Chapitre 7

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— Haha ! On dirait une héroïne de shôjo, tu tombes tout le temps ! J'aurais aimé voir ça !

Alejandro se tord de rire dans le sable, les larmes aux yeux. L'alcool a fait son effet. Rose fait la moue. Elle n'apprécie pas d'être la raison de son hilarité.

— Arrête de te moquer ! C'est déjà assez embarrassant ! Tout était embarrassant !

Elle cache son visage entre ses mains. Repenser à sa performance désastreuse ravive son sentiment de honte. Jandro n'a rien à lui envier. Ensemble, Gabriel ne s'est jamais fini lui-même.

— Moi aussi, ma première fois était nulle. Zéro souplesse. Zéro endurance. Une bûche sauteuse.

La comparaison relance leur fou rire. Les deux amis sont allongés sur la plage, les bras en croix.

— Tu sais, c'est comme si t'avais un peu fait l'amour avec moi.

Elle se tourne violemment vers lui.

— Hein ?

— Bah oui... Gabriel, il n'est pas très doué pour le romantisme. Le super hôtel, la robe, le costume, la lumière... C'est mon idée. C'est moi qui lui ai dit de mettre le paquet. Il aurait bien été capable de faire ça chez nous, cet idiot. Bwaaark ! Rien que de vous imaginer dans mon lit, j'en ai des frissons.

— Et le champagne ?

— Pfff... Le champagne... Y'a des coups de pieds au cul qui se perdent.

Il roule pour lui faire face. Ses yeux ne rient plus. Au contraire.

— Il ne m'a jamais fait ça à moi... C'est toujours avec du sexe qu'il montre qu'il tient à moi ou qu'il détourne la conversation... Il n'a pas de petites attentions. Comme la rose qu'il t'a offert. C'était spontané, c'était beau ! Moi... Il a été obligé de se bourrer la gueule pour me dire qu'il m'aimait ! Tu te rends compte ! Quel gros mufle...

— Vous devriez passer plus de temps, rien que tous les deux. J'ai été beaucoup trop présente, j'étais presque toujours là, avec vous.

— Non ! Je ne veux pas que tu t'éloignes de nous !

Alejandro se jette sur elle et la serre de toutes ses forces.

— Il ne me le pardonnera pas...

— Je ne m'éloigne pas, je vous laisse vous retrouver. Surtout maintenant que vous êtes mariés. C'est important de prendre du temps pour vous. Tu as raison. Nous devions en parler au plus vite. Nous avions besoin d'ouvrir les yeux.

De ses mains, Rose entoure le visage de son sauveur.

— Nous sommes plus que de simples amis. J'aime à croire que nous formons une petite famille et parfois, il faut savoir se séparer pour mieux se retrouver... Je te l'accorde, fuir ici n'était pas la bonne solution.

— Un peu extrême.

— Trop radical. Réduire mes visites devrait suffire. Et puis, je dois apprendre à ne plus me reposer sur lui. Il n'est plus seul, désormais. Tu es là... Il n'a besoin que de toi.

Elle lui prend la main gauche. Les rayons du soleil montant se réfléchissent sur son alliance.

— Regarde. C'est ça, la plus belle preuve qu'il tient à toi.

Un panel d'expressions traverse le visage d'Alejandro jusqu'à s'arrêter sur un grand sourire.

— La petite fille est devenue grande. Depuis quand tu es aussi mature ?

Je préfère les poils - Et si je me laissais pousser la moustache ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant