Chapitre 10

1.6K 92 92
                                    

Jeudi 20 Avril 2017 14h

PDV Camila

Je lève la tête de mon livre et le ferme un instant, gardant la page où j'en suis avec mon doigt, afin de regarder le jardin qui me fait face. Ce calme est tellement apaisant et ce soleil est si agréable. 

Je suis installée sur une chaise de la terrasse d'Antoine avec un bouquin que je lui ai emprunté au hasard dans sa bibliothèque. Il s'agit d'un livre en français écrit par une certaine Françoise Bourdin et qui s'intitule "La Camarguaise". C'est un peu à la fois une sorte d'histoire d'amour mais également d'héritage. Je ne pensais pas qu'il pouvait s'intéresser à ce genre de roman, mais j'en suis agréablement surprise car il est vraiment passionnant.

En parlant d'Antoine, ça fait une bonne heure qu'il est parti faire une course en ville avant de récupérer son ami à l'aéroport. Il ne m'a pas dit quoi, seulement qu'il n'en avait pas pour longtemps. Depuis, je suis assise sur sa terrasse à bouquiner et à relever la tête par moment pour admirer son jardin. Il est vraiment immense et emplit de verdure. Il y a bien évidemment des cages de foot, un petit terrain de basket, une piscine extérieure en plus de celle intérieure, de grands parterres de fleurs. Un véritable décor de catalogue. 

Je soupire en remontant mes lunettes de soleil dans mes cheveux, en me rappelant d'un similaire que nous avons aperçu ce matin en ville. Notre petite excursion dans les rues de Madrid n'a rien donné de très convaincant. Pas à un seul des endroits où il m'a emmené je n'ai eu l'impression d'y avoir déjà mis les pieds auparavant. J'avais comme cette impression que c'était la première fois que j'y mettais les pieds. 

Vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est frustrant de ne se souvenir de rien comme ça. Pas même d'une toute petite chose. Qui nous dit que Camila est mon prénom d'ailleurs? D'accord, c'est écrit sur la gourmette qu'il y avait dans mes affaires quand Antoine m'a trouvé, mais ça peut très bien être celle de ma mère où d'une amie qui me l'aurait prêtée. Nous n'en savons rien. 

Je soupire de nouveau et me replonge dans la lecture de mon roman. Je ne sais pas si j'aimais lire dans ma "vie d'avant", mais ce livre me transporte réellement. La façon dont l'auteure décrit sa région, la Camargue, me donne envie d'y aller. Voir le coucher de soleil sur les marais, les chevaux. J'ai l'impression d'y être. 

Je me stoppe soudainement dans mon analyse du roman quand un bruit bizarre venant de l'intérieur me parvient. Je marque ma page et pose le livre sur la table sans faire de bruit. Je me lève lentement et m'approche de la baie vitrée afin d'y jeter un coup d'oeil.

J'aperçois la porte d'entrée s'ouvrir et je me cache rapidement contre le mur après avoir vu une grande silhouette rentrer de dos. Ce n'est pas Antoine. Il n'est pas aussi grand et il ne portait pas un sweat à capuche quand il est parti. Et là je peux vous assurer que la personne fait au moins deux mètres et qu'il a une capuche sur la tête. Tous les scénarios possibles et inimaginables me passent alors par la tête. 

Un fan hystérique d'Antoine? 

Un cambrioleur? 

Mon pouls commence à s'accélérer alors que la panique me gagne. Je récupère mon livre, histoire d'avoir une arme pour me défendre au cas où. Je sais que je ne pourrais pas faire grand chose avec mais c'est déjà mieux que d'y aller sans rien du tout.

Je ne rentre pas par la porte vitrée du salon car elle donne directement sur l'entrée, je contourne la maison pour passer par celle de la cuisine que nous avons laissé ouverte tout à l'heure pour faire sortir la fumée après qu'Antoine ait fait bruler son steak. Oui je sais, ce n'est pas le plus doué, mais bon ce n'est pas ça vraiment les talents culinaires d'Antoine qui me préoccupent le plus pour le moment.

Royal Amor #AGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant