La Fille des Ombres

Chapitre 10

« Remontons à la nuit des temps, lorsque toutes les espèces vivaient en harmonie. En ce temps là les humains vénéraient les dieux et leurs semblables. J'entends par là des créatures divines aux pouvoirs exceptionnels. Cependant comme dans toute chose il faut un équilibre, ainsi si le Bien existe, le Mal se doit lui aussi de sévir dans l'ombre. De cette manière il y avait aussi des démons et des créatures infernales qui semaient le trouble et la désolation. Les enfers leur étant trop petites ils décidèrent de monter sur terre pour y défier les dieux et les contraindre à se soumettre à leur puissance. Or ces derniers refusèrent et il débuta alors une guerre sans fin entre la lumière et les ténèbres.

Les humains se trouvaient au milieu et subissaient les colères du Mal. De leurs ignominies naquirent des unions avec de pauvres femmes qui s'étaient laissées bernées par l'amour. On dit que certains des monstres étaient capables d'aimer mais je ne crois pas cette théorie, pour moi ils voulaient juste faire souffrir la race humaine.

Quoi qu'il en soit naquirent de ces unions de nouveaux êtres à mi chemin entre le démon et l'Homme. Ces derniers étaient dotés de dons métaphysique qui leur permettaient de communiquer avec les éléments et les flux d'énergies. Ils pouvaient aussi bien donner la vie que la prendre. Ils étaient partagés entre deux univers l'un merveilleux et l'autre maléfique et tel était leur combat quotidien : trouver un équilibre entre ces deux opposés. Ils jouèrent un rôle important dans le tournant de la guerre.

Au départ ces enfants maléfiques combattaient aux cotés de leurs pères, luttant contre le Bien et faisant régner la dictature des flammes. Cependant à un moment donné certains commencèrent à se rebeller, ils en avaient marre du sang, des cris et de la désolation. D'abords, et par amour pour leurs parents, ces enfants tentèrent de faire entendre raison aux démons. C'était peine perdue. De là suivie la décision la plus difficile de leur vie, ils se soulevèrent contre leur géniteurs.

La meneuse de cette rébellion se nommait Gaïa, elle était la plus courageuse et de loin la plus puissante de tous ces sang-mêlé. Descendante directe du roi des enfers elle possédait un pouvoir sans limites. À cheval entre la cruauté, la bonté et la vertu elle représentait un danger de taille pour l'armée des ténèbres.

Gaïa fit preuve d'un immense courage et réussi à repousser, avec l'aide des dieux et de ses semblables, les démons jusqu'à la porte du Monde Obscure. Or son père fou de rage lui jeta un maléfice qui vint presque à bout d'elle.

Le Mal commençait à prendre le dessus et la seule capable de mettre un terme au combat était Gaïa qui était mourante. Le roi des ténèbres venait d'anéantir le dernier espoir des dieux et des quelques sang-mêlé qui avaient changé de camp.

Ne pouvant concevoir une défaite et ainsi le règne des flammes et de la désolation un jeune homme, Samuel, possédant les mêmes capacités que Gaïa prit une décision qui changea leur existence à jamais. Il fit une chose à laquelle personne n'avait pensé. Le maléfice qui pesait sur la jeune meneuse consumait ses forces à petit feu, il fallait donc lui procurer une source d'énergie suffisante pour tenir quelques heures de plus pour un ultime combat. Samuel décida alors de lier ses flux vitaux à ceux de Gaïa, ils partagerait alors leurs énergies et ainsi les effets du maléfice seraient ralentis.

    Toutefois leurs vies étant liées si l'un d'eux mourrait l'autre aussi. Samuel en était conscient mais pour lui cela n'avait pas d'importance, seule la victoire importait. Les romantiques veulent qu'il fit aussi cela par amour pour elle, en effet ils avaient grandit ensemble et on dit qu'ils auraient développé l'un pour l'autre une passion dévorante. De ce fait ne pouvant imaginer sa vie sans elle et souhaitant la protéger jusqu'au bout Samuel se serait lié à elle dans la vie comme dans la mort. Ce procédé les rendait encore plus puissant : en plus de ne former qu'une seule énergie vitale leurs pouvoirs se trouvaient cumulés et décuplés. Gaïa donna alors l'ordre que chaque sang-mêlé fasse de même.