on se parle depuis à peine une semaine n’est-ce pas ?
- Ça n’empêche rien tu aurais pu me raconter toute cette histoire.
- Déjà je tiens à dire que je suis très ravi de la tournure que prend cette conversation. Tu m’en veux c’est une bonne chose, cela veut dire que tu tiens à moi et crois-moi c’est réciproque.
- Bonne nuit.
- Ecoutes moi je...
- Clic.
Elle m’a raccroché au nez. C’est tout ce que je voulais. Un moyen de me retrouver à Bonaberi. Donc j’y vais.


Jim.
- Bébé tu as été gentille avec ton amie
- Non c’est elle qui a été gentille avec moi. Elle le mérite amplement.
- Tu es un ange ma chérie.
- Merci à toi de m’avoir fait ce chèque.
- Je ferai tout pour te rendre heureuse tu le sais.
- Alors, il est en temps pour moi de faire quelque chose pour toi.
- Et c’est quoi ce quelque chose ?
- Tiens.
- C’est quoi ces papiers ?
- Notre réservation pour le Fidelie Hôtel pendant 3jours, juste toi et moi mon bébé.
- (surpris) Mais comment tu as pu…Oh mince alors la suite bohème
- Eh oui
- Bébé j’ai déjà été là-bas c’est couteux tu n’aurais pas du
- Je le voulais. Après notre dispute je m’étais promise de te faire une surprise donc voilà.
- Je te remercie c’est bien pensé. Avec cette chaleur quoi de mieux qu’une virée à la plage.
- On y va demain matin.
- Euh, je devais passer au bureau et j’avais rendez-vous avec les démarcheurs à 10heures.
- Euh okay
- Ne fait pas cette tète. Je vais reporter tout cela. On ira demain.
- Okay bébé.
- Et au fait Octave m’a appelé et le procès de Monsieur Ndibi Hector débute jeudi prochain, tu dois y être.
- Ah d’accord. On ira ensemble ?
- Oui bébé. Allez au dodo.



Marc-Arthur.

Il est tard, très tard. J’aurais peut-être dû rester chez moi. Mais bon  j’y suis.
Devant chez Mina.
- (petite voix) Mina ? Mina ?
- ….
- Je sais que tu m’entends, ouvre moi.
- …
- Mina sort s’il te plaît ne réveillons pas la petite.
- (ouvrant la porte) Il est tard Djanko.
- Marc. C’est Marc-Arthur je ne suis plus Djanko
- …
- Viens.
- Okay me voici.
- Je ne t’ai pas menti. On se connait à peine. Certes on se parle beaucoup j’aurais pu te le dire mais, j’attendais le bon moment. Je ne suis pas un beau parleur, je ne sais pas faire de longs discours. Il est impossible de raconter 26 ans de vie en une semaine Mina. Ne te fâche pas contre moi.
- Tu l’aimes encore ?
- C’est quoi l’amour ?
- Réponds-moi.
- Pourquoi ça t’intéresse ? Toi tu m’aimes ?
- Tu vois ? On ne peut pas faire la conversation avec toi tu es très désagréable.
- (lui tenant par la taille) Regarde-moi viens là.
- Lâche-moi.
- Je n’ai jamais été amoureux de Malaika.
- Menteur.
- Regarde-moi Mina, je n’ai jamais été amoureux de Malaika. Cela ne signifie pas qu’on n’était pas ensemble on l’était mais je n’ai jamais été amoureux d’elle. Je ne sais pas ce que c’est que aimer véritablement je n’ai plus jamais aimé depuis le décès de mes parents. Malaika et moi ce n’était que du sexe, juste ça. On couchait ensemble, elle aussi croyait m’aimer mais tu as vu aujourd’hui elle est avec Jim.
- Et toi ?
- Moi je suis là, loin de chez moi, à une heure du matin, en train de donner des explications à une femme que je connais à peine mais qui signifie le monde pour moi
- …Arrêtes ca tout de suite. Elle m’a dit ce que vous faisiez pour avoir de l’argent ce n’est pas une façon de gagner sa vie. On aurait dit un proxénète
- Elle t’a aussi dit que je n’étais pas d’accord ?
- Oui
- Voila. Elle t’a aussi dit que cette vie elle la menait bien avant qu’on se mette ensemble ?
- Oui
- Voila.
- Je ne le supporte pas. Tout ceci me met mal à l’aise.
- Tu ne supportes pas quelque chose que j’ai fait quand je ne te connaissais pas ?
- On n’est pas ensemble arrêtes
- Je n’ai pas dit qu’on l’était.
- Okay. C’est toujours facile de critiquer de juger, de s’asseoir de l’autre côté et parler de ce dont on ignore. Je ne vais pas le nier tu me plais énormément, mais si tu ne comprends pas que le passé ne peux pas être changé, j’ai perdu mon temps en venant ici. Tu peux m’en vouloir tant que tu veux mais cela ne changera rien. Si j’avais la possibilité de changer certaines je le ferai, mais je ne peux pas. Aujourd’hui tu es toute seule à 22ans avec une petite fille dont le papa ne s’en occupe pas, tu souffres dans ta chair, quand ta fille ne respire pas bien, quand ta fille a faim ou soif et que tu ne  peux rien pour l’apaiser. Tout ceci est le résultat des choix que tu as fait dans le passé. C’est le passé, tu ne peux plus le changer mais tu peux améliorer ton présent. Alors juge-nous. Si vouloir sortir de la misère est un crime. Juge-moi.
- Lâche-moi
- Je t’ai observé je ne connais pas ton histoire mais il est clair que tu n’es pas habituée à ce monde, tu ne connais pas la souffrance. Une vraie n’aurait pas pleuré comme tu la fais l’autre jour.
- Tu ne me connais pas.
- Justement je ne te connais pas toi non plus. J’essaie de te faire comprendre qu’il ne faut pas juger les autres.
- Okay.
- Tu es disposé à m’écouter ?
- Oui
- Okay. Je ne te mentirai pas, je te le promets. Après cela je vais m’en aller.
- Okay.
- Je m’appelle Bankono Marc-Arthur et toi ?
- Nassi Mina Arzhele
- Okay. J’ai grandi dans la zone bassa à Ndogsimbi. Mes parents sont morts quand j’étais jeune dans un accident de voiture, j’étais le seul survivant. A leur mort, je n’avais que la maison, que j’ai vendu une fois ma majorité atteinte. J’ai dépensé tout cet argent dans les alcools, les putes, et…
- Hum
- J’ai dit que je ne te mentirai pas, donc souffre de m’écouter. Bref, j’ai tout dépensé. Les parents de Malaika étaient là pour moi, ils ont pris soin de ma scolarité jusqu’où ils ont pu. Très vite j’ai ressenti le vide et le manque d’amour dans ma vie, j’ai commis quelques délits mineurs. J’ai fait de la moto, c’est de ça que je vivais. De ca et de ce que Malaika ramenait de ses coucheries. J’en ai honte crois-moi. J’avais rencontré une Dame, une dame d’âge mur, à qui j’ai plu. Elle était malheureuse dans son mariage et voulait du sexe uniquement, et...
- Tu couchais avec une vieille ?
- Elle n’est pas si vieille. Bref oui je couchais avec elle. Au fil des mois notre relation est devenue plutôt amicale. Elle a dit vouloir m’aider à réussir et elle m’a inscrite dans notre collège. Voilà comment je suis sorti de mon quartier. Quelques semaines après elle a dit qu’on arrête tout elle veut s’occuper de son mari.
- Donc vous deux c’est fini ?
- Oui.
- Okay Malaika ne m’a pas dit cela.
- La femme en question est la mère de Jim
- QUOI ???
- Oui. C’est la raison pour laquelle Malaika ne s’entend pas avec sa belle-mère.
- Je n’étais pas au courant. Mais attend toi et Jim vous êtes amis ?
- Oui une amitié naissante
- Et il n’est au courant de rien ?
- Non. C’est la raison pour laquelle Malaika veut que je m’éloigne de Jim
- Sacrée Histoire.
- Tu voulais savoir n’est-ce pas ? Ce n’est pas tout. Je vis dans un appartement que la mère de Jim m’a offert et à mis à mon nom. En journée j’y suis avec mémé Pola et mémé Calixte, des employés que la mère de Jim, a mis à ma disposition.
- Elle t’aime beaucoup apparemment.
- Elle a fait tout ceci par amitié. Elle s’en veut d’avoir négligée sa famille et on a tout arrêté. Je lui ai demandé de ne plus rien faire dans cet appartement. Et je suis en train de chercher un boulot à temps partiel pour avoir de l’argent.
- …
- Voilà toute la vérité Mina. Vas-y retourne dormir.
- Malaika ne m’a pas dit tout ceci.
- Ca ne la concerne pas.
- Okay merci
- Bonne nuit.
- Marc ?
- Oui ?
- Je viens de la famille Nassi Mekou de l’entreprise de construction N.Mekou’s Buildings. J’ai rencontré le père de Cléopâtre à l’inauguration de la compagnie de mes parents, il fait partie des personnes qui l’ont bâti. Je suis très vite tombé amoureuse il était plus âgé que moi mais je me suis quand même lancée. Quand je suis tombée enceinte on m’a chassé de chez moi parce que mes parents étaient contre cette relation et je me suis entêtée. Je suis allé vivre chez le père de cléo. Au début tout allez bien, mais très vite j’ai découvert qu’il était alcoolique. Il me battait tous les soirs, il me forçait à coucher avec lui soit disant que c’était bien pour le bébé. J’aurais pu m’en aller mais je l’aimais, je portais son enfant. Je ne manquais jamais d’argent et je me consolais avec cela. Un soir, il est rentré très furieux, il venait d’apprendre le décès de son père. Ce jour il a voulu me faire l’amour mais j’ai refusé. Il m’a battu comme jamais, Cléopâtre est née cette nuit-là prématurément, à 7mois, et moi je m’en suis sortie avec une côte cassée. Deux ans déjà, et il n’a jamais cherché à savoir où est son enfant. Je le vois souvent à la télévision, il a l’air heureux je suis contente pour lui. Mais le jour où il se souviendra de Cléopâtre et ce jour viendra, je ne le laisserai pas la toucher, ni même la voir cet enculé de Stern...
- Pardon ?
- Quoi ?
- Il s’appelle comment ? Stern ?
- Oui
- Stern comment ?
- Octave. Octave Karim Stern
- (choquée) euh okay
- Bref voilà aussi mon passé, on est quitte.
- (choquée) Okay.

Malaika.
- Bébé on y va il est déjà neuf heures
- Oui je veux prendre mon ordinateur
- Jim tu n’as pas besoin de ton ordinateur.
- Si le boulot me suit partout
- Comme tu veux. Nos valises sont déjà dans la voiture.
- Okay bébé allons y.
J’ai trop hâte de passer ces trois jours avec Jim. Je n’ai pas dormi de la nuit tellement je suis contente. Jim et moi on était en train de prendre des photos dans le jardin quand la barrière c’est ouverte. Une très belle voiture est entrée. Jim est subitement devenu calme. Je ne savais pas de qui il s’agissait. Je me suis approchée curieusement de la voiture et….
- Séraphine (sortant de la voiture) : bonjour
- Bonjour
- Séraphine : enlève mes valises dans la malle arrière, tiens mon sac et fais-moi couler un bain, j’ai mal aux pieds
- …
- Jim : Maman nous étions sur le point d’aller en voyage
- Leroy : Bonjour fiston
- Jim : Papa mais que se passe-t-il ?
- Leroy (s’adressant à moi) : Bonjour jeune fille je suis le Papa de Jim
- Bonjour Monsieur enchanté
- Séraphine : Ngaba enlève leur valise de la malle arrière ils ne vont nulle part.
- (furieuse) Jim parle à ta mère
- Séraphine (s’adressant à moi) : Va préparez les chambres et tu me fais couler un bain. Leroy et moi nous sommes là pour les congés de Noel et du Nouvel an nous rentrons le 15 janvier.
- Jim : Maman s’il te plaît on avait prévu...
- Séraphine : Jim vous ne bougez pas.

MalaikaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant