Encore une autre matinée passée à regarder les arbres par la fenêtre. Le mouvement des feuilles, le vent entre les branches, les rayons du Soleil qui se faufilent. De quoi capter mon attention, amenant mon esprit bien loin de l'amphithéâtre. D'un rapide coup d'œil, je balayai la salle. L'ennui s'était propagé dans les esprits comme une trainée de poudre. Les réseauteurs, les bavardeurs, les potineurs. La moitié des étudiants ignorait ce pauvre Monsieur Benadi. L'un d'eux regardait carrément un épisode de Game of Thrones. Pas très discret quand on est assis au milieu de l'amphi. Aaaaaah... La fac et ses distractions. La liberté, les sorties, les fêtes, les amis, l'absence de parents. Tout est fait pour nous éloigner du droit chemin. L'horrible tentation qu'est la gent masculine, entre autres. À cette époque où ils deviennent si beaux, comment voulez-vous vous concentrer sur un petit vieux aussi épais qu'un coton-tige, aussi chevelu qu'un moine bouddhiste ?
Cette journée fut longue et éprouvante. Qu'est-ce que j'aime la psycho mais là, j'avais hâte d'en finir. Une petite semaine de vacances serait la bienvenue. Dans un mois... Je n'y survivrai pas.
— Rose !
Peut-être que si. Grâce à Marc, les prochaines semaines de cours seraient plus supportables. Surtout avec un sourire pareil. Près d'un mètres quatre-vingt, des cheveux bruns, parsemés de reflets roux, des yeux... Deux billes vert émeraude dans lesquelles n'importe quelle demoiselle aimerait se perdre. Je ne faisais pas exception. Le fantasme de toutes les promos de psycho.
Il y a de cela un mois, le roi des deuxièmes années s'était assis à mes côtés. Une mini crise cardiaque avait failli m'emporter. Après trois heures de cours à se jeter des coups d'œil furtifs, il m'avait proposé de déjeuner ensemble. J'avais accepté dans la seconde. Mon cercle d'amis se limitait à quelques personnes que je connaissais depuis des années, je n'allais pas laisser passer une occasion pareille. Seule Laura, rencontrée pendant ma première année, l'avait récemment intégré. Jamais je n'aurais imaginé qu'un étudiant du genre de Marc en ferait partie un jour. Et je ne m'en portais pas plus mal. Jusqu'à lui.
— Rose ! Ça te dit d'aller au Joe's bar avec moi ? J'ai envie d'une bière.
— Avec plaisir ! Mais pas longtemps, on a un boulot monstre en ce moment.
— Je sais, c'est justement pour ça qu'on doit y aller. Faut bien se détendre un peu, non ?
Comment résister ?
Le Joe's était placé au centre du campus. Je l'aimais bien, l'ambiance était différente des endroits habituels. On s'amusait, on parlait, on buvait. Quand les assos étudiantes n'y organisaient pas de fêtes, il restait plutôt tranquille. Que serait une fac sans fête. À l'intérieur, une partie de babyfoot captivait une bande de potes, verres à la main, pendant que d'autres faisaient s'affairaient autour du billard. Marc et moi étions les seuls assis au comptoir.
— Ce week-end, tu viens passer l'aprèm chez moi ? Des films, de la glace, pas de parents. Ce sera parfait.
— Euuuh... Oui, pourquoi pas...
— 15 heures, c'est bon ?
— Génial !
Oh mon Dieu... Je savais très bien ce que cette proposition sous-entendait. Une maison vide, deux jeunes. Pas besoin de faire un dessin. L'angoisse m'envahit. Mille scénarios défilèrent, tous catastrophiques. À chaque fois, ma virginité me paralysait. Marc avait de l'expérience, cela ne faisait aucun doute. Si quelque chose devait se passer ce week-end... Il me verrait nue, sans artifice. Des hanches débordantes, des vergetures blanches sur ma peau noire... Voudra-t-il vraiment de moi ? Si oui, je le savais, j'allais être ridicule et la fac entière serait au courant. Les mecs parlent de leurs conquêtes entre eux, c'est inévitable. Je ne voulais pas que mes exploits fassent le tour du campus. Je n'aurais jamais laissé un tel désastre se produire.
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Je préfère les poils - Et si je me laissais pousser la moustache ?
Mizah!! Pour public averti !! !! Relations homme/femme et homme/homme !! Rose n'a aucune expérience en matière de sexe et cela commence à lui peser de plus en plus... C'est pourquoi, lorsque Marc l'invite à passer le week-end chez lui, elle panique ! Ell...