L'auto arrive sur le parking de l'université déjà bondé. La voiture fait tache au milieu de tous les bijoux modernes et derniers cris garés un peu partout autour d'elle. Lorsque Adélaïde ferme sa portière de nombreux regards sont braqués dans sa direction. Par réflexe elle regarde ses pieds et se dépêche d'aller récupérer son emploie du temps au secrétariat. Elle va si vite qu'elle arrive à dépasser la cohue qui s'est formé à l'entrée du bâtiment pour se rendre eux aussi chercher leurs emploi du temps.
Premier arrivé, premier servit, elle reçoit son planning presque sans faire la queue et se dirige lentement vers sa salle de classe en essayant de retenir son contenu. Sa journée commence avec deux heures de neurologie, ce n'est pas ce qu'elle préfère mais ce n'est pas non plus ce qu'elle déteste le plus. Ainsi c'est indifférente qu'elle s'assoit et sort son ordinateur pour prendre ses notes.
Soudain des rires puissants, cristallins et très aigus résonnent dans le couloir menant à la salle de classe. Quatre magnifiques jeunes filles entrent, elles font voler leurs cheveux sur leur épaule opposée faisant émaner une odeur fruitée dans l'air. L'une d'elles dévisage Adélaïde méchamment puis s'avance vers elle en prenant soin de dandiner son fessier sensuellement. La jeune fille s'arrête au moment où elle arrive à son niveau et se penche légèrement.
⁃ Hé bien je vois que mademoiselle la petite orpheline est toujours là, ça m'étonne que tu aies encore les moyens de te payer tes frais de scolarité. Quoi que le bruit cours que tu aimes bien te promener dans la rue le soir si tu vois ce que je veux dire. Ça expliquerait comment tu as pu te payer cet ordinateur ainsi que ton droit de venir encore ici. Hummm ... pauvre petite tu me ferais presque pitié.
⁃ Tu sais quoi ? Vas te faire voir Caroline ! De toi à moi tu as sucé plus de mecs que toutes les filles de la classe regroupées alors si j'étais toi je fermerais ce garage qui te sert de bouche.
⁃ Je te demandes pardon ? Ha-ha la belle blague. Devrais-je te rappeler que mon père est le président de cette faculté ?
⁃ J'en ai royalement rien à faire, il pourrait être président du pays que j'en aurais rien à carrer. Alors fous moi la paix avec tes menaces de gamine capricieuse en manque d'attention.
Plusieurs coups sourds mettent fin aux piaillements des harpies de Caroline qui avaient formé un rond autour d'Adélaïde.
Le professeur, un homme très grand et battit comme une armoire à glace se dresse derrière le groupe et les regarde les yeux fou de colère.
⁃ Caroline Smith et Adélaïde Bucklay ! Comme vous m'aviez manqué, à ce que je vois vous n'avez pas changé en deux mois, toujours aussi bruyantes et agaçantes. Bon sang mais allez-vous enfin arrêter de vous crêper le chignon ?! Quant à vous autres stoppez vos gémissements assourdissants vous n'êtes pas des truies.
« Bien, cela étant dit, que tout le monde aille s'asseoir nous avons un programme à suivre et une année bien chargée. Que je me fasse bien comprendre il est absolument hors de question qu'un seul d'entre vous me fasse perdre mon temps. Si vous vous ennuyez vous dégagez, si vous me manquez de respect vous dégagez et si vous êtes incompétents vous dégagez est-ce clair ?
« Je ne tolérerais aucun écarts de conduite de la part de qui que ce soit. Vous avez pour la majorité dix-neuf ou vingt ans, vous devez donc être assez matures pour savoir ce qui est bon pour vous, à commencer par la raison de votre présence ici. Si vous pensez que ça vous est inutile de suivre des études alors partez je ne vous retiens pas. Vous m'avez fait vivre un enfer l'année dernière et il est hors de question que vous recommenciez. Maintenant que j'ai mis les choses au clair nous pouvons commencer.
Les tensions redescendent presque instantanément. Monsieur Boucher le professeur de neurologie n'est pas quelqu'un de méchant malgré son apparence ou son manque de diplomatie. C'est un homme tendre et compréhensif, du moins la plupart du temps, le seul qu'Adélaïde tolère et apprécie.

VOUS LISEZ
La Fille des Ombres
ParanormalAdélaïde est orpheline et apprend du jour au lendemain que la raison de son malêtre provient de ses origines profondes. Elle ne vient pas de ce monde. En réalité la jeune fille descend d'une ligné de sang-mêlés très puissants, chargés de garder l'é...