Chapitre 15 : "Cher journal..."

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Livaï entrelace ses doigts entre ceux d'Eren. Tout contre lui, il lui caresse la paume de sa main, ferme les yeux et en profite encore quelques instants pour se droguer de son odeur. Ces effluves sucrées si caractéristiques de son épiderme sont un régale pour ses sens encore en ébullition.

- Quand j'étais à l'armée, il m'arrivait souvent de penser à mon retour au pays. Je m'imaginais régulièrement aux côtés d'une jolie jeune femme au ventre arrondi, heureux. Finalement, me voilà blotti contre toi gamin. J'ai toujours regretté d'avoir mis les pieds dans le bataillon juste pour essayer de me convaincre que je pouvais devenir un héro. J'en ai chié toute ma vie à cause de ça. Mais quand j'y pense, si je n'avais pas été caporal, si je n'avais pas connu toute cette horreur et bien je n'aurai jamais tenté de mettre fin à mes jours. Cela aurait été une bonne chose me dirai-tu. Mais je ne t'aurai jamais rencontré. Jamais. Si c'était à refaire, je le referai sans hésiter, juste parce que tu es à la clé de tout ce calvaire.

Livaï s'accoude pour se payer le luxe d'observer le regard de son amant qui reste toujours silencieux. Ses prunelles scintillent comme mille émeraudes, tant il est subjugué par sa beauté.

- Écoute moi bien gamin, j'suis pas un sentimental alors enregistre bien ce que je vais te dire car je ne le dirai pas deux fois. T'es la seule personne au monde qui me rend dans un état que je ne peux expliquer. Peut être que tu me rends heureux. C'est nouveau pour moi, alors je ne sais pas encore s'il s'agit réellement de ça. La promesse que l'on vient de se faire, compte sur moi pour l'honnorer comme il se doit, je suis un homme de parole. T'aimer, c'est peut être ce que je fais de mieux depuis des années. Promis, je vais m'améliorer et apprendre, car je suis novice en la matière.

Eren ressert son étreinte autour de son corps et colle son front contre le sien tout en lui caressant la joue.

- J'aurai aimé que l'on se rencontre dans d'autres circonstances. Mais peut être que notre vie n'aurait pas pris un tournant si inattendu. Je suis fière du militaire que tu as été, de l'homme que tu es et de ce que nous deviendrons. Bien que je m'y efforce, je n'arrive plus à te considérer comme mon patient. Tu es ma moitié à présent. Il est urgent que tu puisses sortir d'ici. Petra est trop dangereuse pour nous et cette association de toutes ces contrariétés en plus de ton syndrome post-traumatique ne fait pas bon ménage. Bien que tu sois dans la voix de la guérison, je ne suis pas totalement confiant pour la semaine à venir. Tu es très mentalement fragile, alors une simple petite étincelle pourrait tout faire foirer. Applique à la lettre tout ce que je t'ai dit tout à l'heure. D'accord ?

Livaï acquiesce sans dire un mot puis embrasse le jeune médecin avant de quitter les lieux en catimini. De retour sans sa chambre, il prend soin de cacher ses médicaments sous le matelas et se munie de son carnet pour y coucher quelques lignes.

" Jour d'hospitalisation n°...trop long
Cher journal,

Il me faut sortir d'ici. J'étouffe. J'ai encore croisé cette Salope dans les couloirs en sortant du bureau d'Eren. En parlant de lui... Je pense avoir passé un cap dans ma vie. Maintenant, je sais ce que c'est d'aimer quelqu'un. Et je sais ce que ça fait d'être aimé. J'ai enfin pu profiter un petit instant de lui. Je t'avoue cher journal que, moi Livaï Ackerman, j'ai aimé ça. C'était tellement bon, il m'hypnotisais. Malgré tout, je ne me sens pas rassasié, je suis affamé de lui, j'ai faim de son corps. J'ai envie de plus, je veux qu'il m'appartienne et je veux le bouffer en entier. A chaque foi que je posais mes lèvres sur sa peau, j'entrais dans une jouissance indescriptible. Je ne savais plus où donner de la tête, tout me paraissait délicieux sous mes caresses et je me disais qu'à chaque endroit où je poserai mes mains, je trouverai encore plus doux. Et ce regard qui me suppliait de continuer de le branler... ses yeux innocents tout à coup devenus friands de sexe étaient brillants à souhait. J'ai envie de recommencer et je veux revoir cette expression si belle dans son regard. Cette foi-ci, c'est moi qui lui procurait du plaisir, c'est moi qui avait main basse sur son corps entier. J'ai pris possession de mon nouveau territoire où l'escarmouche n'a pas été chose facile. J'avais envie de l'honorer comme il se doit, de lui avouer que je suis fou de lui, qu'il est celui qui occupe toutes mes pensées... Mais à présent, j'ai envie de lui faire l'amour, jusqu'au bout, tout simplement.
J'ai connu un nombre incalculable de femmes auparavant. Lorsque j'y pense, mes conquêtes sans lendemains et ni grands intérêts ont simplement servi de "vide-couilles" pour assouvir mes besoins. Avec Eren, je veux prendre mon temps, le chérir et bien plus encore...
Mise à part toutes ces péripéties érotiquement palpitantes, subsiste un problème. D'après Eren, il me faut faire mes preuves durant une petite et longue semaine pour pouvoir sortir de l'hôpital. Il m'a donné une boîte de mon traitement pour que l'autre conne ne m'empoisonne plus. Il faut que je m'en méfie comme la peste."

Une Bouteille À La Mer /Riren/ *terminée*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant