Chapitre 6

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Mardi 18 Avril 2017 19h45

PDV Antoine

Beaucoup plus facilement que ce matin, je trouve une place dans le parking souterrain de l'hôpital, d'ordinaire bondé. Je coupe le contact et me penche du côté passager pour sortir mes lunettes de soleil de la boite à gants. Je les enfile et rabats la capuche de mon suite sur ma tête avant de sortir de la voiture. J'ai tout sauf envie que des gens, voire même des journalistes, me reconnaissent et me voient entrer dans cet hôpital. Pas que j'en ai honte, loin de là. Mais je ne veux pas qu'on commence à inventer n'importe quoi à mon sujet.

Je regarde rapidement autour de moi et ferme correctement ma voiture, content de voir qu'il n'y a quasiment personne. Je traverse le parking et me dirige vers l'ascenseur qui me mènera directement au bon étage. Mes coéquipiers n'ont pas vraiment compris pourquoi je n'ai pas voulu rester pour boire un coup avec eux après l'entraînement. Mais j'ai promis à Camila que dès que j'aurais fini je reviendrais la voir.

Camila...

Je ne sais même pas quoi penser de la situation. 

Depuis que je l'ai découverte inconsciente sur ce parking, j'ai quelques peu mis ma vie sur pause, me concentrant entièrement sur elle. J'ai suivi les secours lorsqu'ils l'ont emmenée à l'hôpital afin de répondre à leurs questions puisque j'ai été le premier à intervenir. Je suis passé tous les jours pour voir comment elle allait, et surtout lui tenir compagnie. Etant donné qu'elle n'avait aucun papier d'identité sur elle, je n'ai pu prévenir personne. Alors ne voulant pas la laisser seule, je suis venue silencieusement veiller sur elle. 

Jusqu'à aujourd'hui. 

Après trois jours à dormir, elle s'est enfin réveillée. Les médecins m'ont certifié qu'elle n'était pas dans le coma. Mais que pour se remettre du choc qu'elle a subi à la tête, son corps avait un grand besoin de repos, expliquant ce sommeil prolongé. Ils ne savent d'ailleurs pas me dire si le coup  qu'elle a reçu à l'arrière de la tête a été causé par quelqu'un ou seulement par sa chute. 

Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'après tout ça, je ne pouvais m'attendre à pire. Mais elle s'est réveillée amnésique. J'ai d'abord été surpris en la voyant me répondre en français, même si il est indéniable qu'elle est forcément espagnole, ne serait-ce que l'accent avec lequel elle parle. Elle a l'air de le comprendre mais de ne pas le parler ou alors, elle l'a oublié aussi. 

Je n'ose imaginé comment elle doit se sentir. Je ne sais pas ce que ça fait d'être complétement amnésique, mais je me doute que ce ne doit pas être simple à assimiler. Dans cette médiatisation constante que je subis, j'ai la chance d'être assez connu pour que, si un jour ça m'arrive, on me ramène auprès de ma famille, même si j'ai le malheur de ne plus me souvenir d'eux. Mais lorsqu'on est une personne simple comme l'est Camila, ça devient tout de suite plus compliqué.

Et je dois bien avouer que je suis complétement dépassé par la situation. Ce que je veux dire, c'est que dans l'absolu, je ne lui dois rien. Je ne la connais pas. Et pourtant, je me sens incapable de lui dire aurevoir et de la laisser comme ça, sans aucun repère. Parce qu'en soit, de son côté pour l'instant, elle n'a que moi...

Je soupire en mettant les pieds dans l'ascenseur et retire mes lunettes de soleil, gardant tout de même ma capuche pour passer un minimum inaperçu. Je ne prends même plus la peine de passer par l'accueil, connaissant déjà la chambre dans laquelle elle se trouve. J'espère sincèrement pour elle que son amnésie ne durera pas longtemps. Pour elle et pour les personnes qui doivent également se poser des questions et être à sa recherche.

Alors que je sors de l'ascenseur et commence à avancer en direction de sa chambre, mon téléphone se met à sonner. Je le récupère rapidement afin de décrocher non sans apercevoir le regard noir des infirmières à cause du bruit occasionné. Déjà que l'heure des visites est fini depuis un moment, je vais essayer de faire en sorte de ne pas me faire sortir. Je m'excuse auprès d'elles d'un signe de main et porte mon portable à mon oreille sans même prendre le temps de regarder de qui il s'agit. 

Royal Amor #AGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant