Chapitre 3

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Samedi 15 Avril 2017 7h

PDV Camila

Je vérifie que j'ai bien tout ce qu'il me faut à l'intérieur de mon sac et le ferme avant de poser mes mains dessus dans une dernière inspiration de courage. De toute façon, ça ne sert plus à rien d'hésiter. Je jette un discret coup d'oeil dans le couloir et, sac sur l'épaule ainsi que chapeau et lunettes de soleil à la main, je sors de ma chambre. Je referme lentement la porte en essayant de faire le moins de bruit possible, afin de ne pas attirer l'attention des membres personnel qui doivent déjà être debout depuis un certain temps.

C'est décidé. Aujourd'hui je vais enfin avoir ma journée de liberté. Après moultes réflexions, j'ai pris moi même la décision de m'accorder cette journée que je réclame depuis des années. UNE seule journée en dehors de ce palais. Personne n'a jamais voulu réaliser ce souhait qui arrive pourtant tout en haut de ma liste : visiter cette ville. MA ville. Madrid. 

Alors si personne ne veut m'y emmener, j'en ai conclu que je pouvais très bien m'y emmener moi-même. Et c'est bien ce que je compte faire maintenant. Etant tout de même respectueuse envers mes parents, je leur ai laissé une lettre sur le bureau de ma chambre pour les informer que je serais de retour de ma petite fugue ce soir. Enfin, je ne sais pas si l'on peut appeler ça une fugue à 22 ans. Mais vis à vis de mon grade, on va dire que, en quelques sortes, ça en est une.

Je longe les murs du long couloir afin de rejoindre les escaliers de l'entrée principale. Sortir de ce château sans me faire voir ne va pas être évident, mais je n'ai pas d'autres choix que d'y arriver. Je veux connaitre une vie normale, même si cela ne doit durer que quelques heures seulement. 

Je descends lentement les marches en regardant de tout les côtés afin de m'assurer qu'il n'y a personne. Et malgré l'adrénaline qui m'habite, mélangée à cette peur de me faire surprendre, je ne peux m'empêcher de sourire. Je n'ai jamais fait ce genre de choses. Et vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est exaltant. J'ai l'impression d'enfreindre toutes ces règles que l'on m'impose depuis des années. Une sensation enivrante et très satisfaisante. 

J'arrive à descendre ces interminables escaliers sans encombres et me dirige maintenant vers la porte principale du château. Je reviens cependant bien vite sur mes pas pour me cacher dans le renfoncement d'un mur après avoir aperçu mon père en grande discussion avec son bras droit sur le porche de la cour principale. Si je tente de passer par cette porte ou d'attendre qu'ils soient partis, je n'ai aucune chance d'y arriver sans me faire prendre.

J'analyse rapidement la pièce dans laquelle je suis afin de trouver une autre échappatoire et mes yeux se posent sur une fenêtre de la grande salle à manger qui est ouverte. Je vérifie qu'il n'y ait personne dans les parages et m'en approche doucement. J'ai l'immense satisfaction de constater que j'ai vu juste et que la hauteur est plus que raisonnable pour me permettre de sortir par ici et rejoindre le jardin. 

Je regarde une dernière fois dans la grande salle à manger pour vérifier que personne ne me voit faire et escalade ensuite la fenêtre sans aucun remords pour ce que je m'apprête à faire. Je me retrouve debout dans le jardin, un grand sourire trônant sur les lèvres, je n'aurais jamais imaginé que se soit aussi drôle de jouer les rebelles à mon âge.  Il ne me reste maintenant plus qu'à me diriger vers le fond de la propriété. Ce qui est dans un sens assez facile avec les nombreuses rangée d'arbres et de fleurs que contient le jardin royal.

Et c'est en longeant buissons et arbres que je me retrouve devant les barrières du fond du jardin. Il ne me reste plus qu'à les longer elles aussi afin d'arriver au niveau du petit portail de service où sont réceptionnés, en temps normal, les livraisons pour le palais. J'espère sincèrement que ma bonne étoile restera avec moi jusqu'à ce que j'arrive à passer ce dernier obstacle. 

Royal Amor #AGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant