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SHINGEKI NO KYOJIN
ᴘᴇᴛʀᴏᴜɪʟʟᴇ
inspiré par polly

SHINGEKI NO KYOJINᴘᴇᴛʀᴏᴜɪʟʟᴇinspiré par polly

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𝟥𝟣 ᴏᴄᴛᴏʙʀᴇ 𝟤𝟢𝟣𝟪

     En cette dernière nuit d'octobre, le ciel paraissait plus noir qu'à l'accoutumée tandis que les ombres semblaient s'être multipliées. C'était la nuit la plus effrayante de l'année, celle de l'halloween. Dans la pénombre, on voyait des silhouettes évoluer progressivement. Chacun avait sa façon de célébrer cette fête, quant à d'autres, ils ne la fêtaient même pas, c'était pour eux une nuit ordinaire.

     Les plus jeunes sonnaient aux portes, affublés de leurs déguisements les plus terrifiants, c'était à celui qui ferait le plus preuve d'originalité. Alors ils déclaraient le traditionnel « des bonbons, ou un sort ? », et récoltaient un gros sac rempli de bonbons généralement périmés. Ça faisait sûrement partie de la tradition, se débarrasser des bonbons périmés depuis l'an 1999.

     D'autres ayant passé cet âge enfantin préféraient regarder un film d'horreur bien au chaud chez eux, avec des pop-corns fait maison et une bonne dose de plaid et de coussins. Il fallait être en mesure de pouvoir se cacher les yeux et faire un câlin à quelque chose à la moindre apparition d'un screamer à l'écran. Et chez certains, une bonne dose de pizza et d'alcool était également fort présente.

     Sur ce qui devait être la piste de danse, une jeune fille bougeait doucement au rythme de la musique très creepy qui émanait du film que regardait la plupart des gens encore éveillés. Les yeux clos, elle tournait sur elle-même, la bouteille vide qu'elle avait à la main signifiait qu'elle était loin d'être sobre. Mais la rousse s'en fichait un peu, elle se sentait bien, elle se sentait libre.

     Son costume était plutôt original, elle s'était vêtue d'une robe blanche assez courte qu'elle avait déchirée par endroit. Sur sa tête, elle avait posé un fin voile noir, et des chaînes étaient présentes un peu partout sur son corps. Le maquillage n'était pas trop accentué, elle s'était contenté de se blanchir légèrement le visage et de foncer le contour de ses yeux. Ainsi, Petra ressemblait au fantôme d'une mariée durant le jour qui aurait dû être le plus beau de sa vie.

     Cela faisait des heures qu'elle était là, à danser calmement. C'était un spectacle amusant et agréable à observer, comme le faisait depuis un bon moment une personne, perdue dans un coin. Avec une certaine détermination qui cachait une assurance peu maîtrisée, il s'approcha de la jeune fille.

     — J'aimerais que tu me racontes ton histoire, celle de la mariée fantôme.

     Sa demande eut le mérite d'attiser la curiosité de celle à qui il l'avait déclarée. Elle détailla le garçon de la tête aux pieds, ou du moins ce qu'elle pouvait en voir. Son costume camouflait entièrement son visage, elle ne parvenait à en discerner aucun trait. Il avait revêtu une combinaison orange, qui rappelait celles que pouvaient avoir les prisonniers. Quant à sa tête, elle était affublée d'une énorme citrouille qui la couvrait totalement.

     — Pourquoi ?
     — Elle m'intrigue.

     Elle sourit devant tant d'honnêteté et de simplicité dans sa réponse. Avait-on besoin de plus que cela pour vouloir connaître l'histoire de quelqu'un ? Sûrement pas. Et elle devait avouer que l'homme-citrouille l'intriguait aussi, elle avait bizarrement envie de connaître son histoire également. Alors elle décida de se laisser prendre au jeu, un jeu d'enfants.

     — Tu es sûr de vouloir la connaître ? Elle est assez triste.
     — La mariée, ou son histoire ?
     — Les deux. Mais puisque tu insistes, je veux bien te la raconter. En échange, je veux connaître la tienne, celle de l'homme-citrouille aussi.
     — Ça marche.

     Et Petra commença son récit, laissant son imagination prendre le dessus sur tout le reste. Sous ses mots, elle décrivait l'amour passionnel entre une jeune femme et un homme plus âgé qu'elle. Par la faute d'un homme jaloux, le plus beau jour de la vie des mariés se teinta de leurs propres sangs. La jeune femme fut enterrée, tandis que celui qu'elle aimait n'a jamais été retrouvé.

     — Depuis sa mort, elle a cherché. Elle a cherché celui qui avait brisé son mariage, son amour et sa vie. Elle l'a retrouvé, cet homme. Elle l'a tué, sans remords. Son sang a taché ses mains au moment où elle l'a égorgé.
     — Et maintenant ?
     — Aujourd'hui, elle cherche encore. Elle cherche son amour, son mari qui a disparu depuis tant d'années. Elle ne l'a toujours pas trouvé. Et elle ne le trouvera jamais.
     — Pourquoi ça ?
     — Car elle l'a tué.

     L'homme-citrouille ne dit plus rien, probablement en train de réfléchir. Il n'avait pas oublié son engagement, il lui raconterait son histoire, celle de son costume. Mais pas maintenant, il avait envie de passer un peu plus de temps avec cette mariée fantôme au passé sanglant. Il lui proposa de sortir dehors, de marcher dans les rues. Elle accepta, et ils quittèrent la fête pour déambuler sans but précis.

     Ils trouvèrent un parc, devant une vielle cathédrale abîmée par l'âge, avec un unique banc. Alors il commença son histoire, lentement, comme s'il ne le voulait pas vraiment. Il parla de beaucoup de choses, d'amour non réciproque et d'une fille aux cheveux roux. Il parla de ces fois où il avait été là pour elle, la soutenant au bord du gouffre dans lequel elle menaçait de tomber sans s'en rendre compte. Il parla de ses sourires feints et de ses larmes refoulées, du masque sur son visage angélique qu'il avait fini par briser.

     En regardant de plus près, sa citrouille n'était pas effrayante, mais plutôt triste. Son costume le montrait tel qu'il était, prisonnier de son amour et du mal qu'il lui avait fait.

     — Cette fille, tu lui as dit ?
     — Elle ne sait rien. Je n'ai pas le droit de l'aimer. J'ai peur de la briser encore plus.
     — C'est à elle de décider, tu ne penses pas ?

     Petra avait une expression étrange, comme en proie à des souvenirs qui remontaient en elle. Elle avait l'impression qu'on venait de décrire une partie de sa vie, c'était déstabilisant. Ce garçon, pouvait-elle le connaître ? Caché sous son masque de citrouille, cela pouvait être n'importe qui. Mais celui qu'il avait décris, qui l'avait brisé en lui ouvrant les yeux de la même manière, celui qui l'avait autrefois aidé à se rendre compte qu'elle allait mal, qui était-ce déjà ?

     — Laisse-moi voir ton visage.

     Comme s'il s'y attendait depuis le tout début, le garçon porta lentement les mains à son masque de citrouille qui l'avait protégé durant toute une soirée. Avec la même lenteur, il le retira progressivement, avant de le déposer à côté de lui. Puis il tourna la tête, vers celle qu'il n'avait pas le droit d'aimer.

     Mais son visage, Petra l'aura oublié le lendemain. L'alcool lui aura volé cet unique souvenir, laissant l'identité de l'homme-citrouille inconnue.

L'alcool nous fait faire bien des folies, et nous prive des souvenirs de la plupart d'entre elles

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L'alcool nous fait faire bien des folies, et nous prive des souvenirs de la plupart d'entre elles.

WiL est à blâmer pour avoir fait émerger cet étrange couple dans mon esprit...

𝐖𝐄'𝐋𝐋 𝐌𝐄𝐄𝐓 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍 𝐈𝐍 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant