Chapitre Six

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— Je t'interdis de rire !

Gabriel se mordait la lèvre si fort qu'il commençait peu à peu à devenir rouge. D'un coup... Il explosa de rire. Ce salaud s'effondra sur le fauteuil d'à côté.

— Ooooh Rose, c'était trop beau !

— Ce n'est pas drôle ! Je me suis fait mal !

— Je sais, désolé mais putain, ce que c'était beau !

Pendant que Julie et moi dansions, avec mon équilibre toujours aussi incertain, quelqu'un m'était rentré dedans. L'élan m'avait entrainée vers la table où je m'étais agrippée à la nappe, tentative ultime de survie. Évidemment, la moitié des assiettes s'était étalée au sol ainsi que la petite pièce montée en choux. Rire et pitié avaient envahi l'assistance autour de la scène. Gabriel était vite venu à mon secours en me portant jusqu'à une autre pièce, assez loin pour ne pas être retrouvée par l'hôte de la maison.

— Tu n'as jamais pensé à devenir cascadeuse ou clown par hasard ?

— Merde ! Si tu restes là pour te foutre de moi, tu peux partir.

— Allez, princesse, je rigole. Tu sais, rire.

— Bizarrement, je n'ai pas très envie là, maintenant.

Je voulais rentrer chez moi. Dormir et rester cloitrer dans ma petite chambre. Ne plus en sortir tant que les personnes qui m'avaient vue ne seraient pas mortes et enterrées. Sauf que cette satanée cheville compromettait mon plan d'évasion. Si on me surprenait en pleine fuite, j'étais fichue... Oh non ! Quelqu'un toquait à la porte !

— Ah ! Vous êtes là ! Gabriel, quand tu donnes des indications, essaye de ne pas confondre la droite et la gauche.

— On s'en fout, tu nous as trouvés, non ? C'est le principal. Et ton pote, il nous cherche ou pas ?

— Il cherche Rose, oui. Au fait, ça va ? Pas trop mal ?

J'adorais Kevin. Lui au moins, il s'inquiétait de mon état et ne riait pas en me voyant !

— Si, j'ai mal aux zygomatiques et au ventre.

Avec le peu force que je réussis à rassembler, je lançai un coussin en plein dans le visage de Gabriel. Il méritait plutôt un parpaing, dommage que je n'en aie pas sous la main. Il me souriait de toutes ses dents. Rajoutez-lui deux longues canines, la ressemblance avec un monstre suceur de sang serait saisissante.

— Toi, la ferme ! Merci Kevin de t'inquiéter pour moi, contrairement à d'autres. La douleur n'est pas insupportable même si je ne pourrais pas marcher.

— On peut sortir par derrière. Gabriel, tu la portes.

— Quoi ? Pourquoi ?

— Parce que tu t'es assez foutu de sa gueule. Allez, bouge-toi.

— T'as de la chance, princesse. Crois-moi, ça n'arrivera pas deux fois.

Il se leva en soupirant et se dirigea vers moi. Le premier bras se glissa sous mes aisselles, le second sous mes genoux. Doucement, je me sentis quitter le canapé en velours. Et soudain, je volai. Je volai littéralement pour me retrouver en mode sac à patate sur son épaule. Cela ne m'aurait pas dérangée si je n'avais pas eu cette robe ras-les-fesses. Je me mis à lui donner des coups de poings dans le dos, à secouer les jambes. Son étreinte se resserra.

— On voit ma culotte ! Laisse-moi descendre !

— Arrête de bouger, merde ! On la verra encore plus si tu fais ça ! Tu n'avais qu'à pas en mettre, le problème ne se serait pas posé. On sait tous les deux que tu en es capable.

Je préfère les poils - Et si je me laissais pousser la moustache ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant