Chapitre IV

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            Punaise... On avait bien failli plonger. Ce n'est pas ce que j'avais en tête au début mais waouh ! Qu'est-ce qu'elle était sexy ! Attirante, sûr d'elle, entreprenante. Quels progrès en si peu de temps. Son soutien-gorge à terre, j'avais senti mon sang affluer en un instant sous ma ceinture. En imaginant ma mère, j'avais réussi à me contrôler jusqu'à ce que sa main ne me touche à cet endroit. Impossible de me retenir. Je devais l'admettre, elle me faisait un certain effet. Elle embellissait à chaque fois, prenait de plus en plus confiance. Je tenais vraiment à elle, c'était sûr, ce qui intensifiait ma honte.

Depuis que nous nous étions rencontrés, je n'avais fait que lui mentir, pendant qu'elle demeurait totalement transparente avec moi. Elle m'avait toujours dit la vérité, quitte à être ridicule. Cette fille était aussi adorable qu'irrécupérable. Plusieurs fois, je lui avais conseillé de faire attention, tout en profitant de sa si belle naïveté. Un horrible monstre, voilà ce que j'étais. Si par malheur elle apprenait la vérité, je la perdrais à jamais. Sa colère serait justifiée, je n'aurais aucun moyen de me défendre. J'étais en tort à 100%. Quel con...

Malgré ma proposition de passer la nuit ici, elle décida de rentrer.

— T'es sûre que tu ne veux pas que je te ramène ?

— Oui ! Je peux me débrouiller toute seule, tu sais.

— Comme tu veux. Avant de prendre le train, tu devrais peut-être remettre ton soutif. Ça m'évitera d'aller à la morgue pour t'identifier.

— Arrête de dire des bêtises et passe-le-moi.

Je lui jetai son sous-vêtement qu'elle rata lamentablement.

— Tu n'as même pas intérêt à dire quoique ce soit !

Une catastrophe ambulante cette nana. Elle ramassa son soutien-gorge puis se retourna.

— Y'a deux secondes, j'avais tes seins devant les yeux et là, tu te caches pour te rhabiller... Les femmes sont d'une logique implacable.

— Tais-toi ! Ce n'est pas la même chose ! On n'est pas dans la même configuration.

— Si tu le dis...

Nous nous fîmes la bise puis elle me laissa seul sur le palier. Un grand vide m'envahit alors. Je la suivis du regard pendant qu'elle descendait les escaliers. Arrivée au rez-de-chaussée, elle leva les yeux vers moi. Le plus beau, le plus sincère des sourires se dessina sur son visage. Un signe de la main, un clin d'œil et elle disparut...

Je restai plusieurs minutes sans bouger, à fixer l'endroit où elle m'avait salué quelques secondes auparavant. Je serrais si fort la rambarde que mes doigts étaient devenus blancs. Soudain, des gouttes atterrirent sur ma main droite. Encore une fuite à cause de la pluie. Non, il n'avait pas plu depuis au moins une semaine. Ce n'était pas de l'eau de pluie. Super...

Ce fut une nuit calamiteuse. Le sommeil n'avait fait que me fuir, mon esprit avait turbiné à plein régime. Je nous avais imaginés, ce soir-là. Le soir de notre rencontre. Je l'avais rembarrée et nous étions repartis chacun de notre côté. Puis je m'étais remémoré notre soirée en boîte, la leçon de french kiss, la soirée chez Marc, dimanche, hier... Pour rien au monde, je ne voulais oublier tout cela. Pour rien au monde, je n'aurais voulu retourner en arrière et tout changer. Sauf pour lui dire la vérité. Jouer franc-jeu. Seulement, il était trop tard. Bien fait, mon pauvre vieux. Mon insomnie n'était pas si cher payée pour mon mensonge. Je ferais tout mon possible afin qu'elle n'en souffre pas. Elle devait à tout prix être épargnée.

Après son départ, j'avais trouvé deux billets de cinquante euros en rangeant le salon. Elle avait dû les laisser quand j'avais le dos tourné. Une envie de meurtre m'avait submergé. Je ne voulais pas m'en prendre à elle... Si j'avais pu, je me serais cassé la gueule bien comme il faut. En attendant, mon amie Vodka m'avait aidé à finir la nuit. Je le regretterai au réveil. Orff... J'étais habitué aux décisions stupides, autant aller jusqu'au bout.

Je préfère les poils - Et si je me laissais pousser la moustache ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant