Chapitre 29

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Erwan escorte Adélaïde jusque dans sa nouvelle chambre. Lorsqu'il en ouvre la porte, cette dernière reste bouche bée. Elle n'avait jamais vu une pièce aussi cosy. Après ses excursions dans le Manoir, elle s'attendait à voir une chambre dans les tons bruns, bordeaux et chaleureux du bois. Cependant tout ce qu'elle a devant elle est moderne et épuré.

    Comme dans son petit appartement perdu au coeur de son petit quartier miteux, tout est majoritairement blanc. Le bois et les poutres ont été repeintes, et une moquette taupe recouvre le sol. Une fenêtre de deux mètres de large sur deux mètres cinquante de haut donne sur la forêt dans laquelle ils s'étaient aventuré avant de se rendre au Siège. Au pied de cette immense fenêtre se trouve un rebord aménagé avec des coussins pour se reposer et lire à la lumière du jour. Non loin de cette dernière trône une grande armoire grise, elle aussi en bois, et à l'opposé un lit à baldaquin.

    Adélaïde se frotte les yeux de peur de rêver, mais c'est bel et bien la réalité.

    - C'est moi qui l'ai aménagé, je pensais que ça te plairais.

    Erwan attend désespérément une réaction de sa part, autre que la voir se frotter les yeux si fort qu'elle les rends rouge d'irritation. Ne sachant comment agir, il s'avance en se frottant l'arrière de la tête et commence à lui faire une visite guidée mais il n'a pas le temps de finir une phrase qu'il la sent se jeter contre son dos de toutes ses forces. Figé par la surprise, il sent son souffle chaud glisser le long de sa colonne vertébrale et entends son murmure fébrile le remercier. Ce dernier se retourne alors pour la prendre dans ses bras et lui dire que ce n'est rien, qu'elle a enfin un chez elle et que si elle a besoin de quoi que ce soit il sera là.

    Malgré leur lien, Erwan et Adélaide ne sont pas habitués à ces rapprochements soudains. Ils restent alors là de longues minutes bloqué par leurs sentiments, à savourer cette étreinte étrange mais réconfortante.

    Au bout d'un certains temps, Erwan se racle la gorge, beaucoup de choses doivent encore être vues avant que l'initiation ne commence et avec la fatigue et les émotions acculées au cours du voyage de nuit et de la journée d'entrevue, ils doivent absolument se reposer.

    Tout d'abord il faut lui expliquer les différentes matières ainsi que les attentes qui seront attendues, mais pendant qu'il parle, il sent bien qu'elle ne l'écoute pas. Adélaïde est encore perdue dans les montages enneigées, là où se terrent les cinq membres du Cercle. Son esprit est perturbé par ce qu'il y a senti et les troubles que l'endroit à réveillé.

    - Je ne les aime pas, les vieux du Cercle.

    - Pas beaucoup de monde les aime rassure toi.

    - Oui mais pas dans ce sens là. Ils ne m'inspirent pas confiance, et ce Saïphe, il est vraiment bizarre, il déraille complètement.

    - Ne t'en fais pas, si tout se passe bien nous n'aurons pas à les revoir. Tout ce que nous avons à faire c'est jouer le jeu, et pour cela il faut que tu apprennes vite et reste concentrée. Allez courage, j'ai bientôt finis de faire le tour de l'essentiel alors fais un dernier effort après je te promets qu'on ira dormir.

    Après quatre heures éprouvantes à expliquer et ré-expliquer les fondamentaux essentiel à savoir pour survivre à la vie au Manoir, Erwan peut enfin aller se coucher. Son lit l'appelle irrésistiblement et il se jette la tête baissée dans la gueule du loup. Il court presque pour s'y rendre.

    Tandis qu'il sombre enfin dans un profond sommeil, il est réveillé par des cognements sur sa porte. Agacé il se lève près à rembarrer celui qui a l'audace de le déranger à cette heure avancée de la nuit. Il ouvre la porte et tombe nez à nez avec Alex. Cette dernière à l'air particulièrement troublée, de grands cernes violets trônent sous ses yeux et ses traits sont si tirés qu'on dirait que sa peau est sur le point de se déchirer. Erwan la détaille de haut en bas et remarque qu'elle a perdu du poids, ses joues sont creusées et ses vêtements qui d'ordinaire suivent les lignes de son corps à la perfection flottent à certains endroits.

La Fille des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant