𝟶𝟸 ¦ 𝚆𝙾𝙱𝙱𝙻𝚈

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SHINGEKI NO KYOJIN
ᴊᴀʀᴄᴏ
quatrième commande
ᴛᴡ : ᴍᴀʟᴛʀᴀɪᴛᴀɴᴄᴇ, sᴜɪᴄɪᴅᴇ

Jean était un garçon impulsif, qui ne passait pas par quatre chemins et préférait cracher sa propre vérité aux visages de ceux qui vivaient encore dans un monde en couleurs

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Jean était un garçon impulsif, qui ne passait pas par quatre chemins et préférait cracher sa propre vérité aux visages de ceux qui vivaient encore dans un monde en couleurs.

Car son monde à lui, il était bien terne, dénué de toute couleur, rien que du noir et du blanc, partout. Quelques touches de gris, et voilà de quoi était peint son monde. Un monde triste, froid et dont personne ne voudrait jamais.

Marco était un garçon chaleureux, gentil, aimable et tout autre synonyme pouvant bien exister, il savait être à l'écoute et conseiller, on le qualifiait d'ange et il le méritait.

De son monde il émanait des centaines de couleurs, toutes pastelles et douces au regard. Les nuages étaient fait de barbapapa, les maisons de pain d'épice et le ciel de granité tropical. C'était un univers parfait qu'aucune tâche ne venait gâcher.

Jean avait des notes très médiocres, loin de lui l'idée de viser le sommet, avoir un nombre au lieu d'un chiffre sur sa copie était pour lui le maximum qu'il puisse viser.

Ses professeurs le poussait sans arrêt à mieux exploiter ses capacités, à ne pas les gâcher. Il y avait eu des encouragements, et puis des reproches. On en avait trop attendu de lui, alors qu'il n'avait pourtant jamais rien promis.

Marco était ce qu'on considérait comme un intello, il collectionnait les bons bulletins et les notes qui allaient avec, une moyenne toujours proche de la note maximale et un esprit naturellement curieux et vif.

Chaque enseignant l'avait toujours apprécié, encouragé, supporté depuis le tout début. Les félicitations ne représentaient plus grand-chose pour lui, elles étaient sans cesse acquises. On en attendait beaucoup de lui, des bonnes notes, de bonnes études, un beau métier, un bel avenir.

Jean rentrait chez lui en traînant des pieds le soir, il errait longtemps dans les rues, retardant le plus possible le moment où il devrait passer la porte de son foutu appartement de banlieue.

Aussitôt passée le seuil de l'habitacle, son monde serait encore bien plus sombre, bien plus effrayant. La pénombre gagnerait chaque recoin, et son cœur n'y échapperait peut-être pas cette fois.

Marco restait souvent en ville après les cours avec ses amis, mais jamais trop longtemps car il devait aller chercher sa petite sœur à son école primaire et ensuite rentrer avec elle dans leur petite maison toute blanche.

Il avait hâte d'être chez lui, de pouvoir s'allonger dans le canapé et de continuer sa série. Sa mère et sa sœur se joindraient peut-être à lui, et ensemble ils se tiendraient chaud en cet hiver frais.

Jean était accueilli par l'odeur de l'alcool et de la cigarette, il se retenait de ne pas tousser et priait pour ne pas trouver sa mère à poil sur le sol en train de se faire baiser par son père, ou même par quelqu'un d'autre.

Si jamais il croisait l'un ou l'autre, les coups allaient pleuvoir, encore aujourd'hui. Les douleurs de la vielle étaient toujours présentes, et les bleus aussi. Il devait faire attention, rester discret, ne pas se faire remarquer, rester dans l'ombre de sa propre maison.

Marco laissait sa sœur ouvrir la porte, et courir dans la maison pour aller dire bonjour à leur mère, bien souvent assise dans le canapé en train de lire un nouveau livre passionnant dont elle avait fait l'acquisition.

Sitôt qu'elle les voyait, son visage se fendait d'un sourire et elle s'empressait de venir les embrasser. Ils discutaient alors de leur journée, tout en mangeant de la brioche avec des carrés de chocolat et un bon chocolat chaud fait maison.

Jean retournait le lendemain en cours, il saluait ses quelques amis comme si de rien n'était, comme si les coups sur lui n'avaient pas hier frappés plus fort encore que la veille.

Sourire en coin, regard hautain, air rieur, attitude supérieure. Le maître du mensonge était de sortie, personne ne le savait mais il avait un don inné pour jouer la comédie. Surtout quand il s'agissait de sourire alors qu'il avait envie de pleurer, de hurler, de tout plaquer.

Marco passait les grilles, souhaitait le bonjour au surveillant à l'entrée, à la femme de ménage qui poussait son chariot dans l'ascenseur, aux professeurs qu'il croisait et à chaque personne dont il connaissait le nom.

Aimable, toujours, le garçon était un exemple même de politesse et de bienveillance. Sur son visage, un sourire simple, sans artifice, un sourire sincère, sans arrière-pensée.

Jean le devait, il avait un jour craqué, explosé, laissé tomber, il en était obligé, son cœur et son corps étaient tous deux bien trop endommagés pour finir cette vie ensembles, alors ils l'avaient abandonné.

Noires étaient ses pensées, aussi sombres que la profondeur de l'univers. Blessé était son corps, rué de coups la veille même, parsemé de tâches bleues et violettes. Cassé était son cœur, malheureusement pas assez aimé pour pouvoir continuer à battre encore quelques années.

Marco avait tenté de l'aider, par tous les moyens possibles, il l'avait écouté, mais n'avait pas su le conseiller, il ne connaissait pas ce qu'il pouvait endurer, chaque jour, chaque soir, il n'en avait pas la moindre idée.

Coupable il se sentait, d'être ainsi incapable d'aider celui pour qui il aurait tout donné. Remplis de larmes étaient ses yeux, quand il apprit la nouvelle. Cassé était son cœur, qui n'avait malheureusement pas su l'aimer assez pour pouvoir encore le garder à ses côtés quelques années.

Jean était parti, cette nuit où la lune était pleine et le ciel d'un noir d'encre, de la même couleur que l'eau, que cette eau dans laquelle il avait sauté, du haut d'un pont, avec juste un regret.

Son monde s'était temporairement coloré d'un léger rose pastel, juste le temps de quelques mois. Et rien que ça l'avait à plusieurs reprises sauvé. Mais la pénombre était là, et le courage n'y était plus, il s'était fait dévorer, il avait tout lâché, il avait sauté.

Marco était brisé, détruit, il se sentait vide, son monde pastel s'était soudain teinté d'un voile sombre qui devenait de plus en plus noir, rendant les choses de plus en plus ternes, et son univers de plus en plus imparfait.

Le sourire était parti, les bonnes notes et l'amabilité aussi. La culpabilité, le regret était de sortie, l'espoir l'avait quitté, il se sentait devenir une coquille vide, dénuée de toute envie de vivre, d'exister, encore plusieurs années.

Jusqu'au jour où lui aussi, avait craqué, avait perdu pied, avait sauté.

Quand deux vies sont liées, il suffit que l'une d'elles soit bancale pour faire chuter l'autre, sans espoir de retour

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Quand deux vies sont liées, il suffit que l'une d'elles soit bancale pour faire chuter l'autre, sans espoir de retour.

𝐖𝐄'𝐋𝐋 𝐌𝐄𝐄𝐓 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍 𝐈𝐍 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant