Chapitre 19 : Les experts

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De : Livaï
A : 17h49
Je t'attends dans la vieille cage d'escalier. Mes lèvres ont besoin d'un remontant...

Eren monte une à une les marches de béton qui mènent au rendez-vous de Livaï. La pluie incessante de la journée a rendu l'endroit humide, et les murs devenus froids dégagent une légère odeur de moisissure. Bien que le lieu ne soit pas accueillant, c'est un moyen discret pour les deux amants de se retrouver en dehors de leurs rendez-vous quotidiens. Au dernier étage de la cage d'escalier, se trouve le beau brun adossé contre le mur, les mains dans les poches. Ses yeux gris se lèvent pour plonger dans les immenses iris océan du gamin. Le regard sugessif de son auteur fait bouillir en Eren des spasmes de désir insoutenables. N'écoutant plus que ses pulsions, il se heurte de plein fouet au corps chaud et accueillant de son amant et ses bras l'enlacent dans une étreinte profonde. Il lui offre un baiser passionné, et caresse sa bouche avec le bout de sa langue. Tout en suçotant argneusement sa lèvre inférieure, il use éffrontément de ses charmes en pressant doucement l'entre jambe de son ainé avec son genou. Ce dernier, friand de ce genre d'attentions, grogne de plaisir et fait basculer les hanches du jeune homme vers les siennes pour en accentuer les sensations. Leurs mains moites et rebelles se glissent sous les t-shirt de l'un et de l'autre, faisant hérisser quelques frissons bien encrés sur leur échine. Le manque de souffle dû aux baisers tantôt tendres et tantôt bestiaux ne semble guère les gêner pour autant. Chacun se délecte de ce moment de tendresse, moment devenu vital pour oublier un instant les soucis et les tourments qui les hantent. Alors que Livaï agresse la gorge d'Eren de baisers et de tendres morsures, il lui glisse quelques mots à l'oreille.

- Si l'endroit avait été plus accueillant, je t'aurai fait subir un millier de douces tortures. Je t'aurai également demandé la permission pour enfin te faire l'amour avec toute la douceur que tu mérites...vois-tu de quoi je parle Eren? J'ai tellement envie de te regarder dans le plus profond de tes yeux verts, contempler cette lueur si jouissive dans ton regard innocent. Si tu savais comme j'aime te savoir crouler sous mes tendresses. Ce soir, j'ai peur... J'ai peur que tout s'arrête un jour.

Livaï niche son visage dans le creu du cou du médecin. L'épiderme de ce dernier ne tarde pas à être parsemé de larmes tristes et discrètes. L'ex-soldat pleure en silence. Il enlace ses doigts dans les mèches chocolat de la nuque d'Eren, tout en humant avec gourmandise la sucrosité délicieuse de son parfum. Il trouve en cette effluve une certaine consolation rassurante.

- Pourquoi avoir peur ? Dit Eren d'une voix douce. Je me suis entretenu avec l'inspecteur et il ne semble pas trouver bon de chercher à enquêter ici. Je suis là moi...Je suis ton ange gardien non ?
- Je sens au fond de moi que nous serons bientôt séparés... Il m'a rendu visite et j'avoue ne pas être serein depuis sa venue. Je ne sais plus vraiment quoi faire... dois-je m'enfuire, me livrer à la police, ne rien faire ? Je te promets gamin que j'essaierai de te protéger quoi qu'il arrive. Si je plonge, je veux le faire seul. En attendant, je te supplie de me laisser abuser encore un instant de tes lèvres...mon ange gardien...

***

Au même moment, Erwin se rend au domicile d'Hanji. C'est une petite maison mitoyenne en briques rouges typiques de la région dont les appuis de fenêtre sont décorés avec des jardinières de géranium. Le coup de sonnette strident et pisseux tout droit sorti des années 60, se fait entendre de la rue.

- Toujours à l'heure dis donc ! Entre ! Dit-elle en ouvrant la lourde porte en bois.

Erwin replie son parapluie et le secoue avant de rentrer chez son amie.

- Encore le nez dans tes encyclopédies scientifiques ? Dit-il en désignant une pile de livre qui recouvre la moitié du salon.
- Oui... même si je les ai tous lus 5 fois, je découvre toujours de nouvelles choses. Je ne voudrais pas passer à côté d'un truc super important. Je n'ai pas de mioches à m'occuper, alors chez moi c'est le boulot qui prime !

Une Bouteille À La Mer /Riren/ *terminée*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant