sʜɪɴɢᴇᴋɪ ɴᴏ ᴋʏᴏᴊɪɴ
ʟᴇᴠɪʜᴀɴ
cinquième commande
ᴛᴡ : ᴍᴀʟ-ᴇ̂ᴛʀᴇ, ᴘᴇɪɴᴇ ᴅᴇ ᴠɪᴠʀᴇDernier samedi des vacances, la fin de l'été était proche. La routine quotidienne des cours allait bientôt reprendre, et il faudrait s'y plier sans résistance. Les deux mois de liberté étaient désormais terminés, chacun allait retourner dans sa cage, et gentiment se laisser enfermer dedans. L'on redeviendrait alors prisonnier, contraint de gravir soi-même les marches nous séparant de cette corde qui pendait dans le vide, en attente d'une nouvelle victime.
Mais avant cela, avant que l'instant de soumission n'arrive, il restait encore quelques dizaines d'heures de liberté. Certains réalisaient seulement, pleurant en silence devant leur miroir. D'autres s'étaient fait à l'idée, et avait déjà tout préparé, se demandant si c'était réellement la bonne chose à faire.
Et il y en avait, qui avait décidé de vivre pleinement ses dernières heures qui s'offraient à eux. Ces gens-là étaient de ceux qui ne se laissaient pas faire, qui refusaient d'être comme les autres, de suivre le groupe, d'obéir et encore moins d'accepter. Ces gens-là, ils n'avaient aucune idée de comment ils voulaient réellement vivre, mais ils étaient sûrs d'une chose. C'est qu'ils ne voulaient, pour rien au monde, vivre de la manière qu'on leur imposait, chaque jour qui passait.
Livaï et Hanji étaient de ces gens-là, de ceux qu'on n'aime pas trop car ils ne suivent pas les règles, car ils préfèrent sauter par-dessus les murs que de simplement emprunter la porte, car ils aiment crier la vérité sur les toits que de croire aux paroles des adultes. Et étant comme cela, ils refusaient d'aller sagement s'enfermer dans une cage. Cette dernière soirée, ce dernier instant de liberté, ils allaient tout deux le passer à s'amuser, loin des règles et des codes que la société leur dictait.
Dans une maison immense, celle d'une personne qu'ils ne connaissaient même pas, ceux qui ne voulaient pas encore tourner le dos à leur liberté s'étaient rassemblés. Le volume de la musique avait été poussé au maximum, et les titres de rocks s'enchaînaient les uns après les autres, repris en cœur par des dizaines de voix.
L'alcool passait de bouche en bouche, les liquides présents dans les gobelets en carton avaient des couleurs presque répugnantes, mais personne d'y prêtait attention. Et même si l'on aimait rarement le goût qu'ils pouvaient avoir, on le buvait, comme pour dire que nous aussi, on emmerdait le monde et ses principes.
Des cigarettes diverses, des sachets de poudres et d'autres substances circulaient, on en voyait même certains qui étaient déjà totalement défoncés, à moitié à poil sur les canapés. D'autres étaient montés sur les tables, entamant des discours politiques ou amoureux avec un profond sérieux presque écœurant.
C'était un beau dépotoir, c'était la représentation de ceux qui tentaient par tous les moyens de fuir leurs vies, et de partir à la conquête de leur liberté. C'était dans cet univers que Livaï et Hanji avaient grandis, et ils en étaient presque fiers, de combattre pour leur liberté.
Alors pour montrer qu'ils ne se laisseraient pas faire, cette année encore, ils chantaient à plein poumon les titres qui passaient d'une voix écorchée, ils buvaient les multiples breuvages qui leur brûlaient la gorge sans hésiter, ils fumaient tous les joins qu'ils pouvaient trouver sans pouvoir s'arrêter.
Il était beau, ce spectacle, celui de deux adolescents qui ne connaissent sûrement rien du monde, mais qui s'arrachent pourtant à vivre. Il était beau, de voir à quel point l'avenir était mal en point, à quel point l'on avait si peu envie de vivre comme on nous le disait toujours, sans avoir pour autant vécu.
Ils ne ressemblaient plus à rien, comme chaque personne autour d'eux, ils étaient totalement sous l'effet de l'euphorie, mais pourtant, ils avaient le sentiment d'être presque heureux. C'était étrange, sûrement, mais se bousiller la santé, faire ce qu'on leur interdisait, crier haut et fort qu'on les emmerdait tous, ça libérait.
Seulement, il avait fallu rentrer, alors que le soleil n'allait pas tarder à monter dans le ciel. Livaï et Hanji étaient totalement shootés, mais ils arrivaient encore à marcher. À force de finir dans des états pareils, ils avaient fini par être habitués, et à mieux résister. Mais pour combler ça, ils consommaient encore plus, pour pouvoir tout oublier, juste l'espace d'une soirée.
Ils étaient allés chez le garçon aux cheveux sombres, manquant de se faire écraser une dizaine de fois sur le chemin, après être tombés trois fois dans les escaliers, et une fois qu'ils aient réussi à ouvrir la porte sans casser la clef. Ils étaient euphoriques, saouls, défoncés, mais heureux. Ils étaient crades, dégoulinants de sueurs, puants, mais heureux.
Puis l'euphorie s'était envolée, elle les avait abandonnés, et ils s'étaient retrouvés privés de ce semblant de bonheur qu'ils avaient pu connaître durant ce court instant. Hanji s'était laissée glisser contre le canapé, n'ayant même plus la force de se hisser dessus. Son regard était plus vague que jamais, elle était perdue, loin, très loin, où seul son esprit pouvait la guider. Le néant était partout, tout autour d'elle, ce n'était que noirceur et vide, elle ne percevait rien, elle n'était qu'impuissance face à cette illusion de son esprit.
Livaï l'avait observée, il l'avait vu se faire absorber par cette noirceur qui profitait de sa faiblesse pour la dominer. Il refusait, cela ne pouvait pas arriver, Hanji ne devait pas flancher. Elle devait rester à ses côtés, ensemble ils vivraient de la façon qu'ils choisiraient, ensemble ils survivraient, tournant le dos à tous ceux qui voulaient leur imposer des règles.
Alors il s'était approché, se jetant presque à ses côtés, et dans un élan de désespoir, il l'avait embrassé. Le vide dans ses yeux s'était lentement coloré, le néant dans lequel elle s'était retrouvé avait disparu, envolé. L'illusion s'était estompée, Hanji était de retour dans la réalité, dans sa réalité, qui était bien trop compliquée pour elle seule. Il était penché sur elle, avec un air terriblement triste, presque désolé.
- Je t'interdis de te faire avoir. Toi et moi, on les baise tous. On se l'est promis, Hanji.
Livaï l'avait embrassé, encore et encore, avec l'énergie du désespoir, avec tout l'amour dont il était capable de donner, avec le peu d'espoir qu'il n'avait jamais possédé. Hanji s'était accrochée à lui comme si sa pauvre vie en dépendait, comme si elle se souciait pour la première fois de crever. Tous deux, ils agissaient comme s'ils avaient peur, peur de la vie, peur de la mort, peur d'exister, peur d'être oubliés. Ils agissaient comme s'ils s'aimaient, sans même savoir si c'était le cas, sans même y penser.
En cet instant, ils étaient bien moches, bourrés comme jamais, sûrement défoncés, et totalement désespérés. Mais chacun avait l'autre, chacun ne vivait que pour l'autre, et ça, c'était beau.
Parce qu'ils vivaient.
Chacun s'efforce de vivre, du mieux qu'il le peut.
VOUS LISEZ
𝐖𝐄'𝐋𝐋 𝐌𝐄𝐄𝐓 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍 𝐈𝐍 𝐏𝐀𝐑𝐀𝐃𝐈𝐒𝐄
Короткий рассказCi-gissent dans ce recueil les multiples courtes histoires que j'ai pu écrire sur les fandoms auxquels il me plaît d'appartenir. SHINGEKI NO KYOJIN © hajime isayama beaucoup de ᴊᴀʀᴄᴏ et ᴀʀᴜᴀɴɪ, quelques ʟᴇᴠɪʜᴀɴ, sᴘʀɪɴɢʟᴇs, ᴊᴇʀᴇɴ, ʏᴜᴋɪᴍᴜʀɪ. participa...