SHINGEKI NO KYOJIN ᴀʀᴜᴀɴɪ réalisé pour un concours inspiré d'une musique
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La chambre était plongée dans un lourd silence qu'aucun bruit ne venait troubler à cette heure de la nuit. Il y faisait sombre, du moins trop pour parvenir à distinguer les formes du mobilier. Les yeux grands ouverts, Armin fixait obstinément la lune dont la lumière perçait à travers les fins rideaux de sa fenêtre. Dernièrement, l'astre de la nuit lui tenait compagnie lorsqu'il se retrouvait seul le soir, couché dans ce lit trop grand. Armin la suivait des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision, cachée par l'un des nombreux bâtiments de la ville endormie. La lune s'en allait alors pour laisser place à celle qu'elle cherchait vrainement à remplacer dans le cœur du garçon, celle qui y laissait un trou béant en son absence comme en sa présence.
Sans surprise, le silence fut brisé par des pas saccadés dans la cage d'escalier qui se rapprochaient. On actionna la poignée avec difficulté avant de parvenir à ouvrir la porte d'un coup de pied maladroit. Une jeune fille pénétra dans l'apartement sans réelle discrétion, peinant à retirer ses diverses couches de vêtements. Une fois débarrassée de tous ses artifices, Annie rejoignit à tâtons la chambre à coucher qu'elle devinait dans la pénombre. Armin la sentit s'effondrer sur le matelas à ses côtés pour s'endormir seulement quelques minutes plus tard, sa poitrine se soulevant à un rythme régulier. Comme chaque soir, il fut rassuré de la voir rentrer auprès de lui. Mais comme chaque soir, il se demanda s'il n'aurait pas été préférable qu'elle ne rentre pas.
Armin avait rencontré Annie trois ans auparavant, lors d'une soirée étudiante. Les deux jeunes gens s'étaient immédiatement appréciés et se sont petit à petit rapprochés au fil des mois. L'amour les avait frappés sans prévenir, et cette réciprocité les a poussés à former un couple des plus conventionnels qu'il soit. Ils avaient coulé des jours heureux, bercé par la stabilité de leur relation. Aujourd'hui, Armin aurait souhaité retourner à cette époque où plus rien n'avait d'importance tant qu'il aimait Annie et que celle-ci l'aimait en retour. Mais après deux ans passés ensemble, leur amour avait fané comme une rose à l'approche de l'hiver. Impuissant, Armin n'avait pu qu'observer la distance qui se créait progressivement entre eux : Annie s'éloignait de lui un peu plus chaque jour sans qu'il ne parvienne à l'en empêcher.
Cette relation avait engendré un quotidien répétitif qui ne lui ressemblait pas et dont elle cherchait désespérément à s'échapper. Alors pour retrouver la fièvre de l'inconnu qu'elle désirait tant, elle faussait compagnie à Armin, le laissant seul dans cet appartement qui était le leur. Lorsque les prémices de cette décadence s'étaient manifestées, il avait eu un élan de courage qui l'avait poussé à confronter Annie un soir où elle avait ignoré tous ses appels. Elle lui avait rétorqué qu'il ne pouvait contrôler sa vie et qu'elle faisait ce que bon lui semblerait, avant de claquer la porte, s'enfuyant de nouveau. Armin s'était retrouvé seul dans le couloir, et le cœur serré, il avait dû se rendre à l'évidence que l'amour ne durerait peut-être pas.
