Chapitre 7

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Tout d'un coup le ciel se zèbre de rails de lumières. Ces derniers dansent dans l'espace infini au dessus de leur tête sans porter la moindre importance à ce sur quoi ils vont s'abattre. Pour eux tout est égal, il n'y a pas de différences entre le riche et le pauvre, l'arbre et le buisson ou entre l'assassin et le puritain. Ils ne connaissent ni la morale, ni les lois ou encore les frontières. Chaque chose est équivalente à une autre, rien ne peut se dire supérieur à quelque chose d'autre et au diable celui qui le croit.

Les concepts d'infériorité et de supériorité sont les rejetons de la subjectivité qui corrompt la société en perpétuelle quête d'ascension sociale, cela la pousse à s'entre-tuer et s'exterminer pour des idéaux. De la pure connerie. Mais la nature n'en a que faire de tout cela, les éclairs n'en pensent pas moins. Nous avons tous l'espoir de leur échapper mais au fond nous avons beau espérer seul le destin peut nous sauver.

Le Capuchon avance une main vers Adélaïde, la paume tournée vers le bas laissant apparaître un étrange tatouage tracé à l'encre noire. Il la pose sur son front et se met à marmonner des mots inquiétants qui mit bout à bout ressemblaient à une sorte d'incantation satanique comme celles que l'on trouve dans les films d'horreur.

Une vive douleur la prend à la tête et lui brûle le corps tout entier. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle retrouve l'usage de la parole, cependant les seuls sons qui sortent de sa bouche sont des hurlements de douleur stridents. Soudain d'étranges visions surgissent dans son esprit.

Premièrement elle ne voit rien, puis petit à petit la scène s'éclaire.

Elle se trouve dans une grande salle, les gens y sont bien habillés : les femmes sont vêtues de magnifiques robes de soirées et les hommes ont revêtus des costumes tous plus beaux les uns que les autres. Il y a de la musique, une douce musique de fête qui s'envole dans l'air joyeusement.

Les notes sont légères et inspirent le bien être. On se laisse facilement porter par la mélodie et sans s'en rendre compte on se téléporte sur la piste de danse et on se met à bouger en rythme au bras d'un inconnu.

Soudain une magnifique jeune femme s'avance et derrière elle se tient un homme tout aussi élégant qui la regarde avec des yeux aimant.

La jeune femme porte une longue robe blanche, le buste est en dentelle et au niveau de la taille le tout se transforme en un enchevêtrement de voiles et de tissus qui se jettent au sol en une cascade infinie. Ses longs cheveux rouges sont relevés en un chignon constitué de plusieurs tresses où sont incorporé quelques fleurs blanches elles aussi. L'image parfaite que l'on se fait d'une princesse de comte de fée.

L'homme n'est pas mal non plus. Ses cheveux d'un noir profond sont légèrement décoiffés et font ressortir ses yeux gris à la perfection. Son costume noir lui sied à merveille et laisse deviner une musculature développée. Ce qui le rend si beau n'est pas son corps ou sa tenue mais le regard qu'il a en voyant la femme qu'il aime. Si ses pensées prenaient vie on pourrait voir des milliers de cœurs voler dans l'air et s'élever aussi haut que les étoiles.

Tout semble parfait, la cérémonie est réussi, les gens rient et la joie emplit l'espace. Les rires résonnent et renforcent ce sentiment de bien être qui anime chaque personne présente. Mais une scène aussi idyllique ne peut cacher que quelque chose de sombre et d'infernal.

Tout d'un coup un cri, puis deux , puis trois et enfin une infinité de hurlement se joignent et finissent par recouvrir la musique.

Adélaïde baisse les yeux vers le sol et sous elle prend forme une marre de sang. Elle dirige sont regard vers la mariée totalement affolée qui cherche son époux et dans un craquement sourd et un bruit de déchirement on voit sa tête se séparer de son corps. Un jet de sang s'élève vers le ciel créant au dessus du cadavre une pluie rouge et sanglante.

La Fille des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant