Heavenly Hesitation

Chapitre 18 : Dépassement de soi

Les caresses dans les cheveux, c'est sans doute le meilleur réveil que l'on peut espérer. J'ouvre les yeux doucement pour découvrir le visage d'ange de Gabriel, si j'ose la comparaison, tout sourire en train de me fixer du regard avec tendresse.

- Il est l'heure de débuter ton entrainement, dit-il d'un regard taquin.

- Je prends cette nouvelle avec joie grâce à ce réveil très agréable, lui dis-je en souriant.

- Tu as bien dormi ? me demande-t-il.

- Très bien, j'étais vraiment épuisée hier, je voulais être au top pour aujourd'hui. Et toi ? lui retournai-je la question.

- Je n'ai pas beaucoup dormi, mais c'était quand même une nuit très agréable, répond-il.

- Qu'est ce qui t'a empêché de dormir ? lui dis-je surprise.

- Beaucoup de choses qui me préoccupe en ce moment, mais ne t'inquiète, je gère la situation. Je préfère de toute façon te regarder dormir, c'est très apaisant, me confit-il.

- Tu as passé la nuit à me regarder dormir ? Ça devait être beau à voir, lui dis-je avec ironie.

- Oui, pendant des heures, je t'assure que pour moi c'était mieux, de toute façon, je n'ai pas réellement besoin de dormir comme les humains. Mon métabolisme est plus fort, mes besoins naturels sont moins importants que les leurs, m'explique Gabriel.

- Je l'ignorais, ça doit être moins contraignant. Est-ce que pour moi c'est la même chose ?

- C'est vrai que j'ai plus de temps pour faire des choses au lieu de dormir, pour ton cas, tu as les mêmes avantages que nous, une fois que tu auras développé tous tes pouvoirs et que tu sauras les contrôler. Mais le danger est d'oublier notre condition. Tu peux vite oublier de te nourrir, de dormir, de te reposer, car tu ne le ressens pas comme si tu étais humain. Ton corps, lui, le ressent mais pour toi c'est différent, il y a un risque de dépérir de l'intérieur et de s'en rendre compte trop tard, me confie Gabriel.

- C'est un peu effrayant dis comme ça. Comment tu fais, toi, pour toujours rester en forme, alors ? lui dis-je intriguée.

- Je m'astreins un rythme régulier, je n'hésite pas à me faire plaisir, mais je veille à dormir au minimum un jour sur deux, manger un repas par jour. Je veux m'assurer d'être toujours prêt physiquement, ne prendre aucun risque, car on ne sait jamais si on aura besoin d'être au meilleur de soi-même, m'avoue-t-il.

- Tu m'apprendras à faire comme toi ? lui dis-je en souriant tendrement.

- Je t'apprendrais tout ce que je sais, dit-il avec un clin d'œil.

- J'ai vraiment hâte, dis-je en l'embrassant passionnément.

Nous rejoignons mon père qui nous attend dans le jardin. Je me sens légèrement anxieuse, c'est quelque chose de complètement nouveau pour moi. L'idée d'avoir des pouvoirs est déjà compliquée, je commence seulement à m'y faire mais les mettre en pratique c'est encore autre chose. 

- Tout va bien se passer, et je suis convaincu que tu vas prendre goût à toutes ces nouveautés, m'assure mon père.

- Je commence par quoi aujourd'hui ? dis-je anxieuse.

- J'aimerai que tu apprennes à ressentir les choses d'une autre façon, que tu sois plus attentive et à l 'écoute de ce qui t'entoure, commence mon père.

- Mais comment veux-tu que je m'y prenne ? Comment ça marche ? demandai-je perplexe.

- Depuis que tu es née, tes sens se sont développés plus rapidement que les autres, ils plus performants mais tu l'ignorais. Aujourd'hui tu dois en être consciente et les laisser prendre le dessus. Pour cela, il faut que tu sois ouverte à tous les sens qui t'entourent. Pour que ce soit plus facile, ferme les yeux. Écoute le vent venant des montagnes, l'eau de la rivière, les rayons du soleil qui réchauffe ta peau, l'odeur de la forêt, le cœur qui bat d'un animal, toutes ces choses qui étaient insensibles et qui se révèlent à toi maintenant, murmure mon père avec une voix très douce.