Chapitre II

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Cette fête tombait à pic. Ce serait l'occasion pour Rose de se détendre et de prendre confiance en elle. Quoi de mieux qu'une petite soirée afin d'oublier ses problèmes ! Et pourquoi pas, oublier son copain. Il y aura bien quelques mecs qui la dragueront. Parfait pour l'ego.

Nous arrivâmes au petit bar près de sa résidence. Je n'y étais jamais allé mais je voulais l'impressionner. Genre, je connais les meilleurs endroits du coin. D'accord, c'était stupide. Surtout que je passerai plus pour un ivrogne qu'autre chose. Qu'est-ce que vous voulez... Contrairement à ce que je m'étais promis, je l'aimais bien.

Ok... Ce n'était pas ce à quoi je m'attendais. Plutôt bar-tabac que bistrot chic. Par chance, pas de gros beaufs à l'horizon. Rose resplendissait dans sa robe bleue, je craignais les débordements d'affection. Deux hommes étaient assis au bar ainsi qu'un petit vieux et son journal, caché dans un coin. J'emmenai Rose s'asseoir au comptoir.

— Prends ce que tu veux, je reviens. Faut que j'appelle mon pote, j'ai oublié l'adresse de la fête. Et je vais m'en griller une, j'ai trop envie.

— Je prendrai le cocktail le plus cher.

Elle me tira la langue avant de se retourner commander un verre. Si pour expier mes fautes, je devais lui payer un verre à 15, 20€... Cela me convenait. Certains de mes ex m'avaient fait subir bien pire. Croyez-moi, les mecs sont aussi compliqués que les filles.

Kevin n'avait jamais autant parlé d'une traite. Quarante minutes pendu au téléphone et je n'avais prononcé que deux phrases. Changement de plan, nouvelle adresse. Cette fois, je la répétai en boucle avant de l'entrée dans le GPS. Pas question de le rappeler si nous voulions arriver à l'heure. Lorsque je retournai à l'intérieur, un des deux hommes s'était rapproché de Rose. Elle était dos à moi, aucun moyen de savoir si tout se passait bien. Faisons semblant d'aller aux toilettes. Dans cette position, je serais en mesure de la voir piquer un fard.

Ça y'est, elle m'avait vu. Ses yeux renvoyaient tellement d'angoisse que je dus me forcer à ne pas rire. Allez, allons délivrer la princesse. À quelques pas de notre nouveau couple, l'homme posa sa main sur la cuisse de mon amie. Mon envie de rire disparut aussi vite qu'un cafard qu'on essaye d'écraser.

— Hey ! La fille que tu touches, elle est à moi !

Je me jetai sur Rose et l'embrassa langoureusement. Cette idiote oublia encore de respirer. Sérieux, cette fille... Désespérante. Je ferais mieux de la lâcher si je voulais qu'elle reste en vie. L'homme avait foutu le camp depuis longtemps. Il avait insulté ma protégée mais pas assez fort pour qu'elle n'entende. Tant mieux, sinon j'aurais été obligé de le frapper.

— Décidément, que ferais-tu sans moi ?

— Oh arrête, hein ! Ce n'est pas drôle !

— Non, c'est vrai. En plus de t'apprendre à embrasser, ce que tu fais de mieux en mieux grâce à moi, je t'apprendrais à frapper là où ça fait mal. T'auras au moins le temps de fuir.

— Merci...

— C'est un plaisir. T'as rien commandé ? Il ne t'a même pas offert un verre, ce con ?

— Non.

— Lui aussi, il aurait bien besoin de quelques cours de savoir-vivre. Bon, faut qu'on y aille. Je t'emmène quelque part avant, on doit se dépêcher. Kevin a failli nous mettre en retard.

— Tu veux m'emmener où ?

— Tu verras.

Je lui avais pris rendez-vous dans un salon de coiffure spécialisé. Même si elle ne s'était pas étendue sur ses problèmes passés, j'avais senti sa colère. Cela dépassait les limites de ma tâche, je m'en rendais bien compte, pourtant je voulais faire quelque chose pour elle. Quoique... Se sentir bien était primordial en séduction. Leçon surprise. Crois-moi chérie, tu n'y échapperais pas.

Je préfère les poils - Et si je me laissais pousser la moustache ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant