L'Apollon ne détourne pas ses yeux d'Adélaïde. La regarder l'apaise, il pourrait passer des heures à la contempler. La première fois qu'il l'a vu, tapotant sur son ordinateur, sa beauté lui a coupé le souffle. Ses longs cheveux bruns tombant en cascade sur ses épaules encadraient un joli visage légèrement joufflu et enfantin mais pourtant extraordinairement mature et « cute » comme aiment dire les jeunes de leur génération. De grands yeux marron, une fine petite bouche et un petit nez en trompette tout cela formait un ensemble parfait et harmonieux. Ses boucles ondulaient sur sa petite poitrine discrètement cachée sous un pull blanc et ses formes étaient dissimulées par un jean peu moulant. Il est évident que cette fille ne cherche pas la provocation et c'est ce qui l'a séduit en premier.
Les jeunes filles qui se respectent sont rares. Maintenant elles s'offrent à n'importe qui en faisant n'importe quoi juste pour plaire et être populaire. Tomber sur une fille comme elle est peu commun désormais et si on en voit une, c'est une perle rare à conserver impérativement.
Pour l'Apollon les vraies « princesses » ne sont pas les braillardes superficielles qui passent leur temps à se pomponner, à se couvrir le visage de toutes sortes de d'idioties chimiques testées sur tous les animaux possibles et imaginables ainsi qu'à s'habiller en Chanel ou autre marques luxueuses et excessivement chères. Pour lui les vraies « princesses » sont les filles discrètes, qui se respectent et qui prennent soin de l'héritage de valeur et de savoir que leur ont transmit leurs parents. Pour lui la vraie richesse n'est pas matérielle mais bel et bien intérieure.
Cependant en sortant de la salle de neurologie il avait eu vent de sa réputation. Entendre les propos tenus à son égard et certainement tous aussi faux les uns que les autres l'avait mit hors de lui, les pires étant ceux de Caroline qui n'est qu'une grosse garce doublée d'une sombre idiote. Savoir Adélaïde dans une telle condition le met dans une colère noire, personne ne mérite de subir un tel harcèlement, surtout si il dure depuis toujours et si on a absolument personne à qui se confier. N'importe qui aurait abandonné depuis longtemps, se suicidant sans que personne ne s'en préoccupe.
Ainsi il l'admire pour ce qu'elle est. Malgré tout elle reste forte et même si elle manque clairement de tact il est persuadé qu'elle est adorable. Quand il la regarde il ne peut pas s'empêcher de sourire comme un benêt, c'est plus fort que lui, ce qui semble agacer Adélaïde, le faisant sourire encore plus.
Tentant d'entamer une conversation avec elle, il lui demande ce qu'elle lit. Cette dernière lève les yeux au ciel et se remet à lire comme si de rien n'était, comme si il n'était absolument pas en train de la dévorer des yeux.
Il s'amuse alors à lui donner des petits coups de pieds sous la table, mais bien vite elle ramène les siens sous ses fesses rendant sa tentative ridicule.
S'acharnant comme un enfant de cinq ans et décidé à ne pas abandonner il se met à lui lancer des petits pois à la figure, il jurerait qu'elle sourit derrière son livre cependant elle trouve bien vite une parade à son attaque en mettant ce dernier à la verticale entre eux deux, lui permettant de continuer à étudier.
Tous ses essais sont inutiles et vains. Toutefois l'Apollon est prêt à tout pour attirer l'attention de sa belle, c'est alors que lui vient une idée brillante, complètement stupide mais brillante.
Caricaturant un aristocrate du dix-septième siècle il se lève sur sa chaise et entame un monologue shakespearien plein de passion et de fougue en gesticulant dans tous les sens faisant ainsi retourner tout le self dans leur direction. Adélaïde rouge de honte se lève et le tire avec force vers le bas pour le forcer à se rasseoir.
⁃ Mon dieu mais tu es fou ! Arrête ça tout de suite !
⁃ Salut.
⁃ Tu ne vois pas que tu me déranges ? J'essaie d'étudier moi. Tu n'en as pas marre de me suivre partout, et tu es qui d'abord ?

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La Fille des Ombres
ParanormalAdélaïde est orpheline et apprend du jour au lendemain que la raison de son malêtre provient de ses origines profondes. Elle ne vient pas de ce monde. En réalité la jeune fille descend d'une ligné de sang-mêlés très puissants, chargés de garder l'é...